PolitiqueLe président Ibrahim Boubacar Keita à l’investiture de Georges Weah : le peuple libérien est le seul vainqueur des élections du 26 décembre 2018
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé hier dans la matinée au Roberts international Airport de Monrovia, s’est rendu immédiatement au Samuel Kayon Doe Sports Complex. Dans ce stade de 35.000 places, plein comme un œuf, le chef de l’Etat a pris part à l’investiture du nouveau président libérien, George Weah. C’était en présence de la presque totalité des présidents de la CEDEAO, dont le Guinéen Alpha Condé, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. On y notait également la présence d’une foule de célébrités du football africain et mondial.
C’est donc un stade surchauffé qui a abrité cette cérémonie solennelle de d’investiture du président Weah et de la vice-présidente, Jewel Howard-Taylor.
Superbement habillé en bazin de couleur blanche, (symbole de paix et de pureté), celui qui deviendra quelques minutes plus tard, le 25è président de ce pays, procédera à la lecture de la formule sacrée du serment, symbolisant ainsi sa prise de fonction officielle. Le président nouvellement investi recevra, ensuite, des mains de son prédécesseur, l’écharpe et le collier autour du cou. Avant de serrer la main à quelques présidents assis à sa droite, dont le président IBK en premier.
Le cérémonial se poursuivra. Marchant côte à côte, le nouveau et la présidente sortante reçoivent les honneurs de l’armée et de la nation. Ils assistent ensemble à la descente du drapeau par l’armée. Celle-ci remet les couleurs à la présidente sortante qui, à son tour, les remet à son successeur. Le nouveau commandant en chef de l’armée libérienne enfilera son habit de président en autorisant l’armée à remonter les couleurs.
Au même moment, la poussée d’adrénaline montait de plusieurs crans au niveau des gradins. Le peuple libérien, sorti très massivement, ovationnait, chantait, dansait. Partout, la foule surexcitée hurlait, faisait résonner les tambours, pendant que des coups de canons tonnaient.
C’est dans cette ambiance, digne d’un match de football que le président élu pour six nouvelles années s’adressera à la nation libérienne. «Aujourd’hui est un jour nouveau, un jour de paix, de liberté», a-t-il d’entrée jeu magnifié. Car cette transition s’est déroulée sans violence, ni effusion de sang. En cette circonstance, il a invité l’assistance à observer une minute de silence à la mémoire des centaines de milliers de victimes de la guerre. Avant de rendre un hommage vibrant et mérité à son prédécesseur pour son combat pour «la paix et le développement du Liberia». Il a invité ses compatriotes à œuvrer de même pour la paix, la prospérité et le développement du Libéria.
Précisant que le peuple est le seul vainqueur des élections du 26 décembre 2018, il a promis «une bonne exploitation des ressources du pays et la construction d’une société d’égalité et de justice». Qui, selon lui, donnera aux Libériens leur dignité. Pour ce faire, il a invité ses compatriotes à « s’attendre au changement ». Car, son gouvernement mènera une lutte implacable contre la corruption. Ce qui lui permettra, outre l’appui des investisseurs nationaux et étrangers, d’investir dans l’agriculture, la construction des infrastructures, en vue de bâtir une économie prospère et profitable aux Libériens.
Pour conclure, le président investi a remercié la CEDEAO, l’UA, la communauté internationale et tous les partenaires qui ont apporté leur soutien au Liberia durant la guerre. «Ce sont des dettes que le Liberia ne pourra jamais rembourser», a-t-il admis. Avant de saluer l’Europe et son football sans lesquels il n’aurait été présent à cette place. A la fin de la cérémonie d’investiture qui ressemblait à une fin de match de football, tellement l’ordre avait décampé, le président de la République a mis le cap sur l’aéroport. Où il recevra, avant d’embarquer dans son avion de commandement et en situation débout, les délégués de la communauté malienne vivant au Libéria.
A eux, il expliquera la situation actuelle réelle du pays, son engagement ferme à combattre le terrorisme, les efforts accomplis et en cours de l’être dans la capacitation de nos Forces armées de défense et de sécurité. Afin, selon lui, de les permettre d’assurer efficacement leur mission. Car, malgré les efforts de ses prédécesseurs, l’armée n’avait pas les moyens de ses ambitions. C’est pourquoi il a fallu déployer de gros moyens financiers pour renforcer leur capacité technique et matérielle. Comme cela a été, s’est-il réjoui, salué et reconnu lors des festivités du 20 janvier, qui commémore la création de notre armée.
La sécurisation des régions du Centre et du Nord a été aussi abordée par le président Keïta. A ce propos, il a assuré que des actions sont en cours à cet effet. Elles seront, selon lui, menées et par nos forces de défense et dans le cadre du G5 Sahel, avec l’appui des partenaires internationaux.
Concernant ce regroupement contre le terrorisme, il a informé qu’il passera le témoin à son homologue nigérien, le 06 février prochain. Il a conclu en invitant nos compatriotes à continuer de respecter les lois du pays d’accueil et de faire tout pour éviter de briser la confiance que les autorités libériennes placent en eux.
Envoyé Spécial
Cheick M. TRAORé