• L’installation du MOC de Tombouctou et de Kidal prévue du 20 janvier au 15 mars
La 23ème session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation (CSA) s’est tenue le mardi 16 janvier 2018 au Centre régional de l’énergie solaire (CRES) de Badalabougou. A la fin de la réunion, le président du CSA, Ahmed Boutache, a animé un point de presse. Il avait, à ses côtés le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, le représentant du chef de la MINUSMA, Koen Davidse, et l’observateur indépendant de l’Accord pour la paix, Mme Bisa williams.
Au cours de cette réunion, un nouveau chronogramme a été fixé par les parties. C’est ainsi que l’installation du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) de Tombouctou et de Kidal est prévue du 20 janvier au 15 mars 2018. Par ailleurs, les femmes exigent leurs intégrations dans le CSA.
Au cours de ce point de presse, le président du CSA, l’Algérien Ahmed Boutache a fait savoir qu’un chronogramme a été fixé par les parties durant cette 23ème session ordinaire du comité de suivi de l’accord. «Les différentes parties maliennes ont travaillé d’arrache-pied, en toute bonne fois depuis plusieurs semaines.
Elles ont pu parvenir d’un chronogramme fixant les actions prioritaires qu’elles doivent concrétiser dans des délais allant du 20 janvier à la mi mars 2018 pour différentes actions qui sont répertoriées dans ce chronogramme, c'est-à-dire, l’installation du Mécanisme opérationnel de coordination », a précisé le président du CSA, Ahmed Boutache. Ce qui lui fera dire que les résultats de cette session sont satisfaisants. «Les parties se sont engagées à aller encore plus loin dans la concrétisation des objectifs inscrits dans le chronogramme retenu», a-t-il déclaré.
Concernant le voyage de la délégation de la Coordination des mouvements de l’azawad (CMA) à New York, à l’invitation de l’ONG américaine Independent Diplomat, Ahmed Boutache a indiqué que cet acte a été vivement critiqué par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita qui considère que c’est une forme d’ingérence malsaine dans les affaires du pays à un moment où justement le gouvernement est en train d’enregistrer des progrès notables dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, de la construction de la paix et de la stabilisation du pays.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Huber Coulibaly a invité les groupes armés à déposer les armes définitivement pour pouvoir s’insérer dans la vie économique et sociale. Selon le ministre, la volonté d’avoir un climat apaisé s’est exprimée avec l’intention du président de la République d’initier une loi d’entente nationale. En novembre 2017, le CSA a demandé que le centre Carter (une organisation non-gouvernementale à but non lucratif) d’assurer la fonction d’observateur indépendant. Une position décrite dans l’article 63 de l’Accord pour la paix.
En décembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a reconnu le centre en tant qu’observateur indépendant. En assumant ce rôle, le centre doit rendre publiques ses évaluations de la mise en œuvre de l’Accord, en identifiant les éventuelles entraves, en situant les responsabilités et en formulant des recommandations sur les mesures à prendre pour faire avancer la mise en œuvre.
Quant à l’observateur indépendant de l’Accord pour la paix, Bisa williams a indiqué que le président du centre Carter se soucie profondément du problème que traverse le Mali. Elle a salué les efforts déployés par les partis signataires de l’accord et la communauté internationale qui sont résolument engagés à faire avancer le processus de paix et de réconciliation.
Quant à Mamadou Djéri Maïga de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), il s’est réjoui de la présence de l’observateur indépendant dans le processus. Selon Fahad Ag Almaouloud de la Plateforme, cette période fixée par le chronogramme permettra d’éplucher les divergences afin d’avancer dans le processus de DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion). Par ailleurs, le collectif des femmes leaders demande leur intégration dans les instances du CSA.
« Nous avons demandé la recomposition du CSA et des ses sous-comités en vu de les rendre conforme aux dispositions de la loi de 2015 », a déclaré Fatima Maïga, présidente du Collectif des femmes leaders. Avant de souhaiter une rencontre entre les organes dirigeants du CSA et les organisations féminines avant la prochaine session du CSA. Elle a souhaité une prise en compte du genre dans le processus de paix. « Il n’y a pratiquement pas de femme dans les organes décisionnels du CSA », a-t-elle déploré. Or selon elle, les femmes peuvent contribuer à faire avancer le processus.