L’insécurité profonde s’est installée au Mali. Hier, jeudi 25 janvier, plus de 20 personnes ont trouvé dans des attaques au centre du Mali : au moins 28 civils maliens et burkinabè sont morts dans l’explosion d’une mine à Boni (cercle de Douentza) 2 soldats ont été tués dans deux attaques simultanées à Youwarou(région de Mopti) et à Goumancoura ( région de Ségou). A la veille de ces attaques, l’ONU s’impatientait face aux retards persistants dans la pleine mise en œuvre des principales dispositions de l'Accord sur la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger et signé il y a de cela deux ans et demi.
L’année 2018 s’annonce mal sur le plan sécuritaire au Mali. Pratiquement il ne se passe un seul jour sans qu’une attaque ne soit perpétrée dans le pays. Le jeudi 25 janvier, selon des sources locales, vers 7h 40mn, un véhicule transportant des forains en provenance du Burkina Faso et allant à la foire de Boni, cercle de Douentza dans la région de Mopti, a sauté sur une mine entre Mondoro et Boni. Bilan : au moins 28 civils maliens et burkinabè sont morts et le véhicule a été calciné. Le même jour, 2 soldats maliens ont été tués dans deux attaques simultanées à Youwarou(région de Mopti) et à Goumancoura( région de Ségou). A Youwarou, selon l’armée malienne, les forces armées maliennes ont été attaquées aux environs de 4 heures du matin. « Elles déplorent un blessé qui a succombé par la suite. Les FAMa ont pu ramasser 3 corps ennemis.
Les ratissages continuent ». Au même moment, ajoute l’armée malienne, le poste de Goumancoura était aussi attaqué. Un peu plus tard, l’armée va revoir son bilan à la hausse. « Les FAMa ont neutralisé 7 terroristes à Youwarou ce jeudi 25 janvier 2018. Après les ratissages, elles ont découvert 2 autres corps sans vie de terroristes, ramenant ainsi le nombre de terroristes neutralisés à 7. Elles ont en outre récupéré du matériel et des équipements abandonnés par les assaillants dans leur retraite.
A l’issue de ces opérations, les FAMa déplorent 2 morts. »
Un jour avant, le mercredi 24 janvier, la foire de Toubacoro, cercle de Banamba, a été attaquée. Les assaillants, au nombre de 6, ont pris pour cible une patrouille de la douane qui a automatiquement répliquée. « Le bilan provisoire fait état d'un douanier tué et un assaillant abattu par les tirs des douaniers. Le véhicule de la douane a été aussi brûlé par les « bandits » qui, après l’attaque, ont pris la direction de la frontière mauritanienne ». Au cours des trois premières semaines de l’année 2018, le PARENA, parti de l’opposition malienne, a recensé une douzaine de morts et 23 blessés.
Conditions sécuritaires « extrêmement préoccupantes dans le nord et dans le centre du Mali »
Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies a présenté son rapport sur la situation au Mali, le mercredi 24 janvier, devant les membres du Conseil de sécurité. Ces derniers ont exprimé « un sentiment d'impatience face aux retards persistants dans la pleine mise en œuvre des principales dispositions de l'Accord sur la paix et la réconciliation au Mali. » Selon eux, il était important de réaliser des progrès substantiels avant les cycles électoraux qui auront lieu au Mali en 2018 et que toutes les parties à l'Accord partagent la responsabilité de faire des progrès dans sa mise en œuvre.
Dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, Antonio Guterres note que les conditions de sécurité restent extrêmement préoccupantes dans le nord et dans le centre du Mali, en particulier dans les Régions de Mopti et de Ségou, où il y a eu davantage d’actes terroristes ou liés au terrorisme que dans l’ensemble des cinq régions du nord du Mali. Selon Antonio Guterres, il reste profondément préoccupé par l’évolution de la situation et les tendances négatives observées au Mali. Le processus de paix, de l’avis du secrétaire des Nations-Unies, n’a guère donné de résultats tangibles.
« Plus de deux ans et demi après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, nombre de ses dispositions, outre des processus importants de réforme institutionnelle, n’ont été que partiellement appliqués. Ces derniers sont toutefois essentiels pour la consolidation d’un État-nation malien pacifique et résilient, dont nul n’est exclu, des progrès tangibles dans le processus de paix étant le seul moyen de parvenir à une stabilité durable au Mali et dans la région. »