Le week-end dernier, le Président de la République a reçu les membres de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) pour ensuite s’entretenir avec les partis membres de la majorité présidentielle regroupés au sein du CMP. Un constat se dégage : IBK tâte le pouls en vue d’un positionnement pour la présidentielle à venir.
Le dernier remaniement ministériel que le Président de la République a procédé n’a pas fait que des heureux au sein de sa formation politique. Faire remplacer un acteur de premier plan du RPM par le Président d’un micro parti (ASMA- CFP) en a courroucé un bon nombre d’instances dirigeantes à commencer par la jeunesse du parti. Courroux d’autant plus justifiable quand on sait que le combat qu’ont mené les cadres du RPM pour voir siéger un des leurs à la tête de la Primature. Pour arrondir les angles, le Président de la République a rencontré les militants de son parti, le week-end dernier, à la villa des hôtes. Lui à qui l’on a longtemps prêté la volonté de suivre l’exemple de son ami et frère socialiste, François Hollande, en refusant de briguer un second mandat, s’est entendu dire par ses partisans, notamment la Présidente des femmes du parti, Mme Sangaré Oumou Bah, ex- Ministre de la Promotion de la Femme, de « se présenter ». Elle a rassuré le Président de la République de pouvoir compter sur la mobilisation du RPM pour lui offrir un second bail. Un Comité Central pour son investiture et une campagne de mobilisation à partir du 20 janvier ont été annoncés. «Vous êtes notre candidat et nous allons mobiliser l’ensemble de nos forces et l’ensemble de la majorité pour que la joute de l’élection présidentielle soit circonscrite avec votre élection, sans bavure dès le premier tour. Nous en avons les moyens et les ressources », a dit Mme Oumou Bah. Ces promesses sont-elles suffisantes pour amener IBK à tenter un second mandat ? Pas si sûr ; car, il le dit souvent, il doit son pouvoir au Peuple malien et non au RPM. Ce qui pourrait expliquer la sourde oreille qu’il a l’habitude de faire face aux pressions du RPM. Surtout en ce qui concerne le choix de ses Premiers Ministres. D’ailleurs, cette fois-ci encore, il ne s’en tiendra pas qu’aux beaux mots d’Oumou Bah ; car, juste après les militants du RPM, IBK a reçu les autres partis membres de la majorité présidentielle, histoire certainement de se rassurer.
La CMP se fait désirer
Lors de cette rencontre, la CMP a mis l’accent sur ce qu’elle a appelé un état des lieux de fonctionnement du groupement. En d’autres termes, redéfinir les termes de l’accord avant d’assurer de la poursuite de son compagnonnage jusqu’à la présidentielle. La mise en œuvre de l’Accord de paix et l’insécurité grandissante au Mali ont été d’autres sujets abordés par la CMP comme pour faire monter les enchères. En tout cas, le fait d’avoir pu entendre les promesses du RPM et la possibilité de compter sur les partis membres de la CMP, si leurs demandes sont satisfaites, a requinqué IBK à bloc. Désormais, les supputations sur une probable renonciation du président à un second bail s’éloignent de plus en plus pour faire place à une certitude naissante de le voir candidat dans six mois.