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Mot de la semaine : Bataille
Publié le vendredi 26 janvier 2018  |  Infosept
15ème
© aBamako.com par A S
15ème Conférence Nationale de l`ADEMA PASJ
L`ADEMA PASJ a organié sa 15 è conférence Natonale le 25 Mars 2015 au stade Modibo KEITA
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Rien ne va plus au sein de la Ruche, car les abeilles se livrent désormais à une bataille sans merci. L’ADEMA-PASJ, puisque c’est de lui qu’il s’agit, comme habituellement à la veille des élections présidentielles depuis 2002, fait la « Une » des médias et s’être livré en spectacle souvent déplorable et pitoyable chaque fois qu’il s’est agi de choisir le candidat à l’élection présidentielle. Tout a commencé à mi-mandat du deuxième quinquennat d’Alpha Oumar Konaré quand le problème de succession s’est posé.

Le président de l’Adéma d’alors, IBK, à qui le brassard de capitaine devrait échoir, a été amené à démissionner de la primature, puis de la tête du parti lors d’une conférence nationale. Cet obstacle franchi, beaucoup de caciques de l’Adéma se sont estimés capables de porter le flambeau et ont nourri l’ambition de prétendre à la succession, à la faveur du déverrouillage des textes laissant la latitude à tout militant d’être candidat à la candidature de l’Adéma. Pour les militants à la base, l’Adéma venait de donner une leçon de démocratie en instituant les primaires comme mode de désignation de leur candidat à l’élection présidentielle.

Mais à l’antipode des militants, bon nombre d’observateurs avait plutôt estimé prématuré ce mode de désignation du candidat pour un parti qui avait à peine dix ans d’âge. Ils trouvaient qu’il était risqué de procéder au choix du candidat à la suite d’une compétition dans un pays de forte tradition de consensus, avec l’un des taux d’alphabétisation le plus bas en Afrique et où la défaite était synonyme d’humiliation. Le premier coup d’essai n’aura malheureusement pas été un coup de maître, car le candidat sorti des primaires et adoubé par la convention en 2002, qui était Soumaila Cissé, n’a pas été soutenu par celui-là même qui a été l’inspirateur des primaires, à savoir Alpha Oumar Konaré.

C’est depuis cette époque que la bataille de légalité et de légitimité a pignon sur rue à l’Adéma. En 2007, faute de candidat consensuel, le parti a transformé son soutien politique en soutien électoral au président sortant, ATT, pour son second mandat, alors qu’il ne s’était même pas déclaré candidat. En 2012, pour éviter d’autres cassures le parti de l’Abeille a esquivé les primaires en mettant en place une commission des bons offices dirigée par Oumar Ag Ibrahim Haidara.

En toute objectivité, elle a choisi Dioncounda Traoré, président du parti et de l’Assemblée nationale pour porter le brassard de capitaine à l’élection présidentielle. Cette aventure a été de courte durée avec le coup d’Etat du 22 mars 2012 à la suite duquel le président de l’Assemblée dirigea la transition, selon la constitution. Les cartes ont été rebattues et avec la même commission des bons offices, à la surprise générale de bon nombre de militants, c’est le nom de Dramane Dembélé qui sort du chapeau du président de la commission.

Une autre bataille a été engagée entre les partisans de cette candidature, la moins logique, et les adversaires qui ont crié au complot contre le parti. Cette bataille a pris une tournure de vengeance entre les deux tours de la présidentielle. Dramane, s’estimant trahi, a foulé aux pieds sa signature en n’appelant pas à voter pour le candidat du FDR, Soumaila Cissé, mais plutôt pour IBK. Cette bataille, la plus ridicule de l’histoire de l’Adéma, a été amplifiée par la presse qui a permis aux protagonistes de se livrer à la pire forme d’humiliation.

A la veille de l’élection présidentielle de 2018, le même scénario se profile au moment du choix du candidat qui devrait advenir à la suite d’une compétition. Ironie de l’histoire, c’est celui qui s’est estimé trahi et qui a soutenu IBK en 2013, en l’occurrence Dramane Dembélé, qui déclenche les hostilités en exigeant du parti le choix du candidat à l’interne conformément aux textes et à la conférence nationale, deuxième instance du parti. Les jours, sinon les mois à venir, risquent de nous réserver des spectacles dignes d’un film où les acteurs ne se feront pas de cadeau. Un drame en perspective.

Youssouf Sissoko
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