Dans leur édition en date du 26 janvier dernier, grande a été notre stupéfaction d’écouter cette analyse politique du confrère d’Europe 1, Vincent HERVOUET s’acharner contre le régime IBK, accusé de tous les péchés d’Israël par ces temps qui courent. Lisez plutôt !
Au Mali, les terroristes sont à l’offensive, ils ont fait près de 40 morts en l’espace de 24 heures. Ça va mal sur le plan sécuritaire. Sur le plan politique, c’est pire.
A l’aube, les terroristes ont attaqué deux postes militaires dans le centre du Mali. En début de matinée, c’est un camion rempli de civils qui allaient au marché qui a sauté sur une mine près de la frontière burkinabé, 30 morts un carnage. Puis, on apprend que deux douaniers sont tombés au cours d’une fusillade dans l’ouest. Ajoutez à cette litanie, la mutinerie d’un peloton de gendarmes et on mesure combien la situation s’est dégradée.
L’état islamique gagne du terrain.
Après les Arabes, et les Touaregs au nord, c’est au tour des Peuls du centre de basculer dans la rébellion. Les djihadistes rallient les paysans abandonnés à leur sort, ils liquident les caciques locaux, ils rendent une justice sommaire, ils enrôlent ceux qui vivaient de la contrebande et que la présence de l’armée dérange dans leurs trafics, ils intimident tous les autres.
Bref, ils sont de plus en plus comme des poissons dans l’eau. C’est le contraire pour les militaires. Les 12.000 casques bleus, les soldats maliens et maintenant ceux du G5 Sahel servent de cibles aux embuscades ou se bunkérisent.
La seule force opérationnelle, ce sont les Français de Barkhane. Ils ont été accueillis en libérateurs, ils sont vus désormais en force d’occupation.
Ça fait trop longtemps qu’ils sont là et que rien ne change.
À qui la faute ?
Les Français grincent des dents en désignant Ibrahim Boubabar Keita, IBK, le Président malien.
Hier, le conseil de sécurité l’a mis en demeure d’appliquer enfin l’accord de paix avec les Touaregs qui avait été péniblement négocié et signé à contre cœur. C’était en 2015. IBK l’a laissé pourrir sur pied. Trois ans de perdus. Il n’y a pas eu de paix des braves. L’argent qui devait financer la reconstruction du nord a été détourné.
Avec son regard de myope, sa fausse humilité et son air bonasse, Ibk est un politicien roué. On l’écoute faire des phrases, un vrai démagogue. Il sait bien que les électeurs du sud n’ont que mépris et rancune pour ceux du nord. Pourquoi donc les chagriner alors qu’il veut se faire réélire en juillet pour un nouveau mandat.
C’est irresponsable ? Même au milieu du Sahel, on peut dire “après moi le déluge”.
Emmanuel Macron aurait tenté de le dissuader de se représenter.
IBK ne s’appelle pas François Hollande. Il répond qu’il fera la volonté d’Allah. Il est parfait, IBK. Il nous tient en otage.
Nous sommes piégés au Sahel. Comme les Américains en Afghanistan.
Impossible d’abandonner le terrain, de lâcher un allié qu’on tient à bout de bras et qui nous déteste. Un régime qui est élu ET corrompu.
On a gagné une guerre, mais on a perdu la paix pendant que l’autre perdait son temps.
NB : Le Titre et le chapô sont de la rédaction.
Par Vincent HERVOUET
Notre commentaire
Fin de la lune de miel Paris/Bamako !!!
Le compte à rebours a-t-il sonné pour le régime IBK, voire pour le Mali ? Qu’est-ce qui pousse de nos jours, la presse française, en l’occurrence la radio « EUROPE 1 » de faire cette sortie au vitriol en s’élevant de la sorte contre le régime IBK qui est accusé à tort ou à raison d’être à la base de tous les échecs au Mali?
Aussi, à quoi aura servi la signature aux forceps de l’accord de défense signé avec Paris pendant que l’hécatombe pour notre armée et les civils se poursuit de plus belle ?
Comment comprendre la présence de la MINSUMA dont le mandat a été rendu robuste pour dit-on appuyer les FAMAS qui subissent un harcèlement sans limite des groupes armés qui ont le vent en poupe, sans qu’elle ne nous assiste ?
L’attaque dimanche dernier du Check-Point des Famas à Ménaka, sans que ni Barkhane, encore moins la MINUSMA n’intervienne, à en croire nos radars, a créé un choc l’indignation est manifeste, voire totale. La question que l’on se pose est de savoir à quoi servent les forces Barkhane et MINUSMA qui sont censées appuyer nos militaires sur le terrain ? Dans ce cas, parler du piège des troupes françaises au Mali, hier (sous le règne de François Hollande) accueillies en libérateurs, aujourd’hui, vue comme force d’occupation, c’est tenter de noyer le poisson dans l’eau, car les harcèlements et attaques meurtrières contre l’armée malienne ne s’expliquent pas au vu et au su des forces internationales et leurs médias de propagande, pendant qu’une certaine Opposition, depuis Paris joue à la diversion et à l’intox pendant que pays est en train de basculer dans la violence, aussi une certaine société civile aphone, est préoccupée par la chasse aux gains faciles, leur mercantilisme n’est cachée à personne, a mystérieusement disparue des radars. Seuls les hommes de médias se battent contre vents et marées pour défendre la patrie dangereusement menacée. Loin de nous, la volonté de faire l’avocat qui que ce soit, comment comprendre que nos confrères français désignent le régime IBK, leur échec au Mali sachant bien que l’accord qui a été signé en 2015, dicté, voire imposé au peuple malien, ne pouvait être appliqué comme tel? Comment expliquent-ils la forte présence de leur armée sur notre territoire pendant que les hommes armés renforcent leur présence et multiplient leurs attaques meurtrières ?
En réalité, la situation malienne échappe à la France et à l’Onu à cause de leur politique de l’autruche qui aujourd’hui, les rattrape et de la plus belle manière. En tout cas, seule une volonté affichée du peuple malien dans son ensemble comme cette initiative des familles fondatrices de Bamako, du RECOTRADE, de l’association Faso Dambé-Ton, des religieux, des hommes du savoir, des chefs de villages, de quartiers, de fractions, saura sauver le bateau-Mali de ce complot international qui montre enfin son vrai visage machiavélique.
Le mieux que la France avec son bras juridique (MINUSMA) acceptent qu’ils ont échoué au Mali et de revoir rapidement leur copie car, que ce soit le G5 ou tout autre force internationale en addition à Barkhane et autres, ne suffiront pas pour mettre fin à cette insécurité qui donne l’impression d‘être savamment entretenue et soutenue pour sauvegarder des intérêts inavoués des grandes puissances internationales.
En tout cas au Mali, ce qui profile à l’horizon, interpelle tous les maliens (de l’intérieur comme de l’extérieur) épris de paix et de justice pour une synergie d’action générale afin de sauver le bateau-Mali, sans aucun calcul politique politicien.
Le sursaut national s’impose et le plus rapidement possible sera le mieux!