L’année 2018 s’annonce sous de bons auspices pour l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), avec un budget prévisionnel de 2 787 636 696 FCFA mais qui pourrait être augmenté à 4 milliards de FCFA en raison du démarrage effectif du Projet de réhabilitation économique et environnementale du Fleuve Niger (PREEFN) ainsi que de la réalisation d’autres grands chantiers pour la survie du Fleuve Niger. Une artère nourricière qui demeure au rang des priorités du département de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable.
L’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) a tenu, le jeudi 18 janvier, à son siège à Baco-Djicoroni, la 15e session ordinaire de son conseil d’administration.
Les travaux présidés par le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, se sont déroulés en présence du Directeur général de l’Agence, Abdourahamane Oumarou TOURÉ, et des administrateurs au grand complet. Cette session, seconde du genre sous l’ère de la présidente du Conseil, KEITA Aïda M’BO, comportait notamment à son ordre du jour : l’adoption du compte rendu de la 14e session ; la présentation, l’examen et l’adoption du rapport bilan 2017 et du programme d’activités 2018 de l’Agence ainsi que l’adoption et l’examen de projets de délibérations.
La session intervient dans un contexte sécuritaire difficile ayant impacté la poursuite des actions au niveau de certains projets et par ricochet les résultats. Il s’agit notamment du Projet d’aménagement des berges du fleuve Niger à Diafarabé qui, malgré la mobilisation d’un budget de 1,3 milliard de FCFA, a connu des perturbations qui n’ont pas permis d’achever les travaux de protection qui était un des objectifs de 2017.
Outre cette situation pour le moins excusable, les administrateurs se sont félicités du fait que la présente session intervient après que la Direction générale de l’ABFN, au cours des mois écoulés, a engrangé des résultats encourageants, malgré des écueils, en traduisant en actions concrètes les recommandations/résolutions issues de la dernière session du Conseil d’Administration et les engagements politiques. Des résultats qui se sont traduits par la réalisation de 27 activités sur les 33 prévues dans son programme d’activités approuvé en 2017, soit un taux d’exécution de 82%.
Au nombre de ces points de satisfecit : le curage et l’aménagement du Diafaranakö ; la reprise du mur de protection de la berge de la rive droite près du pont Fahd ; la réalisation des travaux de réhabilitation des berges du Fleuve Niger à Ségou ; la réalisation des études techniques en prélude aux travaux d’aménagement des berges du fleuve au niveau des localités de Tamani et Séguela respectivement dans les régions de Koulikoro et Kayes ; la réalisation des études d’avant-projet détaillé, des dossiers d’appel d’offres ainsi que la validation du manuel d’exécution du Projet de réhabilitation économique et environnementale du Fleuve Niger (PREEFN) ; le lancement de la première campagne de collecte de données sur la qualité de l’eau du fleuve Niger au niveau de 48 points géo référencés dans le District de Bamako, de Kalabanbougou à Moribabougou…
En plus de ces activités techniques, l’Agence se fait remarquer, au plan communicationnel, par la réalisation de plusieurs activités d’information et de sensibilisation sociale autour des enjeux liés à la protection du Bassin du fleuve Niger et de son bassin versant, tant aux plan national qu’international. Parmi ces activités figurent en bonne place sa contribution et sa participation à la mission conjointe d’évaluation des impacts de l’exploitation de l’or par dragage sur les cours d’eau du Mali. Sans compter que l’ABFN a saisi les créneaux des sessions d’écoute du CESC, de la quinzaine de l’environnement, de la campagne nationale de reboisement et de la COP22 pour mieux communiquer sur les problématiques du fleuve Niger, les actions réalisées, celles en cours et les perspectives.
De la révélation faite par le président du conseil d’administration, la réalisation de l’ensemble des activités a nécessité la somme de plus de 3,022 milliards de FCFA sur un budget de 3,3 milliards, soit un taux d’exécution de 91,31%.
À ces bons résultats dont se félicitent les administrateurs, la session a été aussi l’occasion pour les participants de se rendre compte des difficultés récurrentes auxquelles l’ABFN est confrontée. Au nombre celles-ci, la présidente de séance, KEITA Aïda M’BO, a cité la faiblesse des subventions allouées par le budget d’État par rapport aux investissements souhaités ; l’absence de siège propre ; l’absence de ressources propres pour l’Agence ; le retard dans l’adoption d’instruments législatifs pour permettre à l’Agence de contraindre les préleveurs et pollueurs à contribuer aux actions de sauvegarde ou de restauration du fleuve Niger.
Malgré ces obstacles ci-dessus rappelés, l’année 2018 s’annonce sous de bons auspices, se réjouit le ministre de tutelle, avec le début de la mise en œuvre des activités du Projet de réhabilitation économique et environnementale du Fleuve Niger ; la validation et la publication des premiers résultats du Projet de collecte et de partage continus de données sur la qualité de l’eau du fleuve ; la finalisation des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé, notamment les lots 1 et 2.
Aussi, l’année 2018 verra la mise en œuvre de certaines actions urgentes de sauvegarde inscrites dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales au nombre desquelles : la restauration des têtes de sous-bassins et du traitement des impacts de la pollution de l’orpaillage par dragage dans le lit du fleuve et sur ses berges ; la poursuite de faucardages des îlots et récifs végétalisés dans le District de Bamako, etc.
Pour la réalisation de ce Programme activités, l’Agence a tablé sur un budget prévisionnel de 2, 787 milliards de FCFA contre 3,309 milliards en 2017, soit une diminution de 15,78%.
Toutefois, le ministre de tutelle a rassuré les administrateurs que ce budget de programme pourrait être augmenté d’environ 4 milliards avec le démarrage effectif des activités du PREEFN.
À l’ouverture de la session, KEITA Aïda M’BO a rappelé les raisons qui ont prévalu à la création de l’ABFN. Selon la PCA, l’importance écologique et socio-économique du fleuve Niger pour le Mali n’est plus à démontrer. C’est pourquoi elle a engagé les uns et les autres à la préservation de cette artère nourricière qui demeure au rang des priorités du Gouvernement. Comme pour rappeler à chacun, en ce qui le concerne, que si l’agriculture est considérée comme le moteur de l’économie malienne, le fleuve Niger, sans nul doute, est le carburant et le lubrifiant sans lesquels le moteur ne peut tourner.