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Alimentation en eau potable de Bamako: les constats et les instructions du ministre
Publié le mardi 23 janvier 2018  |  Info Matin
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«Le retard enregistré dans les investissements pour l’alimentation en eau potable de Bamako a eu des conséquences gravissimes. Le projet d’alimentation en eau potable de Bamako en cours à partir de Kabala aurait dû venir il y a au moins 25 ans», c’est le constat fait par le ministre de l’Énergie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, qui a visité le jeudi dernier, les installations d’eau des logements sociaux de N’Tabacoro et Niamana, et les chantiers du volet BAD (Banque africaine de développement) pour 37,8 milliards de FCFA, portant essentiellement sur les travaux d’alimentation en eau potable (AEP), d’assainissement, des branchements sociaux, les réservoirs ainsi que les canalisations devant permettre l’alimentation en eau potable de certains quartiers du District de Bamako et environs.

La visite des installations d’eau potable des anciens et nouveaux logements sociaux de N’Tabacoro, où des difficultés d’alimentation en eau potable dans ces zones, dues à la faible capacité de production de la station de pompage de Magnambougou, et le chantier d’alimentation en eau potable de Niamana village a été la première étape de la journée marathon de la délégation ministérielle.

Les chantiers visités
Après, le ministre et sa délégation se sont rendus successivement sur les chantiers de la pose des tuyaux d’eau à Magnambougou, le château d’eau de 2 000 m3 à Sikoro, la pose des tuyaux à l’Hippodrome 2, la station de pompage de Missira sur les hauteurs du marché de Médine, le réservoir d’eau de 2 500 m3 à N’Tomirokorobougou, et enfin la base de stockage des tuyaux Fonte à Sirakoro Dounfing.
A l’issue de sa visite, le ministre de l’Énergie et de l’eau a soutenu que le retard enregistré dans les investissements pour l’alimentation en eau potable de la ville de Bamako a eu des conséquences gravissimes. Pour lui, le projet d’alimentation en eau potable de Bamako, en cours, à partir de Kabala aurait dû venir, il y a 25 ans au moins.
En effet, a-t-il fait savoir, le Gouvernement a adopté le schéma directeur d’alimentation en eau potable de Bamako allant de 2014 à 2030 en 4 phases. Ainsi, compte tenu du retard accusé, son département est en train d’exécuter parallèlement les Phases I et II.
La Phase I comporte les ouvrages de têtes: la prise d’eau, la station de pompage de Kabala, les réservoirs et les conduites de refoulement.
Selon le ministre, l’objet de sa présente visite est d’apprécier l’état d’avancement des travaux de la phase II, devant être réalisés de 2016 à 2020, notamment des ouvrages secondaires (des réservoirs et des canalisations) devant permettre l’alimentation en eau potable des zones critiques de la Commune VI et celles des communes I, II et IV. Ces travaux, a-t-il précisé, ont commencé en mars 2017 et la fin prévisionnelle est pour janvier 2020.
A ce jour, le délai consommé est d’environ 30% pour un taux d’exécution environ 20 à 25%.
Quant à la visite des installations d’eau potable des logements sociaux de N’Tabacoro et les projets d’adduction d’eau de Niamana village, dira le ministre, elle s’inscrit dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence sociale d’accès à l’eau potable. Au fait, d’ici l’arrivée de Kabala, en décembre 2018, il faut répondre aux situations de détresse des zones critiques, à savoir Faladiè, Niamana, logements sociaux de N’Tabacoro et Yirimadio.
Ainsi, dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales, il est prévu des forages profonds (à l’instar des 1 008 logements sociaux où 2 forages profonds ont pu mobiliser 300 m3 d’eau) qui seront raccordés directement au réseau pour permettre de répondre au déficit hydride que connaissent ces quartiers. Il en sera de même au niveau de Magnambougou projet où des difficultés ont été constatées, a-t-il promis.
Il ressort des explications techniques détaillées par Boubacar KANE, directeur général de la SOMAGEP que les logements sociaux sont des quartiers excentrés par rapport à l’unité de production principale qu’est la station de pompage de Missabougou qui ne fait que 12 millions de litres d’eau par jour. Or au niveau des logements sociaux de N’Tabacoro, il y a déjà plus de 4 000 abonnés qui consomment presque la moitié de la production de cette station qui alimente aussi les quartiers de Missabougou, Zerny et une partie de Faladiè. Du coup, les tirages faits en amont font que l’eau qui arrive aux logements sociaux n’est pas suffisante pour alimenter tout le monde.
En effet, dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales, la SOMAGEP et la SOMAPEP vont entamer, dans les jours à venir, des actions d’urgence en attendant que la station de Kabala ne prenne fin en décembre 2018. Ainsi, pour faire face à la période de forte chaleur en 2018, il sera réalisé des forages profonds avec des débits relativement conséquents qui seront raccordés au réseau existant. Ce qui va permettre d’améliorer la desserte en eau des populations des anciens et nouveaux programmes de logements sociaux de N’Tabacoro.

