13 janvier 1988-13 janvier 2018, l’Association de juristes maliennes (AJM) a 30 ans. La commémoration de ses 30 années de combat en faveur des femmes démunies et des mineurs, a eu lieu, le samedi dernier, à la Maison du partenariat Anger-Bamako.
La cérémonie commémorative était présidée par le ministre de la Justice et garde des sceaux, Hamidou Younoussa MAIGA, qui avait à ses côtés son homologue des Droits de l’homme Me Kadidia Sangaré COULIBALY, et la présidente de l’AJM, Me ZOUBOYE Fatoumata DICKO. C’était en présence de plusieurs membres de l’association.
Selon sa présidente, l’Association de juristes maliennes est composée exclusivement de femmes (magistrat, avocat, juristes d’entreprises, commissaires-priseurs, huissières de justice, etc. Elle s’est fixée comme mission principale de venir en aide aux femmes démunies et aux enfants.
«Nous apportons nos soutiens aux femmes démunies parce que la plupart d’entre elles ne maîtrisent pas les contours de la justice. Mieux, certaines n’ont pas l’argent de transport pour se rendre au tribunal à plus forte raison avoir le moyen de payer la consignation. A ces femmes, nous leur offrons des assistances juridiques», a expliqué la présidente de l’AJM.
En plus de l’assistance juridique, l’AJM informe, sensibilise les femmes et des leaders communautaires sur les violentes faites aux femmes, d’après sa présidente.
Il ressort des chiffres de l’association, ils sont des centaines de personnes à bénéficier gratuitement de ces séances d’information et d’orientation.
«Les trente ans de l’AJM sont trente ans de diffusion de l’information juridique aux populations grâce aux causeries débats sur divers thèmes. Ils sont également trente ans de recherche pour avancer le statut juridique et socio-économique de la femme», a-t-elle soutenu.
Egalement pendant ce temps, l’AJM dit avoir soutenu des centaines de femmes à revenus faibles victimes de violences en prenant en charge leur traitement médical, au-delà de l’appui juridique.
D.CISSE, une victime de violence sexuelle à Goundam, a témoigné, à la cérémonie de ce 30è anniversaire, avoir bénéficié du soutien des femmes juristes maliennes. Sans oublier sa tragique histoire, D. CISSE affirme se rétablir de la violence physique sur son corps.
«Je ne peux que remercier les membres de l’AJM. Si je mène une vie stable aujourd’hui, c’est grâce aux soutiens des femmes juristes. Elles ont pris en charge tous mes frais de traitement médical», indique-t-elle toute émue.
A l’image de D. CISSE, il y a de nombreuses femmes ayant bénéficié de l’appui de l’AJM, mais elles ont préféré ne relater publiquement leur histoire, ajoute à côté un membre de l’association.
Le ministre de la Justice, pour sa part, dit se rappeler des premiers pas de la création de l’Association des juristes maliennes. Trente ans après, a-t-il fait remarquer, des échos favorables du travail accompli par le regroupement dans le cadre du respect des droits de l’homme et d’assistance aux personnes démunies.
En perspectives, l’AJM souhaite avoir le statut d’utilité publique, une interpellation adressée au ministre de la Justice. Ce dernier reconnaît la nécessité pour l’AJM d’avoir le statut d’utilité publique et a promis de s’engager personnellement afin que cela soit.
Lors de la journée, le titre de pionnière a été décerné à 5 femmes de parcours très éloquent au service de l’AJM. Il s’agit de Manassa DANIOKO, président de la Cour constitutionnelle, Mme DIARRA Fatoumata DEMBELE, Mme DIALLO Katia KAYENTAO, ancienne présidente de la Cour suprême, Me Soyata MAIGA, actuelle présidente de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), et Me Kadidia Sangaré COULIBALY, ministre des Droits de l’homme.