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Enquête afro baromètre 2017 : « Pour les 2/3 des Maliens, les FAMA ne reçoivent pas toujours la formation et le matériel nécessaire pour être plus efficaces »
Publié le jeudi 1 fevrier 2018  |  Le Combat
Exercie
© Autre presse par DR
Exercie final pour le 3e bataillon Sigui
Koulikoro, du 2 au 4 décembre a eu lieu l’exercice final pour le bataillon « Sigui » des Forces armées maliennes. Cet exercice était la dernière étape avant la fin de leurs 10 semaines de formation dispensée par la mission de l’Union européenne pour le Mali (EUTM le Mali)
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Cette enquête du réseau Afro baromètre, réalisée au mois de février 2017, a scruté les perceptions des populations sur les FAMA pour savoir à quel point ces forces protègent-elles le pays de menaces sécuritaires tant au plan interne qu’externe. Ou reçoivent-elles la formation et le matériel nécessaires pour être efficaces ou encore travaillent-elles avec professionnalisme et respectent-elles les droits des citoyens. Ainsi, pour les 2/3 des Maliens, les FAMA ne reçoivent pas toujours la formation et le matériel militaires nécessaires pour être plus efficaces sur le front.

Concernant le volet formation et équipement, à en croire les données de ladite enquête, les Maliens sont quelque peu plus nombreux à penser que les FAMA reçoivent rarement la formation et le matériel militaires nécessaires. 39% sont contre, 20% pour, quelques fois, et 32% pour toujours. Les jugements les plus sévères proviennent de Ségou (59% des sondés) suivie de Gao et de Kayes, 45% chacune. Ils semblent plus induits, toujours selon l’enquête, par les Intellectuels de niveau supérieur que par les Analphabètes ou encore de niveau d’éducation secondaire.

Sur la question, les sondés de Tombouctou se sont très peu exprimés, avec 41% de sans réponse (ne sait pas ou n’en a pas suffisamment entendu parler pour se prononcer) contre seulement 9% en moyenne.

Protection du pays des menaces sécuritaires internes et externes

Selon ce travail d’Afro baromètre, il ressort que 81% des sondés estiment que les FAMA protègent toujours le pays contre les menaces sécuritaires internes et externes. Cela, presque autant chez les hommes que chez les femmes, légèrement moins en milieu urbain, 75% et selon les Chrétiens, 72-70% selon qu’ils sont confrériques ou non. Les plus forts scores sont enregistrés à Koulikoro (95%) et les plus faibles à Kidal (15%) et Gao (37%).

A l’autre extrémité, ils sont 10% des sondés à trouver que les FAMA protègent peu contre l’insécurité. Mais ce taux est de 63% à Kidal et de 43% à Gao, deux Régions qui croient beaucoup moins à la capacité des FAMA à protéger le pays face aux menaces sécuritaires internes et externes.

Selon Afro baromètre, ces jugements peuvent avoir été influencés par l’opinion des confréries religieuses, musulmanes comme chrétiennes. De façon générale, les ruraux estiment plus que les urbains que les FAMA protègent toujours le pays des menaces sécuritaires.

Professionnalisme et respect des droits des citoyens

Près de sept sondés sur dix (69%) trouvent que les FAMA traitent avec beaucoup de professionnalisme et respectent aussi les droits de tous les citoyens. Cette opinion favorable est largement partagée à Mopti, Koulikoro, et Kayes avec un taux de 72% et plus. Elle diminue clairement avec le niveau d’éducation, de 72% pour aucun niveau ainsi que pour le primaire à 52% pour le niveau supérieur avec 66% pour le niveau secondaire.

« Les Régions du Nord ont des opinions beaucoup plus favorables aux FAMA sur ce sujet de traitement professionnel et de respect des droits de tous les citoyens », rapporte Afro baromètre dans son Rapport d’enquête du février 2017.

Seulement 25% des sondés de Kidal pensent qu’elles le font toujours contre une moyenne nationale de 69%.

A Gao, ils sont seulement 24% contre 51% à Tombouctou, Région qui a le plus fort taux de NSP (26% contre 6% en moyenne toutes Régions confondues). A l’opposée donc, c’est dans ces Régions du Nord, excepté Tombouctou (qui le pense moins que Ségou et Bamako, 13% contre 24% et 16%) que les sondés pensent que les FAMA traitent rarement avec professionnalisme et respectent aussi rarement les droits humains, 63% à Kidal, 33% à Gao. Ce jugement négatif est autant induit par le niveau secondaire et plus d’éducation que par les chrétiens confrériques.

Faut-il noter que c’est à travers un atelier de présentation du résultat du Round 7 que Afro baromètre a rendu publiques ces données. Un atelier animé par son Directeur Exécutif, Pr Massa Coulibaly.

Par ailleurs, précisons que Afro baromètre est un réseau de recherche africain en sciences sociales. Il mesure l’opinion publique sur les questions clés politiques, sociales et économiques. Les données sont obtenues par entretiens en face-à-face dans les langues officielles et nationales avec des échantillons représentatifs des citoyens africains âgés de 18 ans et plus.

Ce Rapport traite des impacts et séquelles de la crise et conflit du Nord du Mali.

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