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Présidentielle 2018: le CNID sera au rendez-vous
Publié le vendredi 19 janvier 2018  |  Info Matin
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Le président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa ton), Me Mountaga TALL, a présenté, hier mardi, à la Maison de la presse, ses traditionnels vœux de fin d’année, au titre de 2018, à la presse. Comme d’habitude, Me TALL s’est prêté aux questions des journalistes, relatives à certains sujets d’actualité et faits marquants de l’année écoulée. Il s’agit entre autres de sa sortie du gouvernement, sa participation à la CMP, la candidature interne du CNID lors de la prochaine présidentielle, les critiques sur le mouvement démocratique au Mali.

La rencontre animée principalement par le président Me TALL a enregistré la présence de l’administrateur délégué de la Maison de la presse, le doyen Talata MAIGA ; des membres du Comité directeur, militants et sympathisant du parti.
M. MAIGA a salué et encouragé la constance du parti CNID qui présente, depuis 2 décennies, ses vœux à la presse. Cet acte, dira l’administrateur délégué, est le signe de l’intérêt et l’importance que le président du CNID accorde à la presse.
Le président a entamé cette rencontre par une déclaration liminaire qui a débouché aux questions des journalistes en rapport avec l’actualité. Evidemment, Me n’a pas surpris de la soif de nos confrère sur sa sortie du gouvernement.

Me TALL renvoyé ou parti du gouvernement ?
Pour Me TALL, cette question n’a aucun intérêt après avoir quitté le gouvernement. A son avis, l’essentiel est qu’on puisse servir son pays dans le gouvernement comme en dehors du gouvernement. Là, également, a expliqué Me TALL, au moment où le CNID était dans une opposition frontale avec le pouvoir, lors de la première législature, la contribution que le parti a apporté dans le cadre de la consolidation de la démocratie dans notre pays, a été très énorme. Pour illustrer cela, lors de la célébration du 25è anniversaire de leur parti, il y avait une banderole sur laquelle il était écrit : « Le CNID 10 fois premier». Parmi les actes et événements cités figuraient entre autres : premier à déposer une proposition à interpeler un ministre, et à déposer une motion de censure à l’Assemblée nationale, etc.
En ce qui concerne la non-participation au gouvernement actuel, dont le parti a décliné l’offre, Me TALL a estimé qu’il ‘’faut éviter les crises pour ne pas alimenter les crises’’. En effet, une démission d’un gouvernement peut-être un événement anodin ou les signes précurseurs d’une crise, selon ce qu’elle représente pour le ministre démissionnaire, a-t-il expliqué. Pour ce qui le concerne, a-t-il rappelé, Me TALL a renvoyé ses interlocuteurs à la première participation de son parti à un gouvernement, en 1994. Selon lui, il y a eu, à l’époque, un mouvement de divergences très profondes et le parti avait décidé de quitter le gouvernement. La prescription, à l’époque, avait été acceptée, mais le Comité directeur a dit : « Non, ne créons pas une crise ; attendons le moment d’un remaniement ministériel pour demander à nous retirer».

Sur les élections de 2018
Pour le président du parti, il est important que les élections se tiennent à bonnes dates, (Juillet pour la présidentielle). Car il ne faut pas se faire d’illusions, notre pays ne pourrait pas supporter les conséquences d’une crise politique. Or, le Mali peut tout obtenir si les élections démocratiques, crédibles et transparentes sont organisées en juillet et août 2018. Pour ce faire, il a invité tous les Maliens à s’impliquer le plus fortement possible.

Le CNID aura-t-il un candidat interne en 2018 ?
Selon son président, ce qui est certain, c’est que le CNID, étant une force politique, qui a toujours joué un rôle de premier plan dans l’instauration et l’animation de la vie politique au Mali, ne saurait être absent d’un débat aussi crucial que les joutes présidentielles. De quelle façon participera-t-il ? Si pour certains, l’élection présidentielle est une aventure personnelle, au CNID, il s’agit d’une décision collective, «collectivement portée et décidée dans et par les instances appropriées du parti», a expliqué Me Mountaga TALL. Et au conférencier TALL de répéter qu’il appartient à un groupe et peut-être même à un regroupement qui pourrait décider, par les voies appropriées et dessiner à l’avance, ce que le parti doit faire.
« Mais croyez-moi, on ne se dérobera pas », a-t-il révélé.

