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Mamadou Diarrassouba, député élu à Dioïla: « mes ambitions pour le Banico… »
Publié le vendredi 19 janvier 2018  |  Info Matin
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Dans une interview qu’il nous a accordée, plus de 72 heures après la visite de notre équipe de reportage dans le Banico, l’honorable Mamadou DIARRASSOUBA, premier questeur de l’Assemblée nationale, nous dévoile les secrets de sa popularité auprès des siens. Au passage, il a souligné ses priorités pour le développement du cercle de Dioïla avant de réaffirmer son engagement dans le combat pour l’entente et la cohésion sociales entre les fils et filles de ce terroir en proie, souvent, à des conflits meurtriers, qui ont longtemps maintenu, selon lui, ces populations dans la misère…

Info-Matin : Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser tous ces projets dans votre localité ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Je crois que dans le cadre du développement, on ne dit pas ce qui nous a motivé. Non, je pense que le développement, c’est à tous les niveaux, à tous les échelons. En tant que natif d’une zone, tu vis les préoccupations, les problèmes réels, en écoutant les gens, tu dois savoir ce que chacun vit. Tu n’as besoin qu’ils viennent en toi pour dire aujourd’hui, j’ai besoin de ça. Si tel est le cas, cela veut dire que tu n’as pas joué ton rôle. C’est pourquoi, je dis, on a écouté les gens, on a entendu leur cri de cœur, on sait vraiment quelles sont leurs préoccupations. C’est la raisons pour laquelle, chaque fois qu’il y a une solution à ces problèmes posés, il va falloir agir de manière à les satisfaire. Donc, on n’a pas besoin de vous dire à chaque fois, «honorable, venez faire ça». En tant qu’élu de la localité, tu dois savoir déjà dans tel village, ça c’est la préoccupation majeure, dans tel autre il y a ce problème.
Je donne un exemple, notre préoccupation majeure, c’est vrai qu’il y a le pont de Dioïla, mais ce n’est pas le pont. La préoccupation majeure du cercle, c’est la route Dioïla-Massigui-Koualé, c’est la route Fana-Béléco-Kignan. Ça, c’est notre préoccupation majeure. Tu fais n’importe quelle autre chose, ça ne sera pas bien apprécié par les populations si ces deux routes ne sont pas réalisées.
Certes, aujourd’hui, il n’y a pas que la route. Pour ce qui est en train de se faire, ce n’est pas à six mois des élections que nous sommes levés. Non ! Pour le CSCOM de Togo, par exemple, j’avais ce projet sous la main à la veille des élections régionales avortées. Pour éviter la polémique, j’ai demandé de sursoir aux activités avant les élections régionales qui étaient à l’horizon. Suite au report, j’ai demandé aux spécialistes de lance les travaux. Si on doit faire les élections, je souhaite qu’on aille à égalité de chance. Je suis un légaliste, je respecte les principes républicains. Donc, ce que vous avez vu sur le terrain n’ai pas forcement le fruit d’une requête des populations locales. Pour moi, c’était une nécessité. Depuis la campagne pour les législatives, j’ai pu identifier ces besoins sur le terrain. C’est le cas de la mosquée de Dioïla, qui est la première mosquée de la ville.

Info-Matin : Aujourd’hui, la préoccupation majeure dans votre circonscription, c’est bien la route. A quel niveau se trouve ces deux projets ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Concernant le projet de la route Dioïla-Massigui-Koualé, les études ont été lancées avec le bureau d’étude CIRA pour un coût de 500 millions F CFA. Bientôt le piquetage sera fait. Mais pour un meilleur diagnostic, le bureau d’étude attend l’arrivée de l’hivernage. Là où il n’y a pas d’étude pour le moment, c’est l’axe Fana-Béléco-Kignan. En attendant, nous souhaitons que cette route soit faite déjà en latérite.

