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Vœux du corps diplomatique : Solidarité dans l’épreuve
Publié le lundi 15 janvier 2018  |  L’Essor
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Dans l’après-midi du vendredi dernier, la grande famille du corps diplomatique a présenté ses vœux de nouvel an au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. Celui-ci s’est, à l’occasion, acquitté d’un devoir de reconnaissance envers les « amis du Mali » qui œuvrent, à travers des actions concrètes, pour la stabilisation de notre pays.
La cérémonie s’est déroulée dans la salle des banquets de Koulouba en présence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly. C’est le doyen du corps diplomatique, le Russe Alexei Doulian, qui a présenté les vœux des ambassadeurs accrédités dans notre pays. Selon le diplomate, au cours de l’année écoulée, le gouvernement du Mali s’est employé à accomplir sa mission dans un contexte particulièrement difficile. Ces efforts, dira-t-il, ont apporté des avancées indéniables qui, cependant, demeurent en deçà des attentes. Ainsi, a-t-il souhaité que 2018 soit surtout marquée par une accélération dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. A cet égard, il a réaffirmé le soutien des diplomates qui continueront d’être avec les Maliens, «en partageant leur joie et leurs souffrances». C’est donc avec peine que les diplomates ont appris, il y a quelques jours, la mort tragique par noyade, en Méditerranée, de 48 jeunes Maliens. Un drame qui vient s’ajouter au lot de victimes militaires et civiles des hostilités dans le Nord et le Centre du Mali.
Alexei Doulian a confirmé le renforcement sensible du rôle et de la place de notre pays sur l’échiquier international. Il en veut pour preuve, le succès enregistré par le sommet Afrique-France et plusieurs autres rencontres internationales importantes à Bamako. Surtout, a-t-il souligné avec force, le Mali a assuré la présidence réussie du G5 Sahel, ayant contribué concrètement à créer les forces conjointes de ce regroupement sous régional en vue de combattre le terrorisme et le crime organisé.
Un tableau assez reluisant qui ne doit pas faire perdre de vue les défis qui se posent à l’échelle nationale. Les domaines prioritaires mentionnés par le diplomate sont la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord, l’endiguement de l’insécurité grandissante, la satisfaction de la demande sociale, l’organisation d’élections crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel.
A ces défis, il a ajouté ceux liés au narcotrafic, à la migration illégale et aux changements climatiques. «Le corps diplomatique va rester attentif et solidaire du Mali», a-t-il conclu. En retour, le président de la République a souhaité au nom du peuple malien et en son nom propre une bonne année aux ambassadeurs et à leurs pays respectifs. Il les a remerciés d’être à ce rendez-vous annuel de la considération et de la solidarité vis-à-vis du peuple malien que les diplomates ont toujours entouré de leurs soins.
En effet, Ibrahim Boubacar Kéita a rappelé l’intervention française au Mali en janvier 2013, alors que l’essentiel semblait compromis. De cela, « nous ne cesserons jamais de dire notre reconnaissance à vous tous, singulièrement la France pour avoir osé lancer l’opération Serval qui a valu la survie du Mali ». Et du 11 janvier 2013 à aujourd’hui, a poursuivi le président de la République, «chacun de vos pays, sous diverses formes, a manifesté sa solidarité à l’endroit du Mali de manière concrète et dans le plus grand respect».
Parlant de l’accord issu du processus d’Alger, le chef de l’Etat a rappelé que celui-ci n’est pas le plus parfait des accords. Mais, dit-il, il a le mérite d’offrir un cadre dans lequel «nous pouvons évoluer pour stabiliser notre pays et y acclimater une paix attendue depuis longtemps par les populations».
Il s’est dit cependant inquiété par la récente visite «de quelques-uns de nos frères aux Etats-Unis». Ceux-ci y étaient, pas à l’invitation du gouvernement des Etats-Unis, mais d’une ONG qui n’a pas bonne presse en Afrique. «Nous savons quel rôle elle a joué dans la partition de nos pays africains», a déclaré Ibrahim Boubacar Kéita, indiquant clairement que ce genre de pratique doit cesser. Selon lui, tous les partenaires doivent travailler à la stabilisation de la paix au Mali, encore fragile. A cet effet, il a souligné l’importance de rendre effectif le processus de DDR. «Si nous n’avons pas le désarmement et le cantonnement, nos efforts d’amener la paix dans les régions septentrionales et centrales seront vains», ajoutera-t-il.
Au-delà, le président Kéita a rappelé la nécessité de conjuguer les efforts pour contrer le terrorisme dans le sahel, car aucun pays au monde n’est à l’abri de ce phénomène. Mais, a-t-il poursuivi, «nous ne devons pas uniquement avoir l’œil sur les tâches de défense et de sécurité, il faut aussi faire en sorte que les pays du Sahel se développent et soient en capacité de répondre aux besoins fondamentaux des peuples». Cette dimension, selon Ibrahim Boubacar Kéita, figure en bonne place dans l’agenda du G5 Sahel dont il passera les commandes, en février prochain, au Niger. Remerciant les «amis du Mali» pour leur appui, il a dit l’importance qu’il accorde à la mission de l’EUTM. Par ailleurs, il a évoqué les incertitudes qui hantent la jeunesse malienne. «L’effort est multiforme et constant mais il ne saurait aboutir qu’autant que ce que vous faites aujourd’hui d’accompagnement soit maintenu, fortifié et renforcé dans la confiance», a-t-il lancé aux membres du corps diplomatique.

I. D.

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