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Bâtiment et travaux publics : Architecte, ces maitre a penser
Publié le mercredi 10 janvier 2018  |  L’Essor
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Leur rôle est méconnu du grand public mais il est essentiel dans la construction des édifices. Eux sont au début et à la fin des chantiers

C’est une réalité bien établie. A Bamako comme partout à travers le pays, les immeubles poussent comme de l’herbe après la pluie. Cependant, ce boom immobilier n’a malheureusement pas été souvent accompagné de normes de qualité requises, comme en témoignent les multiples effondrements de bâtiments et leur cortège de victimes à travers le pays.
Or, dans la chaine des bâtisseurs, le grand public ne connait que ceux qui font la fondation, qui conduisent les Caterpillar, qui montent les murs et posent le toit. Mais lorsque le bâtiment s’effondre, tous les regards se tournent vers l’architecte. C’est là que les questions fusent de toutes parts, les critiques et même les poursuites judiciaires.
En effet, cheville ouvrière de tout projet immobilier, l’architecte est au début et à la fin. Il intervient aussi bien sur la construction que la réhabilitation, l’adaptation des paysages, des édifices publics ou privés, à usage d’habitation, professionnel, industriel, commercial. Il est donc le maître d’œuvre, c’est-à-dire il suit le projet jusqu’à la fin du chantier. Son rôle est indispensable dans le secteur du BTP. Il peut travailler seul ou en équipe, et fait appel ainsi à d’autres spécialités des BTP mais assure surtout la direction, et coordonne les travaux.

Entre tradition et modernité. En effet, notre pays fascine par son boom immobilier actuel. Bamako, comme dans la plupart des capitales régionales, est un gigantesque chantier. D’un côté, la prospérité marque son territoire : luxe, confort et architecture moderne. De l’autre, la tradition résiste avec l’architecture traditionnelle des vieilles maisons en banco. Bamako, particulièrement concilie, vaille que vaille, ce dualisme et malgré un changement qui s’emballe, son riche patrimoine culturel fait de la capitale une ville unique et originale.
Cependant, parler d’architecture de la capitale revient à rappeler l’évolution politique et économique de notre pays. Ainsi, pour le président de l’Ordre des architectes du Mali, Nicolas Koné, l’évolution architecturale du pays se conjugue surtout avec son évolution historique.
Selon lui, chaque groupe ethnique de notre pays, à travers l’histoire, a su développer sa propre tradition architecturale. «Dans certains cas, des styles plus larges peuvent être identifiés, tels que l’architecture des grandes villes comme Tombouctou, Djenné. Cependant, comme avec la plupart des traditions architecturales, l’architecture au Mali a été soumise à de nombreuses influences extérieures en fonction de l’évolution historique du pays, en témoignent les bâtiments coloniaux à Bamako, Ségou et un peu partout à travers le pays», révèle l’architecte. Pourtant, tempère notre interlocuteur, c’est après l’indépendance que notre pays connaitra véritablement ses premiers architectes professionnels formés dans les grandes écoles d’architecture à travers le monde (Alassane Diarra, Moustaph Soumaré, Baba Cissé (décédé en 2016), Cheick Sadibou Cissé, Amadou Diadié Touré, Alpha Diop, Gaoussou Konaté). «Cependant, avec l’évolution de la profession, beaucoup de jeunes ont embrassé cette vocation. Ils ont été formés dans les grandes écoles d’architecture d’Europe, d’Amérique et des pays du Maghreb. Mieux, d’autres jeunes sont mêmes allés se former en Chine, au Japon comme ce fut le cas de Dr Moussa Dembélé, l’actuel directeur de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) au Togo qui a étudié à l’école «Tsinghua University» de Chine. Il a obtenu un PhD en architecture au «Kyoto Institut of Technology» du Japon. Il a réalisé des projets multiformes à Singapour et en Afrique», a révélé notre interlocuteur. Aujourd’hui, 157 architectes sont inscrits à l’Ordre des architectes du Mali et mettent leur savoir à la disposition de la population. Les cabinets d’architectes sont nombreux et la profession est régulée.
Parlant de l’architecture au Mali, le président de l’Ordre assure que la profession connaît un développement certain mais qu’il faudrait des mesures pour accompagner ce développement.
«Plus qu’un labyrinthe, le chemin menant à la compréhension de cette profession demeure un casse-tête pour le profane et même pour certains acteurs des BTP. D’où la nécessité d’établir une nette différence entre «architecture» qui est l’art de concevoir et de construire des édifices selon des critères esthétiques et des règles sociales, techniques, économiques, environnementales bien définies, et l’architecte qui intervient dans la construction, la réhabilitation, l’adaptation de paysages d’édifices publics et privés, à la demande d’un maître d’ouvrage ou client. Le Mali est un pays qui brille par sa culture et ses traditions avec une architecture aussi diversifiée. Il est en pleine expansion et parvient à mettre en valeur son architecture traditionnelle tout en créant des édifices modernes », a-t-il expliqué.

La nécessité de consulter un architecte. En effet, le constat actuel est patent : le potentiel des architectes est sous exploité. Très rarement, des particuliers leur font appel pour leur projet de construction. Pire, les gens ont tendance à assimiler cette profession à celui des ingénieurs.
Pour Harouna Traoré, président de l’Association des jeunes architectes du Mali (AJAM), l’architecture est obligatoire pour toute construction ou modification. «Dans notre pays, l’architecte peut être consulté pour n’importe quel projet de construction. Sa participation devient obligatoire pour les projets de grande ampleur.
L’architecte intervient à plusieurs niveaux, de l’étude à la construction en passant par la production de plan. Il peut jouer les conseillers ou être responsable d’un projet dans son ensemble. Aujourd’hui, de grands chantiers sont ouverts dans notre pays. Cette évolution doit être perceptible sur la scène architecturale qui fait désormais l’objet de démarches véritablement contemporaines. Une modernité certes respectueuse d’un héritage qui comprend autant la référence moderne que sahélienne», a développé le jeune architecte. Selon lui, l’architecture au Mali, comme partout à travers le continent, est en constante évolution avec de nouveaux talents qui s’y expriment et qui se frayent un chemin pour impulser une dynamique à cette profession spécifique.

l’architecture sahélienne. La promotion de l’architecture sahélienne, en général, et malienne en particulier, est un défi majeur pour les architectes maliens. Il faut dire que cette architecture prend surtout en compte les différentes contraintes, notamment le climat, le milieu, ainsi que la culture.
Pour l’architecte Nicolas Koné, cette architecture spécifique a fait l’objet de beaucoup d’études aussi bien dans notre pays que dans les autres pays sahéliens. «Dans notre pays, des cités entières en été construites en banco stabilisé. Aujourd’hui encore, certains architectes maliens ont développé des compétentes avérées dans ce domaine et le résultat est assez impressionnant. Les mosquées de Djenné et de Tombouctou sont parmi les plus beaux exemples de cette tradition séculaire», a ajouté le spécialiste.
Doussou DJIRÉ
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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