Respectant sa traditionnelle présentation des vœux à la presse, le Président de l’Adema, Pr Tiémoko Sangaré, a brossé les sujets d’actualité. Notamment l’élection présidentielle de 2018. A ce sujet, il a affirmé au cours de cette rencontre tenue le 27 janvier que le débat n’est pas encore clos concernant une candidature interne du parti.
L’élection présidentielle qui doit se tenir logiquement en juillet prochain s’approche à grand pas. A la différence des autres formations politiques, à l’Adema, il y a une procédure à suivre pour la désignation d’un candidat. Il s’agit des primaires. Mais à cinq mois du scrutin, rien ne semble être décidé à l’Adema. C’est du moins ce qu’il faut retenir de la déclaration de son Président, Pr Tiémoko Sangaré.
A l’en croire, il y a deux options sur la table. Il s’agit soit de désigner un candidat consensuel issu de l’Adema, où de soutenir le candidat d’une coalition politique. « A près de 6 mois de la présidentielle de 2018, nos militants à tous les niveaux et, au-delà, beaucoup de nos compatriotes s’interrogent sur le choix qui sera celui de l’ADEMA. Cette question, qui taraude beaucoup d’esprits est, depuis un certain temps, abordée avec méthode, clairvoyance et sérénité par la Direction du Parti.
C’est ainsi que le Comité Exécutif, suite à la dernière conférence nationale ayant demandé d’engager le processus de choix de notre candidat, a organisé une retraite qui a défini les conditions de notre participation aux élections présidentielles prochaines.
En effet, la déclaration politique issue de ladite retraite dit ceci :
Le Comité Exécutif a conclu sur la nécessité d’inscrire ses actions dans le cadre d’une coalition forte de Partis fondée sur une Nouvelle Offre Politique, condition indispensable à toute victoire en 2018. A cette fin, le Comité Exécutif élaborera, dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du Parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques », a déclaré Tiémoko Sangaré.
S’agissant de son soutien au Président de la République, Tiémoko Sangaré indique qu’il n’y a aucune ambigüité. L’Adema est et restera membre de la majorité présidentielle jusqu’à la fin du mandat quinquennal du Président IBK.
Pour lui, il ne faut pas se leurrer, aucun parti à lui seul ne peut gagner la présidentielle de 2018 encore moins les morceaux d’une formation politique. D’ici là, il a saisi cette tribune pour remercier le Président de la République pour le sens élevé de l’intérêt supérieur de la nation qu’il a manifesté à travers le report de la révision constitutionnelle et les élections régionales, nonobstant leur pertinence et leur importance. Cet acte hautement politique correspondait parfaitement à notre appréciation de la situation du moment, a-t-il souligné. Car, explique-t-il, ce recul que d’aucuns ont qualifié de faiblesse de l’Etat, participe, de son point de vue, de cette volonté constante d’unir tous les maliens autour de l’essentiel.
«A l’ADEMA, nous avons apprécié, à leur juste valeur, ces reports qui sont pour nous des reports de raison, en dépit des critiques de passion qui les ont entourées, car ils participent à la recherche de la cohésion sociale et des conditions d’inclusion de toutes les forces politiques et sociales dans les processus électoraux de notre Pays. Pour l’ADEMA, il est évident que seule la quête d’un nouveau climat de dialogue politique ouvert et sincère peut conduire à la réussite dans la confiance et la sérénité des prochaines élections », indique l’orateur.
Partant, il a invité le Gouvernement à mettre en œuvre toutes les actions nécessaires, afin que ces différentes élections se tiennent à date, en respectant les délais constitutionnels et en permettant à tous les citoyens maliens d’accomplir leur devoir civique en toute quiétude. Ce qui sous-tend l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2015. Aux formations politiques, il a sollicité leur implication dans la recherche des voies de sortie de crise, car aucun citoyen, aucun homme politique ne saurait et ne pourrait tirer profit de la crise structurelle que traverse notre pays.
La gifle de Tiémoko Sangaré aux pseudo-démocrates
Dans son intervention, le président de l’Adema soutient que son parti restera une force de veille démocratique et républicaine, prête à mener une lutte implacable contre «tous ceux qui, venant par effraction dans l’arène politique, rêvent du péril de notre jeune démocratie; contre tous ceux qui, s’inscrivent dans une logique de négation de la classe politique, de désaveu des acteurs du mouvement démocratique et, contre tous ceux qui veulent profiter de la crise multiforme que traverse notre pays pour se donner de la visibilité ou se forger une carrière politique.
Les faits de l’histoire sont têtus et nos concitoyens ne seront jamais dupes ou amnésiques au point d’oublier que c’est grâce à la lutte du mouvement démocratique de mars 1991 que la 3ème république a vu le jour, consacrant ainsi le respect des libertés fondamentales, y compris la liberté d’expression. Cette liberté conquise de très haute lutte, et au prix du sang, ne doit pas servir d’alibi pour instaurer la chienlit dans un pays en construction démocratique ».
Le président de l’Adema tacle Dramane Dembélé
Constant les agitations de certains de ses camarades, Tiémoko Sangaré les a exhortés, à tous les niveaux du parti, à être à l’écoute de la base sans la manipuler, ni tricher avec elle: une écoute active qui, dit-il, leur permettra de porter les valeurs et les aspirations de cette base de plus en plus jeune, dynamique, enthousiaste et engagée pour le parti.
«J’invite les responsables et cadres du parti, au-delà des ambitions souvent surdimensionnées, à réfléchir sur la responsabilité historique et le rôle stratégique et primordial que doit jouer l’Adema-PASJ dans le contexte sociopolitique et sécuritaire actuel, ainsi qu’à la meilleure façon de jouer ce rôle dans l’intérêt supérieur de la nation et du Parti.
Il ne s’agit pas, certes, pour nous, au cours de cet exercice, d’ignorer les difficultés, les insuffisances, les insatisfactions ou les frustrations. Au contraire, nous nous devons de les relever avec lucidité et de nous assumer. Nous devons aussi pouvoir apprécier, sereinement, toutes les réalisations engrangées au profit des populations, et saluer la résilience de notre économie face à une situation de crise multidimensionnelle», a-t- déclaré, faisant ainsi allusion à des déclarations de candidature de certains camarades comme Dramane Dembélé et Kalfa Sanogo.