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SANTE : Le dysfonctionnement des hôpitaux, le tueur silencieux
Publié le mardi 5 juin 2012   |  Les Echos




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Santé 2012
Le système sanitaire de notre pays est loin d’être satisfaisant. Les nombreux hôpitaux réalisés par l’Etat pour améliorer la couverture sanitaire et la qualité des prestations sont aujourd’hui devenus des « éléphants blancs » pour ne pas dire des tueurs silencieux.

La loi n°02-049 du 22 juillet 2002 portant loi d’orientation sur la santé en son article 8 stipule que la politique nationale de santé a pour objectifs d’améliorer l’état de santé des populations et d’améliorer la couverture sanitaire du pays, rendant les services de santé accessibles aux populations y compris des personnes durement frappées par la pauvreté. Cette loi précise que l’Etat doit mettre en place un dispositif de soins adapté aux réalités du pays et assurer des prestations de qualités produites au meilleur coût.

Le fonctionnement de nos hôpitaux et centres de santé est contraire à cette législation. Tout manque dans nos établissements sanitaires : le personnel qualifié, le matériel, les médicaments essentiels… Votre serviteur a eu la malchance d’accompagner mercredi dernier deux accidentés au Centre de santé de référence (CS-Réf) de la Commune IV à Lafiabougou.

Pour pourvoir accéder aux services d’urgence du CS-Réf nous avons pris à la porte deux tickets à 2000 F CFA à raison de 1000 F CFA par personne. Les services d’urgence du CS-Réf sont animés par quelques internes. Les malades qui affluent vers ce service sont mal accueillis et ne reçoivent pas des soins nécessaires.

Après une longue gymnastique, les deux accidentés ont été consultés par un interne qui leur a prescrit une ordonnance. A l’officine du CS-Réf, nous n’avons pu avoir que quelques produits. Le reste des produits prescrits par le médecin interne, notamment la compresse, n’était pas disponible.
Au moment d’aller chercher la compresse ailleurs, un aide-soignant nous a fait part qu’il a le produit qui coûte 1000 F CFA. Pendant que la pharmacie de l’hôpital est vide, des infirmiers et des aides-soignants vendent des produits pharmaceutiques. Pis, la pharmacie du CS-Réf qui normalement devrait être en service 24 h sur 24 n’ouvre ses portes qu’aux environs de 8 h.

A l’image du Centre de santé de référence de la Commune IV, la plupart de nos établissements sanitaires ne fonctionne pas normalement. Les mêmes problèmes sont à la base de nombreuses manifestations au CHU Gabriel Touré.

Dans le cadre de l’amélioration de la couverture sanitaire, l’Etat malien a réalisé à coût de plusieurs milliards de nos francs des infrastructures sanitaires. Ces actions visaient spécifiquement à améliorer la couverture sanitaire, à améliorer la qualité des prestations dans l’ensemble des structures de soins. Mais, la plupart de ces infrastructures sont aujourd’hui des éléphants blancs.
Malgré les multiples efforts de l’Etat et des partenaires financiers, le système sanitaire de notre pays s’embourbe. Aujourd’hui, la montée du taux de mortalité et de morbidité dans notre pays s’explique surtout par une faible couverture sanitaire et l’insuffisance de la qualité des soins.

Sidiki Doumbia

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