Avec l’arrivée des passeports biométriques, les Africains se sont vus imposer des sommes astronomiques pour se payer un passeport en règle. Combien coûte un passeport dans votre pays ? À qui profite cet incroyable business ?…. Et le passeport de l’union africaine alors, c’est pour quand ?
C’est le même problème partout : passeport trop cher, délai de réponse trop long. Le Business des passeports africains en a enrichi plus d’un (mais bien évidemment pas les bénéficiaires).
Un véritable business
En effet, les passeports sont pour la plupart produits par des sociétés privées qui fixent leur prix aux États. Lorsqu’une personne en fait la demande, le prix est réparti entre :
– Les frais de dossier (ambassade)
– les timbres fiscaux (État)
– le prix de production numérique (société privée)
Prenons exemple avec la République Démocratique du Congo, qui possède le passeport le plus cher au monde (240€). L’État congolais ne perçoit que 58€ sur un passeport, le reste est partagé entre la Semlex (une entreprise de logiciels qui fournit des solutions d’identification par la biométrie) basée en Belgique, et la LRPS (société du Golfe) basée à Ras Al Khaimah, aux Émirats Arabes Unis, cette dernière étant, semble-t-il, dirigée par un proche du président Kabila.
Même calvaire au Tchad
Le gouvernement du président Deby a, quant à lui, augmenté le prix du passeport de 85 000cfa à 150 000cfa (170€). Il a également augmenté le prix de la carte d’identité nationale… tant qu’à faire ! Et là, le procédé est encore plus vicieux dans la mesure où c’est le gouvernement lui-même qui produit les passeports et récupère de fait tous les bénéfices. De quoi assurer une longue vie à la corruption qui affaiblit déjà considérablement l’économie du pays.
Et le passeport Africain promis par L’union Africaine ?
Présenté lors du 27e sommet de l’Union Africaine à Kigali, seuls les présidents Idris Deby Itno et Paul Kagame ont la chance d’en détenir un. Selon le Dr Dlamini-Zuma, même si le plan initial était de délivrer les passeports aux chefs d’États, aux ministres des Affaires étrangères et à certains diplomates de haut rang, l’UA a reçu plusieurs requêtes d’autres individus qui souhaitaient eux aussi bénéficier de ce « privilège », à savoir, détenir un passeport africain.
L’UA a donc demandé aux pays d’accepter le défi de délivrer des passeports africains à leurs ressortissants selon leurs propres processus. Mais pour cela, il faudra attendre maximum l’an 2063. On aura, d’ici là, eu le temps de s’installer sur Jupiter…