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Bataille judiciaire pour le contrôle de Telecel Faso et 3e licence au Mali : Apollinaire Compaoré entre deux feux ardents
Publié le jeudi 2 mai 2013  |  Le Prétoire


© Autre presse par DR
Apollinaire Compaoré, PDG du groupe Planor Afrique, PCA de Telecel Faso


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De rebondissements en rebondissements, Planor avait fini par remporter le contentieux qui l’opposait au groupe Emirati Etisalat, concernant le contrôle de la société de télécommunications du Burkina Faso, Télécel. C’est ainsi qu’Apollinaire Compaoré, président directeur général de Télécel, est resté le seul patron à bord de Télécel. Mais le groupe Emirati est revenu à la charge pour relancer la bataille judiciaire, au moment où Appolinaire doit aussi faire face à une situation tendue concernant la troisième licence de télécommunications au Mali.

Ce feuilleton judiciaire entre le groupe Planor représenté par Apollinaire Compaoré et le groupe Etissalat des Emirats Arabes Unis, à travers sa filiale Atlantic Télécom, ne cesse de dérouler ses différents épisodes et l’on se demande bien jusqu’où ce combat pourrait mener les deux protagonistes. En effet, même si en un moment donné on a pensé que l’affaire était close, pour que l’opérateur économique burkinabé s’installe enfin confortablement aux commandes de Télécel Burkina, arguant qu’il avait gagné le procès, il semble bien que le groupe Emirati n’ait pas raccroché. Il entend rester dans le réseau.
En effet, Etisalat vient de tout chambouler, suite à la saisine de la Cour de cassation de Paris qui a annulé, le 28 mars 2013, toutes les décisions précédemment prises dans ce dossier dont principalement, l’annulation de la déchéance prononcée contre Etisalat (donc au profit d’Apollinaire) sur Télécel.
Il faut noter que cette affaire remonte à l’année 2004, suite à un différend entre Apollinaire Compaoré et Atlantic Télécom, tous deux actionnaires dans Télécel. En ce temps-là, Télécel accumulait les mauvais résultats et Planor, qui assurait la présidence du Conseil d’administration de l’opérateur, avait porté plainte contre Atlantic Télécom pour exproprier ce dernièr afin de rester seul propriétaire de l’entreprise. Depuis lors, les deux parties sont devenues des acteurs d’un long feuilleton judiciaire dont les épisodes se jouent sur différentes scènes juridictionnelles dont des tribunaux nationaux, régionaux et internationaux.
Notons que, dès le départ, les tribunaux burkinabés s’étaient déclarés incompétents et le contentieux s’est retrouvé devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette juridiction avait donné raison à Apollinaire, sans tenir compte de la décision de la Cour arbitrale de la CCI de Paris qui avait tranché en faveur du groupe Emirati, Etissalat.
Cette guerre pour le contrôle de Télécel Burkina n’est pas sans rappeler un autre combat du même genre que le même Apollinaire a engagé au Mali afin de sortir de l’affaire de la 3è licence de télécommunication, son ex-associé, Cessé Komé, qui était pourtant son partenaire au sein de la société malienne de droit commun, Alpha Télécom, montée spécialement pour porter cette licence de téléphonie globale au Mali, au moment de la soumission suite àl’appel d’offres international.
Il s’y ajoute qu’un éminent avocat de la place, Me Waly Diawara, constitué par des personnes physiques et morales de la société civile malienne, a introduit devant la Section administrative de la Cour suprême du Mali, un recours en annulation de l’attribution par entente directe de ce marché à Apollinaire Compaoré qui a déjà versé 33 milliards Fcfa sur les 55,1 milliards Fcfa promis. Le reliquat est attendu pour au plus tard le 13 mai prochain, date qui marque la fin du délai de 90 jours fixé par le gouvernement, lors de la signature de l’adjudication provisoire.
Reste maintenant à savoir comment Apollinaire à qui on colle l’étiquette de se complaire dans les procès, pourra-t-il gérer ces deux conflits en même temps surtout que dans les milieux d’affaires, il est difficile d’avoir des soutiens techniques et financiers avec pareilles turbulences.
Birama FALL

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