Depuis un certain moment, le Mali est confronté à la multiplication du phénomène de violences au sein de ses espaces universitaires. Pour appréhender la question, un ancien membre de l’AEEM de la FLASH et de l’ENSUP, Abdrahamane Sissoko dit Ken, nous donne son point de vue et fait une proposition de la gestion définitive de cette crise sociale.
Abdrahamane Sissoko dit Ken est un ancien membre de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) de la FLASH ; il fut Secrétaire Général à l’organisation du Bureau de la Coordination national. Il fut également Secrétaire Général de l’AEEM à l’ENSUP. Il a gravi plusieurs échelons au sein de l’AEEM avant de quitter le monde estudiantin.
Après 7 années d’expériences dans la gestion de l’AEEM, il pense que les violences au sein de nos campus universitaires ne datent pas d’aujourd’hui. Même s’il reconnaît que le mal a accru dans ces dernières années. Pour lui, la cause principale est la main mise du Gouvernement, du parti au pouvoir. Cela, depuis à la base, lors de la mise en place des comités de l’AEEM et l’absence d’un projet de rénovation des membres de l’Association. « Depuis notre temps, l’AEEM est codirigée par certaines personnes qui sont de l’extérieur de l’école et qui font tout afin que leurs candidats passent toujours lors des élections des comités ainsi que la coordination. Ce sont ces personnes qui payent les gros bras (loubards), les logent dans les campus pour qu’ils s’impliquent par la force aux moments des élections. Si ce n’est pas le cas, les Etudiants n’ont pas les moyens financiers de se payer des armes et de prendre quelqu’un en charge. Je me porte en faux contre ceux qui disent que l’AEEM est fautive de ces violences au sein de nos Universités. Les vrais coupables sont connus. Mais ils sont jamais ni arrêtés ni inquiétés par qui que ce soit ; ils sont toujours en liberté », expliqua Abdrahamane Sissoko dit Ken.
Il est dit dans la Constitution malienne que la personne humaine est sacrée et sa protection est assurée par l’Etat. Au regard de cette phrase, l’on se demande qu’est-ce que l’Etat a fait ou est en train de faire pour sécuriser l’espace universitaire ?
En attendant, la réponse, l’ancien Secrétaire Général de l’AEEM de l’ENSUP propose aux différents Gouvernements de tout faire pour sécuriser les universités de notre pays. Toutefois, il demande aux autorités politiques et administratives de mettre fin aux doubles jeux dans la gestion des affaires de l’AEEM qui ne amènera au Peuple malien que des malheurs. Dans ces dernières années, le nombre de victimes mortelles, de blessés, d’élèves et étudiants sauvagement agressés est énorme. Il ajoutera que, l’espace universitaire doit être sécurisé par les forces de l’ordre, par l’Etat. Il doit être surveillé par les différents Commissariats de Police ou Brigades de Gendarmerie au lieu d’être à la merci des Bureaux de l’AEEM.
Par ailleurs, Abdrahamane Sissoko demande à la jeunesse malienne en général et, en particulier, aux élèves et étudiants de se réveiller ; de ne plus se laisser instrumentaliser par les Politiciens véreux qui ne cherchent que leurs intérêts personnels.