Un best- libraire dans les rayons de la maison d’édition quarantenaire ” Cherche midi ” en France. ” C’est possible au Mali”, ouvrage de 192 pages du banquier malien et ancien ministre, Mamadou Igor Diarra se révèle un puissant condensé des péripéties d’un vécu à la fois poignant et libérateur d’énergies. C’est la restitution d’un Mali d’en haut et des bas-fonds, où se côtoient bons et mauvais procédés. Pour l’auteur Igor Diarra, la fatalité d’un pouvoir exorcisé ne doit pas gagner le pari sur l’avenir d’un peuple qui entre dans un tournant majeur de changement. Confidentiel Afrique a décortiqué les bonnes feuilles de l’ouvrage d’un style nouveau et accessible. Infographie
« C’est possible au Mali » est le titre de l’ouvrage de 192 Pages paru aux Éditions Cherche midi (30 place d’Italie – 75013 Paris) du banquier Mamadou Igor Diarra, ancien ministre du régime d’Amadou Toumani Touré ( de 2008 à 2011 ) et ex argentier dans le gouvernement du Sherpa Modibo Keita sous le règne du pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita ( 2015-2016 ). Style digeste, dépollué de brin académique et de dose élitiste, qui rompt d’avec cette tradition iconoclaste d’écrivains aux goûts tranchants et penchants du polar aux relents sulfureux, le livre « C’est possible au Mali » enrichit désormais la maison d’édition Cherche midi, quarantenaire déjà, née de la fusion d’un féru humoriste et d’un talentueux poète français. Le monde littéraire et politico- financier découvre subitement avec la sortie de ce livre d’Igor Diarra une nouvelle forme d’écriture. Décomplexée et moins bling bling. Une sorte de voie conquérante et prometteuse pour les passionnés de la plume. Mamadou Igor Diarra qui révèle son talent de comptempleur à satiété et non comploteur missi dominici – des fragments d’une société presque vassalisée et d’un état en perte de vitesse- sort du lot des sentiers battus. Simpliste et accessible à toutes les sensibilités et milieux de la société malienne voire africaine francophone, est l’autre originalité de l’ouvrage. L’auteur, qui n’est pas n’importe qui au Mali, fils du célèbre Général Diarra, une icône de l’aviation militaire malienne au début des indépendances, de réputation intègre et de probité morale inoxydables, a pris l’option de franchir le Rubicond. Quelle audace à revendre, un gratte- à poil chevaleresque, de faire partager son vécu et sa modeste petite expérience tirée des arcanes politiques et financières parfois ardentes et fabuleuses – au commis de l’état qu’il fut, des années durant. » C’est possible au Mali » retrace avec force et fétichisme patriotique un vécu spatial, temporel et pose un regard critique, profond, édulcoré sur la société du pays paternel de l’auteur et de ses ancêtres y compris l’éventail de maux qui gangrènent la République. Un scanner sans complaisance qui met en lumière tous les compartiments du Bamako Power, du Business et ses secrets insoupçonnés de l’underground. Corruption, privilèges exhorbitants, malversations à grande échelle, dépenses vertigineuses et extravagantes, primes et dépenses de prestige, promotion d’incompétences érigée en règle, pauvreté aiguë des populations maliennes, chômage endémique des jeunes sans perspective, disparités et inégalités sociales fortes, insécurité galopante, absence d’une administration régalienne et continue au nord Mali, peuple déboussolé, tout y passe.. Tellement que la situation frôle l’abîme. Le mal est profond à degré abyssal. Mais surtout c’est l’immersion poignante du livre » C’est possible au Mali » dans les méandres d’un pays déchiqueté, livré à lui- même, qui séduit et fait tilt. Sans issue pour l’instant. Pourtant l’espoir est permis. Dans l’ouvrage, l’auteur donne des éclairages et recout l’écosystème brisé en mille morceaux, à travers des lignes fortes, prospectives optimales, calibrées et dynamiques consolidantes. De sa petite enfance passée dans un froid de canard en Ukraine à Markala, la