Suite aux déclarations de certains élus du parti de quitter la CDS dans la Commune de Sangarebougou, le président de la Convention Démocratique Sociale(CDS), Blaise Sangaré alias ‘’Mogotigui’’, dans l’entretien qui suit nous parle de son parti, des frondeurs et de perspectives. Réaction !
M. le président, quelle lecture faites-vous des derniers événements au sein de votre parti, certains de vos cadres vous accusent de les déconsidérer ?
Je suis même content d’être en face de vous, parce qu’ils l’ont dit devant vous, alors ou je me trompe dans le sens du mot considération ou c’est eux qui ne considèrent même pas ce que veut dire un parti, la hiérarchie d’un parti, l’organisation d’un parti ou le militantisme au sein d’un parti. Parce que la CDS à Sangarebougou c’est depuis les années 97, 99 et c’est le colonel Niambelé entouré d’un grand nombre de militants, si je dis militants ce sont des hommes et des femmes qui étaient déjà à la retraite donc ils avaient un certain âge donc ils avaient le sens de discernement qui ont choisi d’installer et domicilier la CDS à Sangarebougou.
Alors si voyez ce que ça veut dire c’est donc une vingtaine d’années et je vous dis que Sangarebougou et la CDS c’est une vieille tradition de parti politique et de pratique politique. Maintenant s’il y a de la considération, le témoin de cette considération c’est qu’en 2016 précisément en novembre, nous avons soutenu la sous-section de Sangarebougou, nous leurs avons offert les qualités politiques, le labelle et tout, avec tout le soutien que cela suppose, je ne dis pas que ce soutien est suffisant mais il est nécessaire pour leur mettre à la lumière et la preuve, ils sont arrivés dans les trois premiers qui se sont classés et un des responsables sur 4 conseillers est même 2e adjoint, ça veut dire que le parti avait une certaine considération avec ses autres partenaires pour être installé 2e adjoint et chargé des questions domaniales. Vous, si vous êtes des élus comme ça dans un parti, vous êtes une sous-section, qui doit venir vers qui ? La CDS a combien de conseillers, la CDS a combien de mairies, la CDS a combien de sous-sections ? Eux ils sont juste à Sangarebougou, ça c’est Bamako même si Sangarebougou fait partie de Kati, géographiquement et dans la pratique de tous les jours, ils sont à Bamako.
Que des responsables du parti disent qu’ils ne sont pas considérés, je vous pose la question à vous journalistes et à toute la population qu’est-ce qu’un parti politique ou un leader de parti politique doit faire pour marquer la considération envers des conseillers élus au sein même de Bamako et c’est de quel sens que cette considération ira parce qu’il est deuxième adjoint et chargé des questions domaniales que le président doit aller déjeuner chez lui ? Si c’est de la considération est-ce qu’il est une fois venu au siège du parti ? Mais jamais ! Même pas pour s’informer. Ça c’est seulement au bout d’un an d’exercice sur 5 ans mais dans cinq ans qu’est-ce qu’il va trouver à dire.
M. le président, qu’est-ce que vous vous reprochez au juste ?
Mais qu’est-ce que je peux me reprocher ? Moi je vous pose la question, il fallait lui demander ce jour-là et ça c’était pour l’opinion. Ce que je me reproche c’est d’avoir collaboré avec des gens comme ça, comment vous voulez que dans ce pays-là et ça je ne parle même plus en tant que président de la CDS mais plutôt comme responsable d’un parti et j’interroge tous les autres chefs de parti politique majorité et opposition comprise. Qu’est-ce que nous devons finalement faire pour que les partis soient des vrais partis dans ce pays ?
Si déjà des conseillers élus qui doivent illustrer la personnalité du parti au quotidien auprès de la population se désolidarisent pour regarder vers un autre parti politique. Vous voulez que je vous lance un défi, mais prenez au sérieux et pariez sur la destination de ces gens et ce qui est malheureux c’est qu’ils ont profité d’une festivité qui est le 20 janvier pour inviter les gens qui ont l’âme à la fête, mais ça c’est de la triche, ces populations avaient l’esprit à la fête mais eux ils en profitent pour les préparer à aller dans un autre parti. S’ils avaient convoqué une assemblée pour dire qu’ils allaient quitter la CDS ils n’auraient pas fait le plein comme ça.
Mais ça me fait rire, c’est de la duplicité, ils peuvent aller là où ils veulent mais je leurs demande de faire attention, parce que s’ils vont chez le nouveau Premier ministre ou le ministre de l’Education nationale qui est maintenant fortement courtisé ou chez d’autres ministres qui sont censés avoir pion sur lui je me demande si les Maliens ne vont pas les attendre à la porte. Parce que cela voudra dire simplement que ce ne plus du militantisme.
Étant élu, sincèrement sur le programme d’un parti qui n’est même pas ministre ça veut dire quelque part, il y a une part de conviction ? Mais puis qu’ils ont dit qu’ils réfléchissent je sais qu’ils ont déjà réfléchi, ils savent où ils vont aller mais ce qui me fait mal est qu’ils ont profité du 20 janvier, là je leurs dis, ne profiter pas de la bonne foi des sympathisants mais aller là où vous voulez, aller vous caser, tendez la main au ministre que vous voulez mais il faut comprenne que y a pas d’opprobres à jeter sur la CDS qui vous a fait élire il y a moins d’un an, la considération est que si vous avez manqué de moyens vous pouvez dire que la CDS vous a manqué de soutien mais vous avez eu tous ceux dont je viens de citer et à seulement un an vous êtes dans fauteuil vous vous dites considération.
Moi maintenant Mrs les journalistes, je vous pose la question : que deviennent les partis politiques dans ce pays ? il y a 703 Communes au Mali, là je ne parle seulement que des communes urbaines mais si chaque élu se mettait à réclamer de la considération alors qu’ils font face au siège de leur parti là où il y a une permanence la CDS a toujours un siège mais c’est ridicule.
M. le président quelle est aujourd’hui la force du parti ?
La force du parti c’est déjà son ancrage et sa continuité, la CDS est le seul parti qui depuis plus de 20 ans d’existence peut dire que les circonstances ont fait que jusqu’à présent, c’est vrai on ne s’en vente pas mais nous n’avons pas un membre dans le gouvernement qu’on compte mais la CDS existe. Que dire aujourd’hui de certains partis qui ont disparu sitôt que leurs responsables ont quitté le gouvernement ?
Vous pouvez les compter ? Commencez depuis 1992 quels sont les partis politiques qui ont été créés et qui restent ? Au Mali il y a plus de 170 partis maintenant, combien de partis ont résisté, ont pu porter leur président à l’élection présidentielle ou ont été à l’Assemblée nationale ou maire dans les communes sans pourtant composer avec le gouvernement ? C’est ça le mérite de la CDS, c’est ça la grandeur de la CDS.