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Armée Malienne : Renforcer le cordon ombilical pour rebondir
Publié le dimanche 21 janvier 2018  |  Clairon
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger
Bamako, le 02 mars 2015. Hôtel Radisson Blu. Le ministre DIOP a organisé avec Zahabi et ministre KONATE, la cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger.
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Les évènements tragiques de 2012 ont porté un coup sans précédent, au peuple et à l’Etat maliens en général, à l’Armée nationale en particulier. Mais cette crise constitue une chance pour repartir sur de nouvelles bases. « Le Mali peut tanguer, mais le Mali ne chavirera pas. » La crise a offert à l’armée une opportunité, une chance pour faire son introspection en vue de rebondir. Pour ce faire, primo, l’Armée malienne doit impé- rativement renforcer la cohésion en son sein, pour être au coude-à-coude et marcher ensemble à l’unisson. Secundo, elle doit s’approprier davantage les valeurs militaires fortes qui ont toujours caractérisé les « Mali sôridâsiwou », - militaires maliens en français, afin de pouvoir s’engager, avec compétence et force, dans sa marche décidée contre « l’ennemi qui découvrirait son front ». Réussir à bâtir une forte cohésion, entre des citoyens maliens au service de la même patrie le Mali, sous le drapeau national « Vert - Or - Rouge », est donc la condition sine qua non du succès des soldats. La défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen malien. L’Armée malienne est le reflet de la nation malienne. Elle regroupe en son sein des représentants de tous les enfants du pays. A cet égard, elle est garante de l’unité nationale. L’Armée malienne doit toujours être « débout sur les remparts », prête à répondre à l’appel du Mali. Les militaires maliens dont les soldes sont payées par le Mali pour servir le Mali, doivent donc se rappeler l’impérieux devoir de cohésion, au nom de la patrie. Une forte cohésion sans laquelle il leur est difficile de se mettre débout ensemble en frères pour réussir leur mission sacrée. Un proverbe malien enseigne que : « la mission est plus importante que l’individu ». La volonté de servir le Mali doit être la première source de motivation. Les concepts « d’engagés volontaires, » « de frères d’armes », « de camarades de classe de recrutement », « de promos » ou encore « de frères de sang », rappellent combien les militaires sont liés par le sang. Un sang malien précieux et sacré qui doit inspirer la confiance mutuelle et constituer une deuxième source de motivation intarissable. Un sang qu’il faut préserver exclusivement pour la défense de la patrie et la protection des citoyens et leurs biens. L’Armée malienne est donc condamnée à mener le combat de l’unité pour renforcer sa cohésion jour après jour, étape par étape et palier par palier. Oui, les piliers vitaux de toute importante organisation se construisent, se consolident, s’entretiennent et se transmettent aux futures générations. DE NOMBREUSES SOURCES D’INSPIRATION La reconstruction progressive de la chaîne de commandement, la commémoration ensemble de la mémoire des camarades tombés au champ d’honneur, l’intégration du rôle avant-gardiste des épouses des militaires dans les démarches de réconciliation, l’accompagnement des familles des militaires morts pour le Mali, le dépassement du « daltonisme des bérets », le pardon et la réconciliation entre frères d’armes constituent des indicateurs d’espoirs. Ces efforts indispensables visant à cimenter et à consolider la cohésion doivent se poursuivre. Certaines activités de cohésion et de transmission des traditions dans l’institution militaire permettent de renforcer davantage la cohésion, à court et moyen termes. On citera par exemples les séances d’entretien individuel ou de groupe, les rencontres sportives, les séances d’ordre serré, les pots et repas de corps, les cérémonies commémoratives et les prises d’armes, les journées portes ouvertes et autres. Si l’homme oublie d’où il vient, il aura du mal à savoir où aller, a-t-on l’habitude de dire au Mali. L’Armée malienne est l’héritière d’une longue tradition militaire