Le ministre du Commerce et de la Concurrence, Porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté était face à la presse le mercredi 24 janvier 2018 pour animer sa première conférence de presse de l’année 2018. Il avait comme invité le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow et celui des Collectivités territoriales, Alhassane Ag Hamed Moussa. Les deux ministres sont intervenus respectivement sur l’affaire du lait Picot fabriqué en France pour les nourrissons qui est contaminé donc impropre à la consommation et la suspension pour 3 mois du maire de la Commune VI.
Sur l’affaire du lait Picot contaminé, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow, a expliqué qu’en début décembre 2017, à la suite d’une déclaration des autorités françaises sur l’état du lait Picot impropre à la consommation, le gouvernement du Mali a pris des mesures de précaution de surveillance. “Quand nous avons appris l’information sur le lait, nous avons tiré sur notre bouton orange pour alerter et dire attention car une information est venue des autorités françaises par rapport au lait Picot pour le 1er âge fabriqué par l’entreprise alimentaire appelée international Lacalis en France. Il n’y a jamais eu de confirmation de lait contaminé en décembre. Il y a eu des suspicions. Et quand il y a des suspicions, on n’attend pas la confirmation pour prendre des mesures. Nous avons pris des mesures pour limiter les dégâts. La première mesure a consisté à fermer les frontières au lait frelaté Picot. La 2e mesure a été la recherche du lait partout où il peut être disponible au Mali. Et la 3e mesure a été l’arrêt momentané de toutes les commandes du lait Picot. Ces décisions ont été prises par les départements de la Santé et de l’Hygiène publique, du Commerce et de la Concurrence, de l’Economie et des Finances et les autres départements concernés. Les autres mesures ont consisté à renforcer la communication par rapport au lait Picot et le renforcement des mesures de surveillance épidémiologique dans les structures sanitaires et des mesures douanières aux cordons douaniers pour rechercher le lait Picot”, a expliqué le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
Plus de 9 500 Kg de lait Picot retiré du marché malien : aucun
cas d’intoxication ou de maladie enregistré au Mali
Le ministre de la Santé a informé qu’à la date du 24 janvier 2018, plus de 9 500 Kg de lait Picot ont été retirés du marché malien. Et pour cela, il a remercié les commerçants et surtout les amis pharmaciens qui ont compris très vite qu’il faut la santé. “La pharmacie est faite pour la santé et non pour l’argent. Un pharmacien n’est pas un commerçant. Et un commerçant n’est pas là pour faire mal à la population. Et tous ces gens ont très bien collaboré en mettant leurs stocks à la disposition des services de la Santé et du Commerce. Donc des dispositions sont en train d’être prises pour, conformément aux textes, procéder à la destruction des laits Picot récupérés”, a déclaré le ministre Sow qui a rassuré qu’il n’y a eu aucun cas suspect d’intoxication ou d’infection confirmé au Mali.
A ses dires, le lait incriminé contient une bactérie qui s’appelle Salmonellose qui peut donner une gastroentérique à l’enfant avec des selles sanguinolentes, un peu de fièvre. “Pour le moment, il n’y a eu aucun cas confirmé au Mali. Mais nous continuons la surveillance. Nous remercions Dieu et nous remercions la collaboration interministérielle, les efforts du gouvernement. Nous remercions et nous comptons sur la presse pour qu’elle soit nos yeux, nos oreilles et nos bouches partout au Mali”, a-t-il rassuré.
Commune VI : le maire suspendu pour 3 mois à cause des malversations
Le ministre des Collectivités territoriales, Alhassane Ag Hamed Moussa a informé la presse de la suspension pour 3 mois du maire de la Commune VI pour causes de malversations. Cette sanction disciplinaire du maire est consécutive à un certain nombre de comportements de ce dernier depuis le mois d’août 2017. Selon le Ministre, ces agissements du maire étaient contraires au Code des collectivités territoriales. De quoi s’agit-il ? Le maire a été pris 3 fois la main dans le sac dans des affaires louches.
1ère affaire : faux et usage de faux
La 1ère affaire du maire concerne du faux et usage de faux. Le ministre a révélé que le maire de la Commune VI, en demandant un ordre de mission pour des conseillers municipaux, a inscrit le nom d’une dame avec titre de conseillère alors qu’en réalité elle n’est pas conseillère communale. Et quand le dossier a fait le circuit administratif, le pot aux roses a été découvert grâce à la dénonciation d’un groupe de conseillers qui se sont plaints. Après vérification, il a été constaté que la dame n’état pas conseillère communale. “Et lorsque le maire a été interrogé par le gouverneur du district de Bamako qui est son autorité de tutelle, le maire a reconnu les faits”, a confirmé le ministre.
2e affaire : les dispenses de paiement des taxes
Le Ministre a ajouté qu’il a été aussi constaté à plusieurs reprises que le maire a donné des dispenses de paiement de taxes, notamment la Tdrl, à des particuliers, sans passer par le conseil communal qui n’est même pas habilité à donner de dispense de paiement de taxes. Ce qui, selon le Ministre, a occasionné des pertes en termes de ressources dans la Commune VI. “Ce comportement du maire est contraire à la loi relative au Code des Collectivités”, a relevé le Ministre.
3e affaire : les recrutements illégaux du maire
Selon toujours le Ministre, il a été aussi constaté que le maire de la Commune VI a procédé à des recrutements (4 agents) sans délibération du conseil communal. Donc, la délibération n’a pas été soumise à l’approbation de l’autorité de tutelle. “Pour ces fautes très graves qui ont été porté à la connaissance du Conseil des ministres, il m’a été demandé de prendre les dispositions qui s’imposent, notamment la mesure disciplinaire qui s’impose. Et cette mesure est une suspension de 3 mois. Donc, le maire de la Commune VI sera suspendu pour 3 mois”, a justifié le ministre.