Plus de 700 soldats et sous-officiers maliens viennent d’effectuer leur premier mois de formation pris en charge par l’Union européenne. À terme, ce sont près de 3 000 hommes qui seront entrainés à Koulikoro. Tous les corps d’armée sont concernés. À Bamako, au camp Kati qui abrite les anciens putschistes du 22 mars, les soldats doivent également bénéficier de cette formation. Mais le capitaine Sanogo, chargé de la réforme de l’armée, se fait discret. Il craindrait un règlement de comptes et négocierait depuis plusieurs semaines un exil hors du Mali.
Impossible d’obtenir auprès du ministère de la Défense ou de l’état-major le nombre de militaires de Kati partis en formation à Koulikoro. Si en théorie le camp des ex-putschistes est revenu dans la chaîne normale de commandement, dans la pratique bon nombre de soldats sont toujours sous le contrôle de leur ancien chef.
Pour ses détracteurs, le capitaine Sanogo a maintenu son influence sur la scène politique. Il est vrai que de nombreux proches de Sanogo tiennent des portefeuilles stratégiques dans le gouvernement de transition notamment ceux de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et même du Budget.
À la tête du comité chargé de la reforme de l’armée, le capitaine Sanogo se fait depuis quelques semaines plus discret. Serait il prêt-à quitter le pays comme l’écrivent des journaux et sites maliens? Rien n’est moins sûr! La question de l’avenir de Sanogo a été débattue entre plusieurs leaders de la sous-région.
Selon nos informations, les deux poids lourds de la Cédéao ont suggéré une formule qui permettrait au capitaine de couler des jours tranquilles et confortables en exil ou encore de rejoindre une ambassade à l’étranger. Manifestement, l’intéressé n’a pas donné suite. À Bamako, la présidence de transition ne juge pas nécessaire un éloignement du capitaine, confie une source diplomatique régionale.
Ces derniers jours, une information circule avec insistance : l’ex-capitaine putschiste pourrait bénéficier d’une promotion au grade de général. Nomination qui ne pourrait être validée que par décret présidentiel.