Qu’en est-il de la décision du Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz d’envoyer des troupes au Mali dans le cadre des opérations militaires en cours? Elle est tout simplement ridicule, inopportune. C’est aussi une insulte pour notre pays.
Le putschiste de Nouakchott a été et demeure le parrain du Mnla (mouvement national de libération de l’Azawad). Ce mouvement terroriste, qui est à la base de la déstabilisation du Mali. Un mouvement qui a assassiné, violé, volé, pillé et agressé d’innocentes populations.
Après sa prise du pouvoir de la manière que l’on sait, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour se donner une image en France et en occident, se présente comme le Rambo du désert, capable à lui seul de lutter contre Aqmi et de pacifier le Sahara. Mal lui en pris. Car sur le théâtre des opérations, la réalité était tout autre. Ses soldats envoyés dans la bande Sahélo Saharienne contre la nébuleuse (Aqmi) ont lamentablement échoué, dès les premières opérations.
Pour la petite histoire, en 2010, des dizaines de soldats mauritaniens, suite à un violent accrochage avec Aqmi dans la zone de Tombouctou, ont abandonné leurs…tenues. Ils furent finalement récupérés par une patrouille de l’armée malienne…Que dire de la fameuse opération conjointe (Mali-Mauritanie) dans la forêt de Wagadou (Nara), contre des groupes terroristes ? Toute la vérité n’a jamais été dite à ce sujet…
Finalement, Abdel Aziz, s’est rendu compte que l’os (Aqmi) était très dur pour ses soldats, contrairement à tout ce qu’il disait. Pour nombre d’observateurs, il s’est surtout rendu compte (à temps) qu’il courait à sa propre perte en envoyant ses soldats à…l’abattoir. Un coup d’Etat à Nouakchott était alors prévisible. Dès lors, la création du Mnla est intervenue comme une aubaine pour lui. Outre la fourniture d’un siège à Nouakchott, le putschiste mauritanien a offert à ce mouvement un important appui matériel et humain. Et dès le mois de janvier 2012, Mohamed Ould Abdel Aziz a chargé deux responsables de la Sécurité de son pays, les directeurs de la sécurité intérieure et celui de la sécurité, afin qu’ils apportent aide et assistance au Mnla, dans ses actions au nord du Mali. Toutes les manœuvres orchestrées par le régime d’Abdel Aziz (à ne pas confondre avec l’Etat mauritanien) étaient appliquées à la lettre sur le terrain par le Mnla dont les combattants s’approvisionnaient en carburant et en vivres sur le territoire mauritanien et avec le concours des services mauritaniens.
Aussi, le chef de l’Etat mauritanien, qui avait un contentieux personnel, à régler avec Amadou Toumani Touré, manipulait le Mnla afin de déstabiliser le pouvoir de Bamako. Le calcul d’Abdel Aziz était de livrer (via le Mnla) une guerre par procuration à AQMI. Mais sur le terrain, la réalité était autre : Mnla, Aqmi, Ansar Dine et Mujao menaient le même combat au nord du Mali…La suite ? On la connaît.
Après Serval, après Misma, le Mali s’apprête à accueillir, à partir de juillet prochain, la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Il s’agit là, dit-on, d’une force de stabilisation de plus de 12 000 hommes. C’est dire que la mobilisation de la communauté internationale en faveur du Mali est plus forte que jamais, après le séisme provoqué par le coup d’Etat et l’occupation de l’ensemble des régions nord du pays par des hordes de voyous et des narcotrafiquants. Cependant, la plus grande vigilance doit être de mise au sujet de cette mobilisation internationale.
En effet, si l’engagement des forces françaises, la détermination des pays frères de la Cedeao et l’extraordinaire courage des Tchadiens, aux cotés du peuple malien, ont été décisifs et ont permis de sauver la patrie. Aujourd’hui, l’implication directe de l’Onu peut drainer foule au Mali. En effet, nombreux seront les pays à vouloir envoyer des troupes dans le seul but d’amasser primes, indemnités et autres avantages. Une mission onusienne a toujours rapporté gros….Mais au Mali, nous n’avons nullement besoin de l’aide de…pompier-pyromane, à l’image du parrain du Mnla.