Nouvelles révélations dans le démantèlement d’une cellule du Mujao à Bamako : Les sept personnes arrêtées sont originaires de Gossi et disciples de l’imam Ahmed Yaya Diallo
Les sept terroristes arrêtés au mois de mars à Sogoniko, Banankabougou, Niamakoro et Zoukoumi (Kabala) par les services de renseignement sont originaires de Tinatahatiène (Gossi). Ce sont tous des disciples du marabout Ahmed Yaya Diallo, un des imams du mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest. Avant de fuir Gao, ancien bastion du MUJAO, après sa libération par les soldats maliens et français, il a instruit à ses disciples de perpétrer des attentats dans les boites de nuit, les bars, hôtels de la place et dans certaines mairies au cœur même de la capitale. Ceux qui étaient chargés de mener cette mission suicidaire et qui ont été démasqués par les services de renseignement ont pour noms : Abdrahamane Diallo, Hama Diallo, Mohamed Diallo, Ibrahim Diallo, Mohamed Diallo, Abdoulaye Diallo et Bagna Diallo. Lors des interrogatoires, ils ont reconnu avoir préparé un attentat contre les lieux cités plus haut et ont lâché des noms de personnes à Bamako considérées comme leurs complices.
Les jeunes terroristes dont l’âge varie entre 16 et 40 ans ont subi une formation militaire à travers le maniement d’armes et d’explosifs dans l’enceinte de la douane de Gao, qui servait pendant l’occupation de centre de formation pour les recrues du MUJAO.
Selon notre source, le capitaine Modibo Nama Traoré, officier des affaires publiques de défense et de sécurité, l’imam Ahmed Yaya Diallo adepte de l’islamisme radical a fait allégeance au mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest.
Pour manifester son attachement à ce mouvement terroriste et bénéficier d’une certaine notoriété en son sein, il envoya un de ses enfants à Bamako pour étudier dans une medersa à Sogoniko et recruter de jeunes talibés au compte du mouvement puis repérer les lieux ciblés pour des attentats.
Entre temps, il est rejoint par six autres combattants, tous des disciples de son père. Ils ont quitté Gao pour les aider à préparer ces attentats. Ils sont rentrés à Bamako sans arme et comptaient se procurer au grand marché de la matière nécessaire à la fabrication d’explosifs. Ils pensaient ainsi tromper la vigilance des forces de sécurité pour opérer discrètement. Mal les en a pris.
Puisque déjà à partir du 7 mars, la Sécurité d’Etat avait dans son collimateur un de ces jeunes terroristes en la personne de Mohamed Diallo.
Pendant ce temps, le fils de l’imam Ahmed Yaya Diallo, le cerveau de l’opération qui ne se doutait de rien, avait entrepris le recrutement de nombreux bras valides.
Il était devenu assez fréquent sur les lieux de concentration de jeunes talibés, les carrefours, les restaurants, où il distribuait des cadeaux. Il se rendait souvent dans certaines mosquées de la capitale où il bénéficiait de la complicité des responsables religieux.
Lors d’une patrouille, la brigade anti-criminalité (BAC) a interpellé un des terroristes. Après de son interrogatoire, la sécurité d’Etat en a profité pour remonter jusqu’au niveau de la filière djihadiste et procéder à l’arrestation de plusieurs individus.
Les personnes contre lesquelles des preuves solides et irréfutables ont été retenues ont aussitôt été mises à la disposition de la BIJ avant d’être transférées à la maison d’arrêt de Bamako.
Il ressort de l’interrogatoire que les personnes interpellées ont craqué en donnant les noms d’autres personnes à Bamako, qui seraient liées au MUJAO.
D’autres indices fournis vont permettre aux forces de sécurité de mettre hors d’état de nuire tous les terroristes et leurs complices présents dans la capitale.
Abdoulaye DIARRA