Picot et Milumel. C’est sous ces deux marques que le lait infantile fabriqué par Lactalis est vendu en Afrique de l’Ouest. La qualité de ce produit a été mise en cause, ces derniers mois, à la suite de contamination à la base du produit. Alertées par l’Union européenne et non par le fabricant, les autorités maliennes ont commencé le retrait des produits potentiellement contaminés, dès le 21 décembre et continuent toujours le ratissage. Au total, 9 346,75 Kgs de lait inapte à la consommation ont été déjà saisi aux postes de douanes, dans les pharmacies et dans les ménages, nous a confié M. Mahamadou SACKO, Directeur général adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anssa).
Depuis juillet 2017, le marché malien, à l’instar de la plupart des pays africains et européens était envahi par des laits pour nourrissons contaminés. Ces laits ont été à la base de mort d’une vingtaine de bébés, les trois mois derniers, selon les résultats d’enquêtes précises. Plusieurs pays africains, dont le Mali, sont touchés par la crise sanitaire Lactalis, du lait en poudre pour bébé, potentiellement contaminé à la salmonellose. Car, l’industriel français Lactalis exporte son lait infantile dans le monde entier, notamment au Sénégal, au Congo-Brazzaville, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Togo, à Madagascar et au Mali. Si aucun cas de bébé malade ou contaminé à cause de ce lait n’a jusque-là pas été signalé, les autorités nationales ont voulu jouer à la prévention en procédant au retrait desdits produits sur le marché, dès le mois de décembre.
Dans notre pays, le lait en poudre pour bébé est commercialisé essentiellement dans les pharmacies et dans les grandes surfaces. Le secteur informel n’étant pas concerné, les contrôles des autorités sanitaires s’en trouvent facilités.
Selon M. Sacko, les dépôts pharmaceutiques coopèrent, mais la principale difficulté, c’est l’identification des importateurs. Cependant, explique-t-il, la détermination et l’esprit d’équipe de tous les services concernés ont changé la donne positivement.
« Cette crise a commencé à partir du mois de juillet, toute la production de cette entreprise a été contaminée de salmonelle, une bactérie très dangereuse. Ce sont des quantités qui sont considérables. Du mois de juillet à ce jour, toute la production serait contaminée. Nous avons reçu une alerte à travers l’union européenne, à travers son réseau d’alerte sur les denrées alimentaires des aliments pour animaux faisant étant de l’importation au Mali de ces laits contaminés. Mais la notification ne nous précise pas la quantité », a-t-il expliqué. Il a, en effet, soutenu que c’est la bonne répartition des tâches dans tous les domaines de compétence que cette crise a été maitrisée.
« Quand on a reçu l’information, on a mis en place un système pour prendre des dispositions concrètes, notamment l’élaboration de la mise en place d’un plan d’action. C’est ainsi qu’une répartition des tâches entre les services impliqués a été élaborée, notamment la direction nationale de la douane, la direction de la pharmacie et des médicaments, la direction générale du commerce et de la concurrence, la direction nationale des services vétérinaires, la direction nationale de l’agriculture et le laboratoire nationale de la santé », a-t-il précisé avant d’expliquer que chaque service s’est attelé à la tâche pour atteindre le résultat engrangé.
« La Douane était censée arrêter l’accès de ces produits sur le territoire nationale et d’identifier dans ses registres quelles sont las quantité et les personnes qui ont procédé à ces importations. Et comme convenu, la direction de la pharmacie a pris contact avec l’ordre des pharmaciens du Mali, parce que c’est des produits n’ont été distribués que dans les systèmes pharmaceutiques. C’est ce qui nous à faciliter la tâche. Si c’était dans les alimentations, l’inquiétude serait grande. Ces structures se sont mises en branle dans leur domaine. La DNCC a mis 16 équipes en place pour surveiller toutes les surfaces de distribution des produits alimentaires.
Ces actions continuent, heureusement, nous n’en avons pas trouvé ni dans les boutiques, ni dans les alimentations », a-t-il expliqué.
La chasse aux laits frelatés a été surtout fructueuse dans les pharmacies et dans des manages, selon M. Sacko.
« Avec l’appui des grandes structures de distribution de produits pharmaceutiques, présentement on a déjà procédé à un retrait de presque 10 tonnes de laits, exactement 9 346,75 Kgs de produits contaminés, car les références de lots correspondent justement au lot contaminé depuis l’usine, soit 22.630 boites de lait Picot au Mali, dont 763 boites dans les ménages. On n’a pas constaté de produit de Milimel au Mali, c’est seulement le lait Picot qui avait été importé au Mali », a-t-il dit avant de rassurer que ces boîtes seront détruites dans un bref délai.
« Les services compétents vont prendre des dispositions pour procéder à leur destructions. Des actions continuent toujours. La douane est sur ses gardes. Les consignes ont été données à tous les postes de douane et les autres services compétents aussi sont sur leur garde. C’est quand on va voir toutes les situations au niveau de ces différents services, qu’on pourra vous dire quelle est la situation définitive. Pour le moment, les actions continuent à Bamako et partout au Mali, pour qu’une seule boite de ces produits ne soit sur le un marché du territoire malien. Car c’est cela le rôle de ANSA », a-t-il rassuré.
Pour la communication, M. SACKO rassure que le centre national de la santé passe les massages sur les radios et les stations de télé. Nous avons donné nos aussi nos numéros de téléphones dans les espaces, des manages et même au niveau des frontières pour nous alerter à la découverte d’un produit Picot ou Milumel.
Selon M. SACKO, aucun nourrisson malade n’a été signalé ni aucune recrudescence de la salmonellose constatée dans les centres de santé.