Le CNID est-il toujours dans la CMP ?
En réaction à cette question, Me TALL se dit étonné : « lorsque Ibrahim Boubacar KEITA a été élu Président de la République, il a formé un premier gouvernement auquel le CNID n’a pas participé. Mais il était membre de la Majorité présidentielle. En ce temps, la question n’a jamais été posée de savoir pourquoi, le parti est membre de la Majorité présidentielle parce qu’il n’est pas dans le gouvernement ? En tout état de cause, le CNID, selon son président a adhéré à la Majorité présidentielle à la suite d’un Conseil national. Par conséquent, s’il doit en sortir, bien après un Conseil national. D’ailleurs, a indiqué le conférencier, la convocation de cette instance ne saurait tardée.

Sur la répression des manifestations
Pour le président, les libertés individuelles et politiques sont des acquis sur lesquels, le CNID ne transigerait jamais. Au Mali, le principe des manifestations, ce n’est pas les autorisations, mais plutôt la déclaration, lesquelles obéissent à des règles : «dès lors que les manifestants remplissent les conditions légales de déclaration, ils ont le droit de manifester et nul ne doit les en empêcher, sauf à prouver que la manifestation peut troubler l’ordre public. Dans ce cas, les autorités ont l’obligation de faire en sorte que l’ordre public ne soit pas troublé», a expliqué Me TALL. Pour lui, «les interdictions de principe sont inacceptables. Les manifestations en dehors des règles légales sont inacceptables. Il faut rester dans la légalité», a-t-il conseillé.

Présentation tardive des vœux ?
Quand le CNID initiait un cadre de présentation de ses vœux à la presse, selon le conférencier, il était seul à l’époque, même les Institutions ne les faisaient pas. Ainsi, les responsables du parti étaient libres de la date. Mais lorsque les Chefs d’Etat ont commencé à présenter leurs vœux à la presse, notamment le Président ATT, dans un esprit républicain, le CNID a décidé de ne plus présenter ses vœux à la presse avant ceux du Président de la République, a fait savoir Me TALL.
Ainsi, les responsables du parti attendaient toujours que le Chef de l’Etat présente d’abord ses vœux à la presse avant de le faire. Cela a été le cas l’année dernière où lorsqu’ils ont attendu en vain la concrétisation de l’initiative présidentielle, ce qui n’a pas eu lieu par la suite, alors le parti s’est exécuté tardivement.
Cette année, le CNID dans esprit républicain a attendu que le Président présente ses vœux pour qu’il en fasse de même.
Au passage, Me TALL a confirmé la démission de Moussa Oumar DIAWARA dit Bathi du CNID.
«Il n’est un secret pour personne, qu’il était dans une logique politique connue. Une séparation à l’amiable, sans aucun problème », dira Me TALL.

Critiques du Mouvement démocratique
Face aux pluies de critiques à l’égard du Mouvement démocratique, Me TALL dit «assumer pleinement, intégralement, totalement le bilan de ce Mouvement composé d’hommes et de femmes, principalement des jeunes qui ont dit ‘’Non au parti unique constitutionnel’’. Ils se sont battus au prix de leur vie pour l’avènement du multipartisme intégral au Mali.
« Le 26 mars 1991, le changement s’est opéré. Et en 1992, il y a eu des élections au Mali qui ont été gagnées par un parti et son candidat. Dès cet instant, c’était fini la gestion du Mouvement démocratique. L’appréciation qu’on en fait de ce qui s’est passé après l’investiture du 1er Président démocratiquement élu n’est plus le bilan du Mouvement démocratique. La preuve, tout ce qu’il y a comme critiques, dénonciations aujourd’hui, nous l’avons fait comme opposant à l’Assemblée nationale. On n’était pas d’accord, nous l’avons dit, on a fait la prison pour ça. Et si 20 ans après des gens sortent pour dire que le Mouvement démocratique a échoué, nous leur disons attention. C’est le bilan du régime ADEMA à partir de 1992 ; du régime ATT jusqu’en 2012; et de régime IBK à partir de 2013. Mais si vous mettez tous les errements des 3 dernières années sur le dos du Mouvement démocratique, qui en 1992 déjà, n’exerçait plus le pouvoir, il y a lieu de recadrer les choses», a conclu Me TALL.

Par Sékou CAMARA

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