La décentralisation ou la régionalisation imposent un partage de responsabilités entre l’Etat et les collectivités territoriales. Elles réservent une place importante aux populations, qui doivent être impliquées et engagées dans la recherche du bien-être de la communauté. L’offre de services de qualité est tributaire de l’apport des communautés. Ce qui oblige les pouvoirs locaux et les différents acteurs à la base à s’écouter.
L’apport de la décentralisation dans le processus de développement est de permettre aux spécificités communales, de cercles ou de régions de se manifester. Ce qui permet aux communautés à la base de participer à la conception et la mise en œuvre des projets et programmes afin d’amoindrir leurs souffrances.
Le citoyen/usager reste au centre des actions des collectivités (communes, cercles, régions et District). La fourniture des services sociaux de base de qualité aux populations demeure la finalité de toutes les politiques de réformes administratives ou territoriales dans un concept de politique de décentralisation.
La dynamique de développement économique des collectivités territoriales s’inscrit dans une logique de développement durable qui fait appel aux trois dimensions économique, sociale et environnementale. En vue de la création de richesse, le potentiel des collectivités territoriales doit être valorisé, ce qui peut entrainer la création de débouchées pour les produits locaux et le savoir –faire des artisans locaux. Les nouvelles dispositions réglementaires exigent des acteurs locaux du développement de se mettre dans une posture d’entrepreneurs, non pas pour le profit personnel, mais pour l’intérêt de la communauté. Chargé d’exécuter les délibérations du conseil (communal, de cercle, régional et du District), le maire ou le président de la collectivité est tenu de consulter les populations à travers les autorités traditionnelles, les organisations de femmes et de jeunes ou encore les autres leaders communautaires.
En plus de cette consultation, la communauté ou les populations participent à la réalisation des activités que les pouvoirs locaux entreprennent afin de soulager leurs souffrances. L’amélioration des conditions de vie des populations ne saurait réussir sans leur implication, « on ne gouverne mieux que de très près ». Cette proximité entraine un engagement des administrés qui doivent accompagner les « gouvernements locaux » (élus des collectivités). Ils doivent rendre compte aux populations.
Cette responsabilisation exige une intégration des composantes sociale, économique, politique, culturelle et environnementale. Les initiatives locales qui seront les moteurs du développement local, arrivent en complément des mesures macroéconomiques et des grands projets. Les voyants macroéconomiques, trop théoriques restent une chimère pour des citoyens qui désirent de l’eau potable et des soins de santé primaire. Ce qui fait du développement local, le processus par lequel, les acteurs locaux, organisés et mobilisés mettent en œuvre des activités en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.
La réussite d’une telle entreprise est liée à la dynamique du partenariat entre les intervenants que sont l’Etat, les élus locaux, les populations, les services techniques, les organisations de la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers.
Les instruments du développement local utilisés essentiellement sont les plans de développement des collectivités territoriales, les schémas d’aménagement, la contractualisation, le partenariat, la participation, toutes choses qui concourent à l’amélioration de la gouvernance locale. La maitrise d’ouvrage par les collectivités locales et l’ancrage territorial des entreprises restent à améliorer pour réussir une bonne politique de développement local.
L’élaboration de stratégies de développement économique régional, qui définit les secteurs prioritaires et les filières à mettre en avant est une source de planification. L’engagement de l’Etat dans les contrats plans avec les régions, sous la conduite des agences de développement régional permet d’assurer les investissements de grandes envergures. En lieu et place des budgets annuels, les régions peuvent proposer des actions dépassant une seule année.
La solution proposée au dirigisme ou à l’Etat trop centralisateur peine à prendre son envol, son essor étant lié au volontarisme des acteurs essentiels.
Issa Camara