et guerrière qui a toujours caractérisé ce pays à différentes époques de son histoire. Les faits d’armes, entre autres, de Kaya Maghan Soundjata Kéita, Tiramankan Traoré, Kankou Moussa, Sonni Ali Ber, Askia Mohamed, Biton Coulibaly, Da Monzon Diarra, El Hadj Omar Tall, Samory Touré, Tièba et Babemba Traoré, Banzani Théra et Firhoun Ag Alinçar, transmis de génération en génération, ont constitué un « ethos du militaire malien ». Un lourd héritage fait de courage, de bravoure, de sens du devoir à l’endroit de la famille, de la communauté ou encore de la patrie, de discipline et de rigueur personnelles, d’abnégation et de sacrifice, de sens de l’honneur, de loyauté, de fidélité, de fierté et de dignité. Des valeurs militaires essentielles maliennes qui ont guidé les pas des pères fondateurs de l’Armée malienne. L’adresse du Capitaine Sékou Traoré, Chef de l’Armée du Mali d’alors, le 1er octobre 1960, aux militaires, à l’occasion de la création de l’Armée malienne, est un Appel de mémoire dont la résonnance doit continuer à faire écho dans les cœurs et les esprits des militaires maliens d’aujourd’hui et de demain. Des Grands Anciens et des Anciens tels que Konimba Diarra, Abdoulaye Soumaré, Pinana et Kélétigui Drabo, Antandou Somboro, Mama Diarrassouba, Diby Sillas Diarra, Kissima Dounkara, Abdoul K. Doumbia, Abdoulaye Ouologuem, Tiemoko Konaté, parmi tant d’autres, ont porté et transmis ces valeurs militaires fortes. Elles sont une source d’inspiration inépuisable pour l’Armée malienne car elles ont toujours permis le succès des armes du Mali. Une source qui donne aux militaires maliens la force morale et qui ravive leur engagement réconfortant. Le comportement hé- roïque de preux militaires maliens à Ménaka, Aguel Hoc, Tinzaouatène, Tessalit, Kidal, Gao, Tombouctou, Léré, Konna, Dibaby, Nampala et Anéfif ou encore dans la forêt de Ouagadou et dans le Gourma, est le témoignage éloquent de la pérennisation de ces valeurs. Les hauts faits d’armes du Capitaine Sékou Traoré en sont une parfaite illustration parmi d’autres. À ceux-là, il convient d’associer certainement ces autres militaires qui ont rempli avec exemplarité leurs missions dans les états-majors, directions, garnisons et autres. FORCE ET COHÉSION En réalité, la cohésion et la force morale sont deux multiplicateurs de force indispensables. Ils s’appuient sur un socle solide constitué par des attitudes spécifiques, des savoir-faire techniques et tactiques ainsi que certaines aptitudes intellectuelles et physiques. Un socle de vie militaire tout court. Napoléon Bonaparte nous rappelait combien : « la plus grande immoralité consiste à exercer un métier que l’on ne sait pas ». Le passé du Mali et l’histoire de son outil de défense sont certainement riches d’enseignements dont l’Armée malienne doit tirer des leçons. Pour l’heure, dans sa marche en avant, elle doit continuer à se serrer les coudes pour rebâtir une « forte cohésion ». Les sources de motivation pour aller vers cela s’appellent Mali et Soldats. L’héritage militaire du Mali dicte des valeurs guerrières qui doivent demeurer pour les militaires la source de force dans l’accomplissement de leur sacerdoce. Le métier des armes s’apprend à travers la vie quotidienne du soldat et il s’exerce avec une forte cohésion et suivant des valeurs acquises, adoptées, pratiquées et transmises par les Anciens. On peut tomber mais il faut pouvoir se ressaisir et se relever. Un proverbe malien rappelle que : « la difficulté d’aujourd’hui ne saurait guère signifier une condamnation ad vitam aeternam ». Heureusement des militaires maliens sont là débout. Joseph Roger de Benoist, ne se trompe pas quand il écrit : « Il n’est pas possible que l’héritage du Mali n’ait pas laissé dans le sol, mais surtout dans le sang des hommes, les germes d’un renouveau ». Un dicton malien ne nous enseigne-t-il pas que « la biche ne peut pas sauter et le faon se contenter de ramper » ? Pour ceux qui auraient encore des doutes : à bon entendeur, salut et en avant, marche ! En cinq années, le contexte a évolué très favorablement. Beaucoup de chemin aura été parcouru dans le bon sens. Le passé a été revisité pour en tirer des leçons. La