Info-Matin : Pouvez-vous nous parler de votre partenariat avec l’ONG Alfarouk ?
L’honorable DIARRASSOUBA : L’ONG Alfarouk est un partenaire de taille. Mais, pour qu’elle intervienne chez toi à un certain niveau, il faut d’abord la confiance. Que ce soit la mosquée de Bolibana (Dioïla) comme beaucoup d’autres mosquées, il y a un principe que j’ai adopté. A savoir que je ne me suis pas mêlé dans la passation du marché. Mon seul souci était que les travaux se réalisent, normalement et aussi de savoir si la contribution de la population bénéficiaire est versée. En cas d’insuffisance du côté des populations, je me charge de payer la différence. Les bénéficiaires devraient apporter du sable et du gravier pour être éligible au projet.
Mon dernier chantier, c’est les 100 logements sociaux de Fana. Ces logements étaient destinés à Kati. Mais le projet a rencontré des difficultés à tel point que le partenaire (le Qatar) était sur le point de retirer le projet au Mali.
Quand j’ai eu vent de cette situation, j’ai invité le responsable de l’ONG Alfarouk pour le proposer de changer de site. Car le Mali ne pouvait pas se permettre de perdre ce projet dont la réalisation n’est prévue que dans dix pays dans toute l’Afrique. Je lui ai dit que je pouvais lui trouver gratuitement une parcelle. Il m’a demandé où, j’ai répondu dans le cercle de Dioïla. Et il m’a fait savoir que le partenaire voulait que le projet se réalise au bord de la route. Alors qu’il était en train de négocier la délocalisation du projet avec les responsables de Kati, je suis allé directement à Fana pour rassembler les jeunes, les notabilités et les autorités de la ville de Fana pour leur expliquer le contenu et les critères.
En ce moment même, on a trouvé un espace auprès des logements sociaux, j’ai donc informé le ministre de l’Urbanisme et des affaires foncières, à l’époque, Mohamed Ali BATHILY, qui a accéder à ma demande.
Pour l’attribution du marché, je ne me suis pas mêlé. Ils ont sélectionné deux entreprises, une malienne et une chinoise pour réaliser les travaux. Donc, c’est pour vous dire que les relations entre l’ONG Alfarouk et ma propre personne sont basées sur la confiance et la vérité. C’est une occasion de saluer Alfarouk.
Nous avons des projets pour toute la région de Koulikoro.

Info-Matin : Au cours de notre séjour, nous avons constaté un engouement des populations pour votre personne. Est-ce que le RPM peut espérer sur Dioïla pour les élections à venir ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Moi je pense que ce qui va venir viendra. Pour le moment, la mission qui t’est assignée, il faut l’exécuter. Il est très difficile de battre le RPM à Dioïla. Ce pas parce que je joue un rôle fondamental maintenant. En 2007, je n’étais pas député, j’avais toujours le plus grande nombre de maire, le plus grand nombre de conseillers. Le conseil de cercle a toujours été RPM, ses adjoints ont toujours été RPM. Ça dépend de la manière dont vous vous comportez avec les gens. Quand tu es née dans une localité, il faut dire la vérité aux gens. Il ne faut pas trop créer l’espoir chez les gens, en disant, demain, je vais faire ceci, je vais faire cela. Pire, demain, tu refuses d’aller chez toi. Ce n’est pas bon ! Je crois que cet engouement est du à cette confiance établie.
En plus de cela, il y a le fait qu’actuellement dans le cercle de Dioïla, les notables de Zantiguila à Ména sont tous dans le RPM. Avec toutes ses personnalités dans le RPM, ça fait qu’en cas de problème, notamment foncier, on trouve rapidement la solution ensemble dans le cadre du dialogue et des résolutions à l’amiable. Parce que, s’il y a un conflit, et si les deux protagonistes sont du même bord politique, c’est facile à régler. Cela a fait que nous n’avons pas connue de crise lors des dernières élections. Ce dont nous avons besoin, c’est bien ça. Tu ne verras jamais quelqu’un de Dioïla aller demander une audience à IBK (le président de la république). Leur IBK, c’est nous. Et ce n’est pas à nous de leur mentir.
Je pense que le RPM est confiant à Dioïla, parce que le RPM règle beaucoup de choses à Dioïla. Des problèmes fonciers, aux autres conflits sociaux, on est toujours là pour trouver la solution à l’amiable. C’est pourquoi, je les demande toujours de s’entendre, d’être ensemble, d’avoir la même vision. Généralement, c’est les partis qui attisent les conflits à côté. Chacun défend son côté jusqu’à l’implication de la justice.
Je suis de Dioïla, je sais ce qu’il y a. Ce qui se passe à Dioïla, ce n’est pas bon. Vous avez certainement entendu parler des événements de mars 1991 ; il y a eu aussi l’histoire des pieds nus qui ont tué le juge BAH. Quand il y a un événement à Dioïla, c’est très difficile de le canaliser. C’est pourquoi, il faut aller au rassemblement.

