Quelques jours après la suspension du maire de la commune VI pour avoir commis de fautes graves selon le gouvernement, il nous revient que celui de la commune II du district de Bamako en a commis pire. Il a non seulement recruté cinq agents sans délibération du conseil communal mais a aussi illégalement attribué 44 parcelles à ses proches et cela sous l’œil passif des autorités compétentes qui ont suspendu le maire de l’URD en commune VI. Ami Kane qui a le dernier mot a validé la sanction de l’un (maire de la commune VI) et laissé l’autre (maire de la commune II). Alors, quelqu’un est au-dessus de la loi et le favoritisme vient de le démontrer.
D’abord, aux dires de notre source, le maire Cheick Aba Niaré a, sans délibération du conseil communal, recruté le 10 aout 2017, cinq agents dont les noms suivent : M. Ibrahim BADIANE qui a été mis à la disposition de l’antenne du bureau des domaines et cadastre ; M. Mody GADIAGA mis à la disposition du service financier ; M. Demba DABO, mis à la disposition du secrétariat général ; Ibrahima FADIGA mis à la disposition du secrétariat général et Souleymane DOUMBIA qui a aussi été mis à la disposition du secrétariat général.
Aussi, la nature du contrat (déterminé ou indéterminé) n’a pas été définie dans le recrutement illégal fait par le maire Niaré. Pire, parmi ces cinq agents illégalement recrutés, figurent les noms des deux conseillers municipaux RPM et CODEM Ibrahim Badiane et Mody Gadiaga dont l’élection a été infirmée par la cour suprême dans son arrêt rendu le 12 avril 2017 suite au recours de l’URD. Il nous est aussi revenu que Demba Dabo et Ibrahima Fadiga sont des membres du RPM. Quant à Souleymane Doumbia, il est militant de la codem, selon notre source.
En plus de cette faute grave, l’intouchable maire du RPM a, en violation flagrante des textes législatifs et réglementaires (loi n°2012-007n du 07 février 2012 et le décret 112_2012), attribué à ses proches 44 Parcelles en commune 2 du district de Bamako dans le quartier de Niarela Sud – Extension. Aux dires de notre source, lesdites parcelles avaient déjà fait l’objet d’attribution par les services de l’Etat (Titres fonciers 2655, 1353 et 4000).
Parmi les bénéficiaires de ces parcelles, figurent les noms de certains de ses adjoints comme le 5ème Abdoulaye Bassolé et Seydou Tall; les enfants à certains de ses adjoints comme le 2ème dont le fils et la fille ont bénéficié une parcelle chacun ainsi que le fils du 3ème adjoint. Le fils du maire, du nom de Oumar Niaré a aussi bénéficié une parcelle, aux dires de notre source.
Notre source nous précise que le collectif des conseillers communaux a adressé une lettre au gouverneur du district le 16 janvier 2018 avec ampliation à beaucoup de départements ministériels dont celui des collectivités territoriales pour dénoncer l’attribution illégale de ces parcelles par le puissant maire de la commune II. Dans leur lettre, le collectif a dénoncé la mauvaise gestion de la mairie par le maire Cheick Aba Niaré ; « En plus, depuis l’installation du bureau municipal provisoire de la mairie, (en attendant l’application de la décision de la cour suprême qui a invalidé l’élection de certains conseillers municipaux), nous assistons à une gestion catastrophique de la mairie (salaires et charges diverses impayés, dilapidation des maigres ressources de la mairie… », a-t-il dénoncé.
Malgré toutes ces fautes commises par le maire RPM de la commune II du district de Bamako, le gouverneur du district de Bamako et le gouvernement n’ont pour le moment pris aucune sanction contre lui alors qu’ils ont été informés par les conseillers communaux. Comment peut-on comprendre que dans un même pays, deux maires de deux différentes communes, commettent presque les mêmes fautes et qu’on puisse punir l’un pour laisser l’autre.
Nous comprenons par-là que la suspension du maire de la commune VI n’est liée qu’à l’autorisation qu’il a accordé à l’ex général Moussa Sinko Coulibaly pour le lancement de son mouvement.