La France presse les autorités de la transition malienne d’organiser au plus tard en juillet 2013, la présidentielle. Pari difficile à tenir si l’on sait que de grandes questions restent à régler avant le scrutin.
La France, fer de lance de la reconquête de l’intégrité du territoire malien, exerce une forte pression pour que d’ici juillet prochain, le pays ait un nouveau président. François Hollande a même affirmé qu’il sera «intraitable» sur la question. Cette pression de la France s’explique surtout par le coût financier et humain de l’opération Serval. En quatre mois, l’intervention a déjà coûté la bagatelle de 200 millions d’euros, soit 131 milliards de Fcfa à la France. Les pertes en vies humaines sont moins lourdes. Un élément des forces spéciales est encore tombé lundi dernier portant à 6 le nombre de soldats français tués depuis le début de l’intervention. Paris qui vient d’ annoncer la suppression de 24.000 postes dans l’armée d’ici à 2015, après les 54.000 déjà supprimés sous le régime Sarkozy, veut réduire le budget colossal de la grande muette. Il faut donc quitter au plus tôt le Mali, sans toutefois laisser le pays entre les mains des autorités de la transition, mais plutôt celles des dirigeants élus par le peuple malien. Mais la France peut-elle quitter ce pays sans avoir au préalable réglé le problème du MNLA, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad? Laisser l’Azawad sous le contrôle des indépendantistes touareg, entraînerait inévitablement la reprise de la guerre avec l’armée régulière malienne. Si ce premier obstacle est levé, il va falloir régler un second problème non moins important qu’est celui de l’armée malienne elle- même. Le coup d’Etat de mars 2012 a profondément divisé l’armée entre les bérets verts du capitaine putschiste Amadou Sanogo, l’ex-chef de la junte et les bérets rouges qui sont les fidèles du président déchu Amadou Toumani Touré. Cette division vient aggraver les problème structurels de cette armée, notamment le manque cruel d’équipements et d’encadrement. Sans l’intervention française, il sera très difficile à cette armée désorganisée de reprendre le Nord aux Jihadistes. L’ex- capitaine putschiste demeure aussi un os dans la gorge des autorités de la transition. Que faire de ce boutefeu qui veut absolument laisser son nom dans l’histoire de ce pays? On pense de plus en plus à l’éloigner du pays en lui proposant un poste de diplomate. D’autres sources évoquent la possibilité de le mettre à la retraite après l’avoir bombardé général. Mais beaucoup estiment que malgré la levée de ces obstacles, la possibilité d’organiser la présidentielle au mois de juillet prochain est une gageure.