Le premier Conseil des Ministres du septième gouvernement piloté par son cinquième premier Ministre en la personne de SoumeylouBoubèyeMaïga (un Maïga a remplacé un autre Maïga qui n’a pas démérité) s’est tenu le vendredi 5 janvier 2018 au Palais de Koulouba où siège le Conseil des Ministres.Les actions prioritaires dont l’exécution en sept mois est confiée à la nouvelle équipe gouvernementale se déclinent en quatre points à savoir la mise en œuvre de l’accord de paix et la réconciliation, l’endiguement de l’insécurité grandissante dans le centre du pays, la satisfaction de la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du programme présidentiel d’urgence sociale et l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées qui doivent se dérouler cette année.
Depuis la prise de fonction d’IBK, les maliens n’ont eu droit qu’à ces quatre actions prioritaires, rien d’autre. Malheureusement, aucune de ces priorités gouvernementales n’a pu aboutir, l’intégrité, la sécurité, l’unité et la paix sociale pour le Mali et les maliens demeurent des chants de sirènes. Les raisons sont liées à la gestion solitaire d’IBK de la crise multidimensionnelle. Si IBK avait écouté les forces vives de la nation y compris les partis de l’opposition Républicaine, particulièrement de l’URD, on n’en serait pas là.
En effet, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) par rapport aux questions majeures intéressant la vie de la nation a toujours insisté auprès du Président IBK, pour dégager une plateforme et une vision nationale avant de s’engager dans des pourparlers cruciaux à Alger pour le présent et l’avenir du Mali et de la sous-région. Mais le Président IBK a préféré sous-traiter à la République d’Algérie et à son Président, la souveraineté du Mali. Les documents issus de ces premières négociations comportaient beaucoup de faiblesses qui compromettent l’intégrité territoriale du Mali notamment :
-La notion de zone de développements des régions du nord ;
-La notion de régions intégrées ;
-La représentation des communautés du nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions et la gestion de la sécurité après la signature de l’accord.Pour éviter au Président IBK d’entrainer le Mali sur une pente raide, l’URD, fidèle à son engagement à mettre le problème du nord au-dessus des querelles politiciennes, a souhaité que les consultations préparatoires des futures assises des pourparlers d’Alger associent le plus largement toutes les composantes de notre société.
IBK malheureusement, n’est pas allé dans le sens des vœux de l’URD. Pour l’URD, chaque acte posé après ce refus s’est révélé catastrophique et a mené le pays dans l’impasse. L’URD avait pourtant ses arguments. La réconciliation nationale chantée à hua et à dia sur tous les toits avec tambour et trompette, n’a pas connu un réel début d’exécution sauf quelques actions visibles envers les réfugiés pour rendre leur séjour plus humain. On se demande encore pourquoi les réfugiés n’ont-ils pas été associés au processus de réconciliation nationale ?
Les conséquences de cet entêtement sont les notions de ‘’zone de développement des régions du nord et de régions intégrées, le principe de représentation des communautés du nord au sein des instances nationales, le partage des pouvoirs entre l’Etat et les régions a fait leur apparition pour la première fois dans notre gouvernance à travers l’accord d’Alger. Du coup, ces termes ont mis fin à l’unité du pays et à l’égalité entre tous les citoyens d’un même pays et on a assisté au début de la fin de l’Etat Nation du Mali par la faute du caractère orgueilleux d’IBK. Car l’accord signé le 20 juin 2015 et son engagement sécuritaire nous amène au fédéralisme de facto.
Concernant la négociation avec les groupes armés, l’URD, sans succès a invité le Président de la République à consulter la classe politique sur toutes les questions majeures de la nation. Cela en vue de dégager une plateforme et une vision nationale commune avant d’engager des pourparlers avec les groupes armés pour le présent et l’avenir du Mali. Il faut le redire IBK semble avoir avec les autorités socialistes françaises des comptes voir un agenda caché que les maliens ignorent. Le fait qu’il ait ignoré, sinon regretté les conclusions de la Conférence d’Entente Nationale (CEN) de l’année 2017 est une des raisons de ce raidissement.
En effet la non reconnaissance d’une entité politique au nom d’Azawad figure bien dans les conclusions de la Conférence d’Entente Nationale. Il en est de même pour les négociations à entamer avec les terroristes d’Iyad Ag GHALI et Amadou KOUFA. Egalement dans les recommandations de la CEN il a été bel et bien demandé de négocier avec eux. Mais en dépit de cela le Président IBK dans son discours de clôture a trouvé à dire que la question d’Azawad n’a pas été réglée.
Cela est une insulte à l’égard de la conférence d’entente Nationale car la question de la négociation avec Iyad et KOUFA a été discutée et la majorité des participants a décidé qu’il faille envisager cette solution. Alors que le président IBK est allé jusqu’à affirmer que cela n’a été acté nulle part.Nous qualifions cet acte comme une insulte.
Nous , nous posons la question de savoir s’il n’avait pas promis l’autonomie de Kidal aux autorités françaises qui continuent à exploiter nos ressources minières dans le nord interdit aux FAMA. Voilà pourquoi, les mêmes priorités n’ont pas changé depuis cinq ans. Même un huitième gouvernement, et un sixième premier Ministre ne résoudront pas ces priorités dans un délai de sept mois.Le peuple a fait le mauvais choix et le peuple a perdu le Mali.