Lancé la semaine dernière, le mouvement politique de Dr. Hamadoun Touré, Alliance Kayira 2018, risque d’être non seulement confronté à la question d’immaturité politique, mais aussi de l’opportunisme de ses animateurs lors de la bataille pour Koulouba en 2018.
Dans un hôtel de haut standing de la place, à l’allure d’un concert VIP, l’ancien chef de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), Dr. Hamadoun Touré, a lancé son mouvement politique en perspective des échanges électoraux de juillet prochain.
Et l’homme, qui se bombe la poitrine d’avoir collaboré avec le président rwandais Paul Kagamé, s’est présenté comme le porte-drapeau d’une élite de cadres internationaux, qui font de la réussite de leur mission un sacerdoce. «C’est un sentiment de fierté. J’ai eu l’honneur de représenter mon pays et le continent africain au sein des Nations-Unies et je rentre après huit années pleines de succès à la tête de l’UIT», disait-il.
Et de poursuivre qu’il voit que toutes ses actions ont été menées à bien. «Je rentre au pays avec un sentiment de satisfaction surtout sachant que si je n’avais pas réussi, tous les Maliens et tous les Africains auraient pris le blâme», s’est-il réjoui.
Les Maliens avaient beaucoup d’estime pour ce cadre malien qui a fait un travail exceptionnel à la tête de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Où il avait la mission de connecter le monde et d’aider à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en tirant parti du potentiel extraordinaire des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Mais il vient de commettre l’erreur monumentale et irrémissible en embrassant une carrière politique. Depuis ce jour, son capital de sympathie a diminué.
Technocrate, Dr. Hamadoun Touré, un héros mis sur un piédestal par des opportunistes, a grillé son capital de sympathie en se compromettant avec les diables politicards maliens. Ils sont ainsi en train de sucer son jus et il sera certainement balancé comme un malpropre à la poubelle comme Cheick Modibo Diarra en 2013.
En effet, Dr. Touré n’a pas une assise politique et le porteur de son projet, Bocar Moussa Diarra, est connu de l’opinion comme un cadre peu intègre. Son renvoi du gouvernement l’a rebellé contre le régime. Ses critiques contre le régime passent difficilement auprès de l’opinion nationale. Lui qui avait fait passer IBK pour un homme aux qualités exceptionnelles en 2013.
En tout cas, selon de nombreux observateurs avertis, Dr. Touré aurait pu servir dignement et utilement le Mali en se mettant au-dessus de la mêlée politique, en devenant une certaine conscience nationale et morale du peuple malien. Bref, une autorité morale incontestable. Comme Wole Soyinka au Nigeria ou l’Abbé Pierre en France, et même Cherif Haïdara au Mali. En adoptant une posture politique, Dr. Touré fonce droit dans une aventure incertaine, comme Cheick Modibo Diarra, par le passé.