Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, est sur le chemin de l’ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Il poursuit l’œuvre de l’ancien chef de la diplomatie algérienne, artisan, sous la conduite du Président de la République, du rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali.
En ce sens, Ouyahia qui avait été révélé aux Algériens par l’ancien Président Zeroual à la faveur de ses négociations et bons offices menés auprès des groupes Azawed et Touaregs dans les années 1990, revient à son terrain de prédilection , à savoir la diplomatie.
A cet effet , Ouyahia a affirmé que l’Algérie « encourage les mouvements maliens à davantage de pas et à un plus grand rapprochement avec les autorités maliennes » en faveur de la paix et de la réconciliationnationales.
S’exprimant à l’issue de son entretien avec son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maïga, en visite de deux jours en Algérie, Ouyahia a déclaré que le rôle attendu actuellement de l’Algérie après les importantes étapes franchies sous sa supervision conduite en faveur de la paix au Mali, était d' »encourager les mouvements maliens à davantage de pas et à un plus grand rapprochement avec les autorités maliennes ».
« C’est un honneur pour l’Algérie d’avoir accompagné les frères maliens dans leur dialogue dans leur pays et d’avoir contribué au rapprochement des visions, ce qui a abouti à la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali ».
Soulignant que ce processus « enregistre une avancée notable » et que « le dialogue est toujours en cours et les parties signataires continuent à œuvrer pour la préservation de la paix », Ouyahia a rappelé que l’Algérie « a aidé le Mali dans plusieurs domaines à l’instar du renforcement de ses capacités militaires pour préserver sa sécurité, la formation de ses cadres dans différents domaines et le partage de son expérience en matière de réconciliation nationale ».
Pour rappel, l’accord de paix et de réconciliation au Mali a été signé, en deux étapes (mai et juin 2015), par toutes les parties maliennes à Bamako après 5 cycles de dialogue entamé en juillet 2014 sous l’égide d’une médiation internationale conduite par l’Algérie.
Développement des relations bilatérales avec le Mali
Sur un autre registre, Ouyahia a affirmé que l’Algérie « œuvre au développement des relations bilatérales dans différents domaines et à booster la coopération économique ».
« Les relations bilatérales ont connu durant les trois dernières années une grande avancée », rappelant « les étapes franchies les quinze derniers mois à la faveur de la tenue de la grande commission mixte, de la commission de la coopération frontalière et de la commission de la coopération militaire outre un échange des délégations entre les deux pays ».
« L’Algérie œuvre au développement de cette coopération bilatérale dans différents domaines et à booster la coopération économique », a-t-il précisé.
Ouyahia a fait savoir que les discutions ont porté sur le volet économique vu qu’une délégation composée de plus de 80 représentants d’entreprises algériennes et plus de 130 hommes d’affaires se trouvent actuellement dans la capitale malienne Bamako pour prendre part au salon international de l’artisanat du Mali ».
Affirmant que les entretiens avec son homologue malien ont porté sur la sécurité au nord du Mali, Ouyahia a déclaré « nous avons réitéré à nos frères maliens la solidarité de l’Algérie quant à leurs préoccupations en termes de restauration de la sécurité et de préserver de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale ».
Evoquant en outre la situation sécuritaire dans la région du Sahel, Ouyahia a mis en avant « la convergence des vues concernant l’impératif de lutter contre le terrorisme et le crime transfrontalier, ainsi que la nécessité de la solidarité entre les pays voisins dans la région du Sahel ».
Maïga salue la « disponibilité » de l’Algérie à rester au côté du Mali
Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a salué la « disponibilité » de l’Algérie à rester au côté du Mali pour la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays.
« La rencontre que j’ai eue avec mon homologue algérien a été une occasion de constater la confirmation de la disponibilité de l’Algérie à rester au côté du Mali pour que nous puissions avancer sur la voix de la stabilisation du pays », a déclaré Maïga.
Rappelant que l’accord de paix et de réconciliation au Mali est issu du processus d’Alger, Maïga a souligné que l’Algérie « joue un rôle important et majeur dans ce qui concerne la paix, la stabilité et la sécurité au Mali et dans la sous-région », exprimant le souhait des autorités maliennes de pouvoir « réaliser des avancées significatives » et parvenir à la stabilisation de l’ensemble de son territoire.
Il a rappelé dans ce sens que le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika avait séjourné durant les années 60 à Gao (Nord du Mali), où il dirigeait le front Sud de la Guerre de libération d’Algérie. Maïga a également relevé que son pays « tente de s’inspirer de l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale », estimant que cette expérience « constitue un bon cas d’école en la matière ».
Amir Hani
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