Le président de la république, M. Ibrahim Boubacar KEITA a présidé, samedi dernier, la cérémonie d’ouverture de la première édition des journées culturelles du Mandé, organisées par l’association « Le grand forum du Mandé ». C’était en présence des membres du gouvernent et des participants venus des pays qui représentent le Mandé antique. C’était dans la Salle Salamata MAIGA du palais de sport de Bamako.
Ces journées s’inscrivent dans le cadre des activités du Grand forum du mandé (GFM) dont l’un des objectifs majeurs est, selon ses responsables, la promotion de la culture. Elles ont été présentées au président de la république comme un espace de rencontres d’hommes et de femmes qui ont en partage les mêmes valeurs sociétales et qui nourrissent de nobles ambitions pour un Mali de grands desseins.
D’entrée de jeu, M. Mohamed Lamine Diarra a tenu à remercier le gouvernement du Mali d’avoir accordé une attention particulière à ces journées, qui, selon lui, se veulent un cadre de rencontres pleines d’enseignements pour rehausser l’image de la culture mandingue et restaurer la fraternité et la solidarité du Mandé des temps anciens.
« De cette rencontre que nous voulons fructueuse, résultera assurément le renforcement des relations entre les communautés. Toute rencontre est enrichissante dit-on. Le public se délectera de la diversité et de la richesse du folklore du Mandé. Il découvrira également la vitalité et le génie artistique des mandenka. Les journées ne seront pas uniquement l’occasion d’exprimer les seuls talents artistiques dans les domaines des chants et danses », a-t-il dit. Il a, à cet effet, rappelé la charte du Mandé au président IBK, qui insiste-t-il, a des enseignements pour une bonne gouvernance et une solution pour mettre un terme à la crise multidimensionnelle que le Mali connait actuellement.
« La charte de Kurukan Fuga, patrimoine culturel immatériel de l’humanité est un exemple de thème fédérateur qui nous invite à interroger notre passé et y puiser l’inspiration nécessaire pour une meilleure gestion des crises multi formes et multidimensionnelles du moment. Les Maliens en ont la fois les ressources et la conscience parce qu’héritiers de ceux qui ont créé et stabilisé les royaumes et les Empires, les ont rendus prospères, de ceux qui ont aussi eu la vision, de la postérité sachant bien pourtant qu’ils n’auront pas à la vivre », a-t-il martelé.
M. Diarra a par ailleurs rendu un hommage aux sages du Mandé qui ont consacré leur vie à la culture de la paix, de l’entre aide et de la défense de la culture.
« Nous sommes évidemment tous Mandénka, peuple riche d’histoires et pétri de cultures, de vertus et dédié à relever sans relâche le défi de la paix et du vivre radieux ensemble. Au moment où nous célébrons cette première édition des journées culturelles du Mandé, par devoir de mémoire, nous devons rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui furent les porte- étendards de la culture du Mandé et qui ont tiré leur révérence pour passer dans le monde des silences. Il s’agit entre autres de Siramory Diabaté de Kélla, de Balagimba Diakité de Bala, de Bako Dagnon, de Wa Kamissoko, de Batrou Sékou Kouyaté et de Kélé-Monzon Diabaté de Kita. Puisse Allah, Le très haut, les accueillir dans son paradis éternel. Amen! », a-t-il soutenu avant de rassurer l’assistance que les objectifs de ces journées seront comblées.
M. Thioro H. DIALLO a, dans son allocution, soutenu que le président de la république était le mieux placé pour présidée ces journées.
« Les assises de Kurukan fouga ont réuni tous les sages du Mandé et toutes les couches de sa société et c’était un KEITA, votre arrière grand-père qui en était le chef. Aujourd’hui, ce même Mandé disloqué en plusieurs pays se réunisse au Mali, c’est-à-dire le Mali actuel et vous en êtes le chef ! Cela n’est point un hasard. Cette coïncidence nous prouve que vous êtes le digne fils du Mandé soucieux de tous ses fils », a-t-il dit.
Quant au président IBK, il a pris la parole sous les cordes mélodieuse et les voix berceuses des griots et griottes du Mali et de la Guinée. A l’entame de son discourt, le président de la république a rappelé qu’il était à cette cérémonie, pas comme IBK president de la république du Mali, mais IBK, fils du Mandé.
« Je suis donc là dans la famille, ma famille. Je salue les sages du Mandé devant qui la parole m’est très difficile, car on est au Mandé, le Mandé de la gérontocratie, le Mandé du respect. Ces journées, une belle initiative qui nous oblige à faire un voyage dans un passé utile», a-t-il dit. Il a remercié les délégations venus des pays du Mandé, en général et la Guinée en particulier. A cet effet, le président IBK a rappelé que le Mali et la Guinée étaient deux poumons dans un même corps. Selon lui, aucun sacrifice n’est de trop pour consolider cette fraternité que les présidents Modibo KEITA et Sékou TOURE ont préservé. Il a ainsi rappelé que le Mali ne pouvait aucunement fermer sa frontière face à la tragédie d’Ebola auquel étaient confrontées les populations guinéenne. Il a, pour finir, rassuré les étrangers qu’ils étaient chez eux au Mali, le berceau du Mandé.
Signalons que ces journées ont été marquées par des soirées culturelles, des conférences débats et des expositions de produits du Mandé profond.