Volet AEP BAD
Selon le chef de projet, Aly KONE, le volet BAD AEP de Bamako, géré par la SOMAPEP, pour 37 milliards FCFA, est constitué des travaux d’alimentation en eau potable (AEP), d’assainissement et des branchements sociaux.
Les travaux sont répartis en 3 lots.
La consistance du lot 1 est de 312 km de diamètre 63 jusqu’au diamètre 400 à poser ; de même que 375 bornes-fontaines reparties dans les quartiers de la CVI et ses environs pour près de 4,5 milliards FCFA.
Cependant, les travaux des 3 lots AEP sont estimés à 23,5 milliards FCFA, y compris le contrôle.
La durée contractuelle des travaux, a souligné M KONE, est de 34 mois, à compter du 15 mars 2017. A ce jour, le délai consommé est d’environ 29% concernant le lot 1 pour un taux d’exécution global de 18%.
Toutefois, a-t-il noté, il y a des équipements (tuyaux, accessoires, vannes, etc.) qui sont arrivés, mais non encore réceptionnés. Si ces données sont prises en compte, ce taux serait dépassé.

Occupation illicite du site de Missira
Lors de cette visite, le ministre a instruit aux responsables de la SOMAPEP de recourir aux services d’un huissier de justice pour la libération des emprises du site de Missira illégalement occupées par des particuliers.
Selon le directeur de la planification et des investissements, en charge des projets sur le périmètre concédé de la SOMAPEP, Bakary COULIBALY, dans le cadre du Projet de Kabala, d’importants travaux sont en cours. Ce projet gigantesque a été conçu en 2010, à travers un schéma, lequel schéma directeur prévoit 76 sites à Bamako pour recevoir les ouvrages d’eau. Pour la phase I, il est prévu 24 ouvrages dont le château de reprise d’eau de Missira en Commune II du District de Bamako qui est très stratégique dans le système d’alimentation en eau potable de Bamako.
Parce que de là, a-t-il expliqué, l’eau est pompée pour le réservoir de Sikoro qui va prendre toute la CI ; et la future station de reprise qui sera installée à Doumanzana qui prendra le côté Est de la CI et extension, notamment Moribabougou.
À partir du château d’eau de Missira, Kati et Point G seront également ravitaillés. Toute chose, à son avis, qui fait du site de Missira un véritable hub. Malheureusement, a souligné M. COULIBALY, la SOMAPEP est confrontée à un problème au niveau du site de Missira, qui à l’instar des tous les autres sont déclarés en 2015 d’utilité publique. Mieux, le site de Missira a été recensé en son temps, sans charges (pas de Titre foncier appartenant à un particulier). C’est une réservation foncière pour la Société EDM SA qui a été cédée à la SOMAPEP-SA (Société malienne du patrimoine de l’eau potable) en 2010. Mais, ce site est occupé aujourd’hui illégalement par des particuliers que la SOMAPEP a assignés en justice où elle a gagné.
Malgré tout, les occupants illégaux refusent de libérer les lieux. Or, il est prévu sur ce site des investissements d’environ 10 milliards FCFA : la construction d’un réservoir de 4 500 m3 d’eau, 3 stations de reprises d’eau précitées ; et en phase III, un autre réservoir de 10 000 m3.
«Au regard de la souffrance des populations maliennes, cela est inadmissible», s’est insurgé M. COULIBALY. C’est pourquoi, il invite les autorités de la CII et du District de Bamako à les aider pour pouvoir libérer ce site qui doit recevoir d’importants ouvrages dans le cadre des investissements du Projet Kabala qui va donner de l’eau potable à plus de 96 000 familles en promotion, à travers une production de 288 millions de litres d’eau par jour. Ces investissements concernent les derniers ouvrages à mettre en œuvre pour pouvoir dispatcher l’eau. Donc, les occupants sont invités à privilégier l’intérêt public et dégager les lieux dans les meilleurs délais.
En tout état de cause, le ministre a suggéré aux responsables de la SOMAPEP de commettre un Huissier de justice pour faire appliquer la décision de justice.

Par Sékou CAMARA

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