Info-Matin : Pouvez-vous nous parler un peu du projet de construction de la nouvelle Maison des jeunes ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Oui, c’est vrai ! Dimanche dernier, vous avez été témoins du lancement officiel des travaux de construction de la Maison des jeunes de Massigui. Imaginez-vous que Massigui fait partie des 23 communes du cercle de Dioïla, sinon la plus grande. Alors que beaucoup de communes du cercle a 23 conseillers, Massigui compte 29. Imaginez une commune de près de 70 000 habitants où il n’y a même pas un endroit où accueillir, un hôte de marque. C’est très grave. C’est pourquoi, je ne réponds pas à ceux qui disent que nous nous sommes levés à l’approche des élections. Il est évident que ce n’est pas le cas. Nous nous sommes levés simplement parce que nous étions en retard. En 2004, il y a eu un conflit post-électoral à Massigui qui a paralysé la mairie. Et jusqu’en 2009, aucun investisseur ni partenaire n’est venu à Massigui pour investir. Tout simplement parce qu’ils se sont battus pour le contrôle de la mairie. Imaginez-vous que c’est l’actuel maire et son tonton qui se battaient ? Donc, des membres de la même famille. C’était tellement dangereux, l’ancien ministre Koniba SIDIBE était dernière l’autre partie, et celui qui est là était de mon parti. Donc, il y a eu tant année sans investissement à Massigui. C’est pourquoi nous voulons aller vite. Aujourd’hui, c’est la maison des jeunes. Vous avez aussi appris dans les journaux que les études ont été lancées pour la construction d’un Centre de santé de référence (CSRéf) à Massigui. On a déjà identifié un site de 5 hectares pour abriter le projet. Dans les mois à venir, il y aura la construction de 3 nouveaux CSCOM dans la commune. Mais déjà, à la fin de ce mois, on va mettre une ambulance au niveau du CSCOM de Massigui.

Info-Matin : Comment vous expliquez ce grand retard ; est-ce qu’on peut dire que Massigui était victime d’un complot politique ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Oui, c’était politique ! Des gens ont même été mis en prison au moins pendant 3 mois. C’est pourquoi je me dis que, quand tu es un leader, fais tout pour rassembler les gens. C’est pour cela que lorsqu’en en 2013-2014 (législatives) quand je suis allé vers l’ADEMA, l’URD, FARE, MODEC, les gens ont dit à Ibrahim (IBK) il a tout rassemblé. Je ne sais pas pourquoi je vais faire ça. J’étais conscient du fait que nous sortions d’une crise à Massigui. A un moment donné, Koniba ne pouvait même pas aller à Massigui à cause de la tension.
En 2013, c’était pour la première fois que je suis allé le voir dans son bureau pour lui demander qu’on fasse une liste commune pour les législatives. Ce qu’il refusa et c’est les FARE qui ont profité de cette situation. Je pense que mon idée est en bonne voie pour qu’on regarde enfin dans la même direction dans le cercle de Dioïla.

Info-Matin : Les femmes vous ont beaucoup sollicité aussi pour les activités de maraichage. Est-ce que vous avez des initiatives dans ce sens ?
L’honorable DIARRASSOUBA : Par rapport au maraichage, il faut savoir qu’on ne peut pas tout faire au même moment. Imaginez, il y a un an, la journée mondiale des femmes s’est tenue à Dioïla. A l’occasion de cette célébration, on a donné un moulin et une plateforme multifonctionnelle dont une à Fana et l’autre à Dioïla. Au moment où je vous parle, les femmes ne savent pas encore ce qu’elles doivent en faire. Vous pensez qu’on peut continuer à aider les femmes dans ce contexte ?

Propos recueilli par
Abdoulaye OUATTARA

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