L’Alliance pour la Démocratie au Mali/Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA / PASJ) bien n’étant pas au pouvoir depuis 2002, reste invariablement dans le giron du pouvoir et même un faiseur de roi. Ce parti qui manque de leadership depuis le départ du président Alpha Oumar Konaré, est instrumentalisé par ceux qui accèdent à Koulouba. Hier Amadou Toumani Touré et aujourd’hui Ibrahim Boubacar Keïta ont fait des cadres de ce parti leurs instruments dans l’exercice de leur gouvernance. C’est dire qu’un remue-ménage dans la ruche ne peut laisser le pays indifférent, surtout à l’approche des consultations décisives pour la nation. D’où l’importance de la question : l’Adema aura-t-il son candidat à la présidentielle de 2018 ?
La réponse à cette question n’est pas évidente dans la ruche. Il semble que pour la majorité des membres du Comité Exécutif, en tout cas pour ceux qui sont au- devant de la scène politique et qui jouissent encore des prébendes du pouvoir actuel, la réponse est non. Mais les autres, ceux qui ont perdu les faveurs du régime ou qui ne l’ont jamais obtenues, vont-ils croiser les bras et subir ? Les propos du maire de Sikasso, Kalfa Sanogo et de Dramane Dembélé ancien ministre, sur Africable télévision, indiquent le contraire.
La sortie de Dramane Dembélé sur Africable télévision n’a fait que confirmer la cacophonie qui existe au sein de cette formation politique. On se demande si c’est d’une voix autorisée ou c’est en loup solitaire que Monsieur Dembélé a fait cette déclaration martiale.
La deuxième hypothèse nous semble plus plausible, dans la mesure où, jusqu’ici, on n’a perçu, provenant de Bamako-Coura, aucun signe qui indique que ce parti va concourir pour la présidentielle 2018. Un indice qui ne trompe pas : Monsieur Dembélé publie son projet de société en disant que plus tard, le parti va l’amender. Comme si pour lui, il était déjà retenu comme candidat à la présidentielle.
Est-ce pour faire pression sur ses camarades afin de les amener à prendre une décision ? Son président et son 1er Vice-président semblent bien dans leurs bottes et ne voudraient sûrement pas abandonner leurs portefeuilles et aller à l’aventure. Ils savent que cette position ne déplaît point à leur mentor et à son parti. Pourquoi donc abandonner le poisson que l’on a en mains, contre un hypothétique poisson que l’on a sous les pieds ? Comme les pêcheurs du « San mon », ils auront certainement la sagesse de ne pas le faire surtout qu’ils savent que dans le PASJ, le mot solidarité n’a de valeur que sur le papier.
Par ailleurs Dramane Dembélé lui-même, aurait-il enclenché une telle activité s’il était au gouvernement ?
On ne doute pas que dans les semaines à venir, « les abeilles » qui sont en mal de se trouver une reine, nous gratifieront d’un feuilleton dont le scénario sera de mauvais goût et dont les acteurs, cadres dirigeants du PASJ, seront de piètres comédiens.