PARIS - Le ministre délégué au Développement Pascal Canfin a décidé "en conscience" de ne pas embarquer vendredi dans un avion partant pour le Mali où il aurait dû participer à une réunion sur le développement, en raison de la présence d’un Malien frappé d’expulsion.
C’était une décision du ministre "prise en conscience", a dit mardi son entourage à l’AFP, renvoyant aux propos de Pascal Canfin à l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné qui a révélé l’affaire, et ajoutant qu’il "ne souhaitait pas commenter davantage".
Au Canard Enchaîné, Pascal Canfin avait effectivement dit avoir agi "en conscience", ajoutant que "c’était une décision personnelle".
"Pas de commentaire", a réagi mardi Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, interrogé à ce sujet, lors d’un point-presse. M. Lalliot a seulement confirmé que le ministre n’avait pas pris place dans l’avion qui devait le conduire à Bamako. Il devait y participer jeudi et vendredi à une réunion préparatoire à la conférence internationale des donateurs pour le
développement du Mali, co-organisée par la France et l’Union européenne le 15
mai à Bruxelles.
Selon le Canard Enchaîné, au moment d’embarquer dans un avion d’une ligne régulière, le ministre écologiste a appris qu’un passager malien, encadré par deux policiers, faisait l’objet d’une mesure de reconduite à la frontière. Il a chargé un collaborateur de prendre contact avec le cabinet du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Ce dernier n’ayant pas accédé à la demande de son collègue du gouvernement de suspendre l’expulsion, Pascal Canfin a finalement décidé de ne pas embarquer, a rapporté le journal satirique.
Une source au ministère de l’Intérieur, contactée par l’AFP, a confirmé l’histoire, telle que décrite dans l’article du journal, et notamment le fait que le Malien expulsé avait purgé une peine de prison.