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L’Indicateur Renouveau N° 1481 du 29/4/2013

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Annulation de la poursuite contre Boukary Daou : La justice désavoue Dioncounda
Publié le jeudi 2 mai 2013  |  L’Indicateur Renouveau


© aBamako.com par A S
Procès du journaliste Boukary Daou
Bamako, le 23 avril 2013 au tribunal de la commune VI de la cour d`appel de Bamako. Le journaliste Boukary Daou a connu le délibéré de son procès.


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« Je suis fier de la justice malienne, elle a résisté aux pressions, elle a dit le droit. Le dossier est clos et Daou est définitivement libre », se réjouit l’un des avocats de Boukary Daou, Me Amidou Diabaté. Un beau désaveu pour le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré qui avait déjà condamné notre confrère dans des propos tenus à Nouakchott et à Dakar. C’est pourquoi, les deux renvois du délibéré avaient poussé les avocats de la défense de s’interroger sur l’indépendance de la justice, le tribunal de 1ère instance de la Commune IV.
En effet, le Tribunal de première instance de la Commune IV du district de Bamako devait statuer le 23 avril sur la demande d’annulation de procédure sollicitée par les avocats du directeur de publication du journal « Le Républicain« , Boukary Daou, inculpé pour « incitation au crime et au délit et diffusion de fausses nouvelles« . Le délibéré a été ensuite renvoyé au 30 avril à la suite d’une demande de rabat formulée par le parquet. Me Lamissa Coulibaly dira alors que « le procès semble prendre une autre connotation que nous ne comprenons pas » avant que Me Diabaté ne porte la charge « c’est une justice politique, une justice qui exécute les dérives du président de la République », a enfoncé Me Amidou Diabaté, relevant que le chef de l’Etat, Dioncounda Traoré, a déclaré, contre le principe de l’indépendance de la justice, que l’inculpé sera condamné ou relaxé lorsqu’il s’avérera qu’ »il n’y a pas d’homme politique derrière l’article de presse incriminé ».
Le vice de forme est donc constitué par l’absence de citation qui fait que le « tribunal n’a pas été saisi ou a été irrégulièrement saisi » dans ce dossier. « Lorsqu’il n’y a pas de citation telle qu’exigée par l’article 61 de la loi concernant la presse, c’est l’ensemble de la procédure qui est nulle… Boukary Daou n’a pas été cité conformément à la loi. Et depuis, conformément à la loi, la poursuite sera annulée », avait expliqué Me Cheick Oumar Konaré. C’est ce qu’a fait le tribunal, en dépit des pressions et contre la volonté du président par intérim, Dioncounda Traoré.
C’est pourquoi, se disant très « très ému », Boukary Daou, tout en « remerciant l’ensemble de la presse pour son soutien et ses avocats, a retenu que l’annulation des poursuites contre lui est « une victoire pour la liberté de la presse au Mali ».
Youssouf Coulibaly

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