A l’issue du forum du Collectif des Ressortissants du Nord (COREN) tenu le 27 et 28 avril 2013 à Bamako, son président, a accordé une interview à la BBC. Dans cette réaction, Malick Alhousseini Maïga, revient sur les objectifs de ce Forum avant de s’en prendre au Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qu’il accuse d’être à l’origine de tous les malheurs du Mali.
Ce qu’il faut surtout rappeler, c’est que le vivre ensemble est séculaire entre les populations des régions du nord du Mali. Le Forum qui était ouvert à l’ensemble des fils du Mali nous a permis véritablement de faire le constat que le principal problème, le principal obstacle, c’est, bien sûr, le Mouvement National de Libération de l’Azawad(Mnla). Tout le malheur du Mali, c’est le MNLA. Ce sont ceux-ci qui ont ouvert la voie aux terroristes aux narcotrafiquants. Le problème, c’est le Mnla. Le Forum a demandé la libération, immédiate et sans conditions de la région de Kidal qui est aujourd’hui sous le joug du Mnla.
Donc, vous ne vous reconnaissez pas dans les revendications du MNLA ?
Non, le Mnla est un groupuscule de bandits, avec lesquels l’Etat a toujours négocié et qui ont toujours bénéficié d’avantages. Le Mnla ne représente que lui-même.
Vous parlez de la cohésion entre les populations du nord du Mali, qu’en est-il de la cohésion avec les populations du sud du Mali ?
Effectivement, le forum a mis l’accent également sur ce point. Il faut éviter de parler des problèmes qui n’existent pas. Il n’y a pas de problème entre le nord du Mali et le reste du Mali.
Qu’entendez-vous par réconciliation alors ?
Vous savez, les populations civiles ont fait l’objet d’exactions, d’actes criminels. Il y a également tout le tissu social qui a été détruit. Celles-ci ne peuvent pas ne pas accepter la cohésion sociale entre les communautés du nord. A ce niveau, ce que le forum a fortement recommandé, c’est de créer des espaces pour que les communautés du nord puissent se parler entre elles, évoquer ses difficultés. Et, elles finiront par pardonner. Ce que nous fustigeons, c’est que nous constatons qu’il y une stratégie qui consiste à blanchir les bourreaux d’hier. Ceux qui ont pris les armes contre la République. Et cela, les peuples des régions du nord du Mali ne sauraient l’accepter.
Le président par intérim, Dioncounda Traoré, a officiellement installé les membres de la Commission Dialogue et réconciliation. Qu’attendez-vous de celle-ci ?
Tout ce qui nous permet, rapidement, d’aller à la paix et la sécurité ne peut que nous mobiliser. Nous sommes très attentifs au processus que le gouvernement du Mali vient d’engager. Nous ne ménageront aucun effort pour apporter notre appui à cette Commission.