restructuration des FAMa a été entamée à partir de décembre 2013. Son cadre légal a été adopté en décembre 2014 et la première Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM) 2015- 2019 a été votée en mars 2015 pour faire évoluer l’institution militaire. La cohésion s’est renforcée au sein des FAMa et elle continue à se bâtir davantage entre les hommes et les femmes qui se sont engagés volontairement à servir le Mali dans l’Armée Nationale. Pour preuves, le département de la Défense a créé le pin’s des FAMa avec le slogan « Force et Cohésion ». Le Chef d’état-major Général des Armées a retenu « le renforcement de la confiance dans la hiérarchie » comme son objectif n°1. Il en est de même pour toutes les armées et services. Partout les militaires des FAMa des différents états-majors et services, toutes armes et toutes spécialités confondues servent ensemble dans l’esprit d’une saine fraternité d’armes. La voie balisée est la bonne et il est impératif de continuer à renforcer ce ciment entre les frères d’armes pour toujours plus de succès éclatants à venir. UNE DYNAMIQUE OPÉRATIONNELLE Le retour aux valeurs essentielles héritées des Grands Anciens devient progressivement une réalité. L’état-major général des Armées a défini les valeurs des FAMa et le code de conduite du soldat malien dans une carte de poche. La lecture quotidienne de cette carte rappelle au militaire malien ses devoirs et responsabilités, afin de renforcer davantage sa force morale. Les valeurs enseignées portent sur la discipline, la loyauté, le sens du devoir, l’engagement, l’honneur, l’intégrité, le courage et le respect. Le code quant à lui impose à tous l’esprit d’appartenance à une équipe, le respect des lois du Mali, le respect des valeurs des FAMa. En cela, la préparation professionnelle pour vaincre l’ennemi, le sens de la mission, l’engagement ferme de ne jamais abandonner sur le terrain, encore moins un camarade et bien d’autres engagements trouvent tout leur sens et leur portée dans la devise de l’Armée de Terre, à savoir : « s’entrainer ensemble dans l’effort pour honorer notre serment sur le terrain », et ses cinq valeurs « Discipline, Patriotisme, Don de soi, Loyauté et Cohésion ». Toutes valeurs qui constituent l’abreuvoir pour construire le rempart terrestre des FAMa composées d’hommes et de femmes avec une force morale, un entrainement de qualité... De plus en plus les chefs les FAMa reprennent l’initiative sur le terrain. Combien de fois des chefs tactiques des FAMa ont tenu tête à l’ennemi qu’ils ont souvent mis en déroute ! Il est désormais de notoriété de les entendre dire « Nous leur avons tenu tête et nous leur avons mis une raclée. L’ennemi croyait avoir à faire aux FAMa d’avant, mais ils ont appris la nouvelle réalité à leur dépend. Nous ne flancherons pas et nous resterons professionnels et unis pour défendre notre patrie le Mali. » Les actions et réactions qui se font de plus en plus par les militaires des forces terrestres augurent d’un renouveau. La montée en puissance de l’Armée de l’Air permet à cette composante stratégique de compléter le spectre des capacités nécessaires pour continuer à faire la différence. Le soutien des services techniques comme la Direction des Matériels des Hydrocarbures et du Transport des Armées, la Direction Centrale des Services de Santé des Armées, la Direction du Commissariat des Armées, la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées ou encore la Direction du Service Social des Armées permet harmonieusement de coordonner les efforts pour donner une cohérence totale à la stratégie militaire en cours déclinée par l’Etat-major Général des Armées. Il ne fait donc aucun doute que la restructuration en cours est en train de porter ses fruits. Le rappel constant du chant « Soldats engagés librement », entre autres, ravive les traditions guerrières. L’Etat Final Recherché des FAMa au service du Mali sera atteint progressivement. C’est un travail de générations à organiser successivement. * Le titre et les intertitres sont de la rédaction. Aussi, pour raison technique, le texte a-t-il été par endroit réajusté.

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