La tension est montée hier d’un cran au champ hippique de l’Hippodrome en commune II, lorsque 400 hommes en tenue dont des gendarmes, des policiers et des éléments de la garde nationale on investi depuis vers 6 heures du matin l’enceinte des courses hippiques. Objectif : faciliter installation des commerçants du marché rose dont les boutiques ont été ravagées récemment par le feu. A en croire des sources proches du champ hippique, cette opération est conduite de main de maitre par l’actuel maire du district de Bamako, Adama Sangaré, qui veut installer de gré ou de force ces commerçants. Une pilule très amère qui a donc du mal à passer du côté des responsables du champ hippique et des amoureux de la course de cheval.
“Le maire du District nous a demandé de mettre 4 hectares dans l’enceinte du champ hippique à la disposition de ces commerçants. Pour ce faire, il souhaiterait du coup mettre fin au maraichage qui est pratiqué ici depuis 1947. Toute chose qui est inadmissible parce que ce sont 300 chefs de famille qui vivent de cette activité. A cet égard, il est injuste de faire partir ces maraichers pour faire installer des commerçants car ils font tous des activités génératrices de revenus” a soutenu notre source.
Une autre raison de leur refus, c’est que l’endroit, à le croire, est inapproprié pour faire du commerce. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, d’autres endroits ont été proposés au maire du District Adama Sangaré. “Il y a un espace vide entre Quinzambougou et Bakaribougou qui peut contenir ces commerçants. Mieux, ce sont des milliards qui ont été engloutis au marché de Ngolonina qui reste à plus de 90% inoccupé” a révélé notre interlocuteur.
Selon lui, la principale raison de l’acharnement du maire sur le champ hippique, s’explique par le fait qu’il a émis des titres fonciers sur l’endroit dont certains ont été vendus à un certain Ousmane Touré qui, à son tour, en aurait revendu à l’ancien gouverneur du district de Bamako, Ibrahim Féfé Koné.
“Le maire du District, sachant que nous avons clôturé le champ hippique, veut faire de ce recasement un prétexte pour que les parcelles qu’il a vendues soient récupérées par ces acheteurs car tous ces terrains en question se trouvent dans l’enceinte du champ hippique ” a ajouté notre interlocuteur.
Il nous revient que face à la détermination des amoureux du cheval et des maraîchers qui se trouvent dans la zone, les forces de l’ordre qui accompagnaient les géomètres pour délimiter les lieux ont rebroussé chemin sans tirer un seul coup de feu encore moins de gaz lacrymogène. En clair, ils n’ou porté la main sur qui que ce soit. Il nous revient toujours que les négociations sont en cours entre les deux parties.
En tout cas du côté du champ hippique, le message est clair et net : “ Tout sauf le recasement des commerçants dans leur aire de sport “.