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Expropriation de terre en cascade par Faya Immobilière dans la commune rurale de Diago : Le secrétaire général de l’APM de Kati, Drissa Niaré, appelle les autorités à assumer leurs responsabilités
Publié le mardi 30 janvier 2018  |  Le Pays
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Par la décision de Mme Ami Guindo dite Souabou, promotrice de la société ‘’Faya Immobilière ‘’, d’expulser et démolir les concessions et champs des villageois sous prétexte d’avoir des titres fonciers, des policiers et la population dudit village allaient s’affronter n’eut été l’implication des autorités katoises. Pour mieux nous renseigner sur cet évènement, nous avions rencontré Drissa Niaré, secrétaire général de l’Association pour le Mali (APM).Il a non seulement évoqué les faits mais a aussi invité les autorités à prendre leurs responsabilités pour éviter le pire. Lisez l’entretien

Le pays : Qui êtes-vous ?

Drissa Niaré : Je suis Drissa Niaré, secrétaire général de l’association pour le Mali (APM) dans le cercle de Kati. Presque tous les villages environnants de Kati comme SirakoroNiaré, N’toubana… sont victimes de la spéculation foncière mais je vais tout de suite parler du cas de la commune rurale de Diago qui est très grave et inacceptable.

Nous avions appris dans ces deux jours qu’un conflit opposait la population de ce village (Diago) à une société immobilière.Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qui s’est passé ?

Depuis le mercredi dernier, la population de la commune rurale de Diago est confrontée un sérieux problème avec Mme Ami Guindo dite Souabou, promotrice de la société ‘’Faya Immobilière’’. Nul ne peut ignorer que les habitants de ce village, Diago, vivent de l’agriculture. C’est leur champ, leur vie car ils sont tous des agriculteurs. Le mercredi dernier, vers le matin, à la grande surprise de la population de Diago, sur ordre de Ami Guindo, un huissier, accompagné de plusieurs policiers du GMS sont entrés dans le village avec des notifications d’expulsion et de démolition.

L’huissier a remis ces notifications aux chefs de familles leur demandant de quitter le lieu dans les 72 heures qui suivaient.Les notifications ont été remises le mercredi et on leur a demandé de libérer les lieux le vendredi dernier. Dans certaines familles, en absence des chefs de famille, ils ont remis les notifications à leurs épouses. La promotrice de la société Faya Immobilière a fait savoir aux villageois qu’ils sont sur ses titres fonciers et il est temps que les villageois les libèrent pour la permettre de travailler.

Chose qui a étonné plus d’un car personne n’était au courant d’un quelconque titre foncier. Le jeudi, ces mêmes policiers étaient venus dans le village accompagnés d’un géomètre pour placer des bornes dans les champs de pomme de terre et autres. Ils ont dit ce jour que le délai d’expulsion et de démolition est prévu pour le jour suivant. Furieux de cela, les villageois ont tenu une réunion d’urgence pour prendre des précautions afin de sauver leur vie car quand on exproprie à un agriculteur son champs, on met fin à sa vie.

Nous avons malheureusement remarqué même les deux cimetières de Diago et la famille du chef de village sont aussi vendus mais nous ne savons pas par qui. Lors de cette réunion, les jeunes et vieux de Diago et les villages qui les soutiennent ont décidé de ne pas laisser les policiers démolir leurs maisons ou détruire leurs champs. On ne peut pas comprendre qu’un titre foncier soit créé sur notre champ sans que nous ne soyons informés. Si ces titres ont été créés conforment à la loi, nous aurions pu être informés et ça n’allait jamais se passer ainsi. Ces titres sont illégaux et nous n’allons jamais accepter cela.

Quand est ce que ces titres ont été créés ? Les villageois sont-ils au courant de la création de ces titres au nom de la société FAYA Immobilière ?

Aucun habitant de Diago ne peut dire qu’il connait la période de la création des titres. Leur avis n’a pas été demandé pour une quelconque création de titre foncier. Aucune enquête n’a été faite dans le village concernant la création des titres fonciers à Diago. Je dis bien, ni le chef de village ni le maire de Diago n’est au courant de ces titres. Pis, la dame, Ami Guindo n’a jamais informé les villageois par rapport à ces titres fonciers avant que son huissier ne nous amène les notifications d’expulsions et de démolitions.

De qui vient l’ordre d’expulsions des villageois ? Les policiers sont-ils venus sur ordre des autorités de Kati ?

Nous ne savons vraiment pas qui leur a donné l’ordre d’intervenir. C’est à la grande surprise des villageois que les notifications ont été distribuées par l’huissier qui était accompagné par des policiers du GMS .Ce qui nous a encore surpris est que les autorités de Kati ne sont pas informées de cette décision. Quand le maire de Diago a appelé celui de Kati pour lui faire part de la situation, on a été ainsi informé que ni lui ni le préfet de Kati encore moins le gouverneur de la région de Koulikoro n’étaient au courant de l’intervention de la police. Ceux-ci ont même dénoncé l’intervention de la police dans leur circonscription sans passer par eux. C’est donc ainsi que, sur ordre du préfet de Kati, le sous-préfet a ordonné aux policiers du GMS de rentrer. Pour le moment, c’est là que nous sommes. Nous disons que les autorités de Kati ont empêché l’affrontement car si la promotrice de la société s’entêtait à démolir, l’affrontement entre ces policiers et la population de Diago et environ était inévitable.

Par ailleurs, je voudrais aussi vous informer que les spéculateurs fonciers ont réapparu à N’Toubana. Dans ce village, ils ont créé des titres au nom d’un autre village, SirakoroNiaré sachant bien que les habitants de N’toubana travaillent sur ces terres. Il y’a aussi un certain Amadou Diop qui se proclamait propriétaire des titres à N’toubana sur la terre de SirakoroNiaré.

A sirakoroNiaré, plus de 1800 hectares ont été illégalement expropriés par le spéculateur foncier Amadou Kindy BATHILY en complicité avec Djibril CAMARA dit Djibril Ba ; Mohamed LAH et le président de l’ordre des géomètres experts, Ali Waigalo. Nous prenons tous les Maliens à témoin et nous invitons le président de la république à agir pour éviter le pire.

Réalisé par Boureima Guindo

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