Il faut reconnaître que le pays de l’oncle Sam, plutôt l’oncle Tom pour nous les nègres, est bien particulier. Sa singularité découle de sa diversité en tout. Autant il produit de remarquables femmes et hommes de culture, de savants ; autant il enfante des individus grossiers, farfelus, sans gêne, qui n’en ont que faire de la bienséance et qui suivent seulement leurs instincts primaires.
Curieusement c’est cet assemblage d’individus, aussi dissemblables que le jour et la nuit, qui donne le charme à ce pays et qui fait que tout individu, même peu éduqué, peut y avoir sa chance aussi bien dans les affaires qu’en politique. C’est pourquoi de temps à autre, il y a à la tête de cette superpuissance un individu, qui en Europe n’aurait aucune chance d’accéder à la magistrature suprême. Tous les spécialistes des EU sont d’avis que le président Donald Trump est à l’image de l’américain moyen, blanc, raciste.
En grand provocateur, Trump est en phase avec cet électorat blanc et raciste, coupé du monde. Il n’est donc pas étonnant que depuis son arrivée à la Maison Blanche, Trump pose continuellement des actes qui, aux yeux de l’opinion internationale, sont des gaffes, mais qui passent pour normale au sein de ses partisans. Sa dernière boutade :“Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ?” continue à faire couler beaucoup d’encre, de salives et à multiplier les clappements des claviers et les clics des souris.
Les dirigeants africains semblent s’en offusquer. A notre entendement, c’est à tort. Il y a même de l’hypocrisie dans leur réaction. Ceux-là qui semblent courroucés, seront les premiers à chercher à obtenir ses faveurs.
Comment peuvent-ils s’en offusquer si après plus d’un demi-siècle d’indépendance, leur impéritie a fait que nos états sont demeurés enfermés dans le sous ou le non-développement ?
Une bonne partie de l’Asie avait aussi été colonisée, mais aujourd’hui, les asiatiques se font respecter. La petite Corée du Nord quoiqu’on dise fait trembler la grande Amérique. La preuve, la fameuse fausse alerte qui a semé la panique dans îles Hawaï. On arguera que notre continent a été victime de pillages et de plusieurs siècles d’esclavage. Cet argument est un pis-aller pour celui qui s’intéresse quelque peu à l’histoire.
Il ne faut pas se leurrer. Tous nos partenaires sont de même avis que Trump qui n’a fait que jouer ici, le rôle du fou du roi. Si les dirigeants africains pensent que le président Trump a tenu un langage irrévérencieux, condescendant vis-à-vis de l’Afrique et de sa diaspora, qu’ils réagissent. Leur réaction est de transformer l’Afrique, qui est aujourd’hui un continent subalterne dans cette nouvelle division internationale du travail, en continent innovateur et exportateur d’intelligences et de produits à forte valeur ajoutée. Alors, le flux de l’émigration s’inversera et nous serons objets de respect et de sollicitude de la part des autres peuples du monde.
Si les propos du président Donald Trump ont pu provoquer l’indignation et la prise de conscience chez nos dirigeants, alors nous disons : tant mieux, et bravo Monsieur Trump ! Continuez à nous vilipender, peut-être que notre salut viendra de là.