cité ouvrière aux mélanges d’odeurs culinaires du terroir et les rudiments rigoristes d’un adolescent métissé qui fait l’apprentissage de la « vie » au prix du labour, de la transpiration, du raffinement et de la fibre solidaire communautaire, comme sur une pellicule de film, l’auteur s’auto- évalue. Sans prendre la grosse tête. Ici, l’humilité d’un pater exigeant côtoie l’austérité d’une vie adolescente qui trace son chemin… Cap sur Bamako où il fait ses humanités avec une bande de potaches au lycée. Brillant élève, le jeune homme pose son baluchon au prestigieux HEC de Liège ( Belgique ), un parfait creuset d’excellence qui produit les meilleurs et brillants sujets de l’élite africaine. Cette école lui a permis de tenir sur de bonnes béquilles jusqu’à son retour au bercail. Un pays qu’il aime tant. Mamadou Igor Diarra occupera d’importantes fonctions à la tête d’institutions bancaires du pays avant d’accepter d’intégrer le gouvernement de Modibo Sidibe comme ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau de 2008 à 2011 qu’il quittera avant le putsch du 22 mars 2012. Il ne sera de retour au sein de l’attelage gouvernemental qu’en 2015 ( deux ans après l’arrivée au pouvoir du Président IBK ) promu ministre de l’Économie et des Finances. Banquier respecté et affable, le revoilà occuper un poste hautement stratégique au cœur de l’état malien. Son livre loin d’être un procès- état a quelque chose de spéciale. Le contenu mis en évidence par quelques extraits est une niche d’informations bien sourcées. Igor Diarra raconte avec méthode, rigueur, beaucoup de pudeur et pondération les péripéties d’un monde d’en haut rempli de mystères de l’extérieur, enviant mais pourri. À des niveaux élevés. C’est tout le sens de ce livre » C’est possible au Mali » qui a ce grand mérite d’être ce que l’on appelle : un fil conducteur déparasitant. Il l’est et le décline. Car, le livre s’éloigne de la ligne des invectives et de la posture méchante et calomnieuse. Igor Diarra l’a bien compris et utilise l’approche dialogue direct avec son peuple. C’est un livre vierge dans la restitution des faits et des événements. Sans racune. En parcourant les 192 pages, l’on peut dire aisément que son auteur fait dans du Arthur Shopenhauer, ce grand penseur qui a théorisé : ni haïr ou trahir, ou mentir. L’auteur se situe dans un périmètre de sagesse à moitié, laissant libre appréciation des matériaux rendus à travers l’ouvrage aux citoyens maliens. Ils sont les seuls derniers remparts d’une vigie responsable de la République dont les symboles de la sacralité s’amenuisent et tournent en dérision. Chez les initiés de la communication stratégique, on dira que l’ouvrage pas soporifique, allie bien politique et communication. Le premier est une addition d’agrégats, le second est une dynamique d’agrégats. Igor Diarra a réussi cette épreuve de combiner les deux écosystèmes afin de bien faire passer son message. Une sorte de pacte – serment pris avec le peuple malien. Dans un environnement politico-financier surmédiatisé au Mali, où la lucidité et la sérénité des gouvernants et des pans de la société ne sont plus au rendez-vous, » C’est possible au Mali » se définit comme un puissant levier de partage croisé de bons procédés entre citoyens à la quête permanente d’un Mali de vie et non d’un Mali de survie. Sans aucune exagération et prétention. » C’est possible au Mali » ouvre désormais une troisième voie dans laquelle peuvent bien s’incruster les leaders financiers de l’Afrique qui ont beaucoup de choses à faire partager avec leurs peuples. Ne sont- ils pas d’ailleurs ceux qui font le monde ? Le banquier Mamadou Igor Diarra trace son sillon et son livre est parti pour être l’ouvrage de chevet des futurs communicants de la finance politique notamment pour les étudiants d’écoles commerciales et managériales. « C’est possible au Mali », un best- libraire est né. Pourquoi pas un slogan de campagne ? Ça peut inspirer.