La libre administration des collectivités territoriales permet aux représentants élus des communautés d’assurer la gestion des affaires locales. La présence des instances de décisions a facilité la prise en charge des difficultés quotidiennes. La fourniture des services sociaux de base s’améliore, malgré tout.
L’amélioration signalée est la conséquence logique de l’implication des populations à la gestion des affaires qui les touchent de près. En milieu urbain et semi-urbain, les préoccupations sont en général, la santé, l’éducation et l’eau. Les premières compétences transférées aux collectivités territoriales touchent leur vie au quotidien. Communes, cercles et régions doivent coordonner leurs actions afin de fournir les meilleurs services. Loin des centres urbains, certaines commodités deviennent des luxes. L’accès à l’eau potable, au minimum des soins de santé ou à l’école reste aléatoire malgré quelques progrès dans la mise en oeuvre.
Les instruments mis en place font obligation aux communautés de se prendre en charge, de contribuer à la réalisation et à l’entretien des infrastructures qui assurent leurs besoins essentiels. Un point d’eau (puits ou forages, un centre de santé, une école ou centre d’apprentissage), la demande doit venir des populations. Participer au progrès et espérer profiter des fruits semble être la finalité du développement social qui reste intimement lié au développement économique et culturel. La somme de ces développements sectoriels sur un territoire constitue le développement local dont l’objectif est d’améliorer le cadre de vie, le niveau de vie, afin que chacun puisse travailler et profiter des avantages des services de proximité.
Le développement local est fonction de la planification des actions à entreprendre par les populations elles mêmes, à travers leurs représentants élus. La politique Nationale d’aménagement du territoire (PNAT) est une composante de la politique globale du développement économique, social et culturel. Le document cadre de politique nationale de décentralisation (DCPND) se propose l’objectif général de « promouvoir le développement territorial équilibré des régions et des pôles urbains ». Pour ce faire, les collectivités territoriales peuvent bénéficier de l’appui des Agences de Développement Régional (ADR , créées par l’ordonnance N° 2015-147/P-RM du 02 avril 2015, ratifiée) qui doivent accompagner toutes les collectivités d’une région. Ces agences existent au niveau de toutes les régions, l’assistance porte sur la maitrise d’ouvrage du développement régional et local dans les domaines de compétences des collectivités territoriales. Elles sont chargées de la planification, de la préparation et de la programmation des opérations de développement de toutes les collectivités de la région. En charge de l’amélioration des infrastructures, des équipements et services fournis aux communautés, les ADR doivent assister les CT dans la gestion des services, la mobilisation des ressources pour le financement du développement local ou régional en vue de l’amélioration de la fourniture de service de qualité. Elles sont l’objet d’espoirs immenses pour les acteurs de la régionalisation.
En plus de cette évolution institutionnelle, qui sera suivie de l’élection aux suffrages universels des membres des conseils régionaux, il serait urgent de capitaliser les expériences réussies et de renforcer les capacités des acteurs économiques régionaux ou locaux.
Déjà, à la lumière du vécu, la duplication de certaines réussites est lancée. Des contrats-plans Etat régions sont signés ( cinq régions Koulikoro, Kayes, Ségou, Mopti, Sikasso). L’évaluation de sa mise en œuvre permettra de nous situer sur la marche future de la deuxième phase du processus, la régionalisation.
Surtout que pour une fois, le financement et la conception est malienne. La continuité du processus dépend de sa réussite.
Issa Camara