Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta est aujourd’hui dans une posture de riposte. Des réponses verbales, il a décidé de passer à l’acte. Lors de la présentation de vœux aux forces vives de la nation, IBK a été ferme. « J’ai trop encaissé, je me suis réveillé et je vais sévir ». Cette attitude à quelques mois de la fin de son premier quinquennat se traduit déjà sur le terrain avec la répression des marches et le refus d’autorisation du stade au général démissionnaire pour le lancement de son mouvement le 20 janvier.
IBK est hostile aux critiques et se comportement rappelle ses années de premier ministre sous Alpha. A l’époque, IBK a beaucoup fatigué les politiques, qui étaient contre la vision des gouvernants, mais aussi les citoyens qui manifestaient tout le temps leur ras-le-bol. IBK était rigoureux et la seule méthode, sa spécialité, était de mater, arrêter et emprisonner, les manifestants et opposants politiques.
Pourquoi IBK se comporte-t-il ainsi dans un pays où les discours à l’union sont indispensables ?
IBK pense que les critiques visent sa personne. Qu’il se détrompe. Sa personne n’intéresse personne. Les hommes et femmes qui le critiquent aujourd’hui le font parce qu’il a la destinée du Mali entre ses mains en tant que Président de la République. Qu’il comprenne que la donne a changé ; le Mali traverse une zone de turbulence à cause de la crise multidimensionnelle. Les Maliens ont le devoir de veiller et d’alerter par tous les moyens prévus par la constitution afin de pousser le président à revoir sa façon de faire les choses.
Cela n’est pas synonyme d’anti républicain ou anti nationaliste. Autant il croit aimer le Mali autant ceux qui dénoncent croient, de manière absolue, se battre pour le Mali.
Ce comportement d’IBK à quelques mois de la fin de son mandat fortement contesté ne présage rien de bon pour le Mali.
Déjà dans le camp des contestataires, les positions se radicalisent à cause des répressions.
Sous IBK, le peuple a tout perdu. Il n’est pas prêt en ce moment, après 26 ans sous l’ombre de la démocratie acquise au prix du sang des Maliens, de rechuter dans la dictature.
Le Président veut sévir. Il a les moyens de le faire car il est le chef suprême de l’appareil d’Etat mais qu’il se rappelle de cette célèbre phrase de l’ancien Président malien, Alpha Oumar Konaré qui place le peuple au centre de tout : « Quand je me lève on peut m’arrêter, quand il se lève on peut l’arrêter mais quand le peuple se lève personne ne peut l’arrêter ».
Quand on a le pouvoir il faut réfléchir mille fois avant de prendre certaines décisions contre le peuple car c’est lui qui le délègue et il peut le reprendre à tout moment.