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Le Républicain N° 4606 du 26/4/2013

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Lettre de remerciement de Boukary Daou
Publié le jeudi 2 mai 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par A S
Procès du journaliste Boukary Daou
Bamako, le 23 avril 2013 au tribunal de la commune VI de la cour d`appel de Bamako. Le journaliste Boukary Daou a connu le délibéré de son procès.


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Chères consœurs, chers confrères

Mes illustres ainés et confrères expérimentés, constitués en Comité de crise pour la libération de Boukary Daou (Urtel, Assep, Groupement patronal de la presse écrite, Maison de la presse) ont su relever dans les règles de l’art les défis de la cohésion et de la mobilisation le long de l’affaire Boukary Daou, à la grande satisfaction du prévenu que j’ai été.

Les avocats constitués pour me défendre ont su exprimer leur sommité du droit en déjouant tous les pièges des atermoiements et du dilatoire et amener le tribunal à prononcer l’annulation ce 30 avril, des poursuites contre moi pour « incitation aux crimes et délits, publication de nouvelles fausses ». Ceci est à l’honneur du Comité de crise présidé par le doyen Mahamane Hamey Cissé. C’est à l’honneur de tous les confrères maliens, des confrères africains et du monde entier, des organisations de défense de la liberté d’expression, de celles de défense des droits de l’homme, et de tous les combattants pour la démocratie, ainsi que des chancelleries, qui n’ont jamais baissé la garde. Comment remercier à la hauteur du sacerdoce, ce pool d’avocats constitué autour de Me Lamissa Coulibaly, et comprenant mon cher Professeur du Droit social à l’ENA Me Amidou Diabaté, pour la victoire qu’ils ont remporté au bénéfice d’une presse en proie à de multiples atteintes graves, et qui en avait besoin ? Le monde de la presse dans son ensemble, l’opinion nationale et internationale leur reconnaitraient leur action historique pour que « fleurisse la presse malienne ».

ARTICLE 19, l’Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO), le Forum des Editeurs Africains (TAEF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF), etc sont restés engagés au côté du Comité de crise, attentifs à ses soucis pour ma libération et pour que je puisse être blanchi comme je le suis. Je souhaite que ce bel élan de convergence confraternelle et de solidarité agissante demeure et qu’il permette aux acteurs de la presse malienne de réviser la loi qui régit cette profession, dans le sens d’une dépénalisation. Les dispositions sur « incitation aux délits de presse » et « publication de nouvelles fausses » étant des dispositions scélérates à revoir, les hommes de média maliens doivent immédiatement saisir l’occasion de ce 3 mai, journée internationale de la presse, pour relancer le débat sur la désuétude des textes régissant la presse dans notre pays. L’affaire Boukary Daou n’aura pas été vaine, et nous nous dédions à cette prise de conscience collective en vue d’un toilettage de la loi n°46 ANRM du 7 juillet 2000. Afin que la presse malienne retrouve sa place dans le concert médiatique mondial,et que notre plume soit « la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ».

Boukary Daou

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