Le retour très médiatisé, début janvier, de Modibo Koné au Mali a été précédé de 3 jours d’intenses échanges (fin décembre) entre le haut cadre de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), qui a opté pour une retraite anticipée afin, déclarait-t-il au pied de l’avion, de se mettre au service de son pays, et le Chérif de Nioro.
L’autorité suprême du Hamallisme, personnalité cardinale de l’islam, n’a pas officiellement pris position. Mais pour nombre d’observateurs, ces trois nuits d’entretien avec le leader du mouvement Mali Kanu, sous le sceau du secret, se passent de commentaires.
La rencontre n’a pas échappé aux grandes oreilles du Palais Koulouba en délicatesse avec Nioro sur de nombreux dossiers ayant trait aux affaires de la cité. Aussitôt informé, le président IBK a lui-même organisé la contre-attaque.
Ainsi, accompagné d’une quarantaine de personnalités, dont des ministres, des conseillers, des chefs coutumiers, des personnalités religieuses de la mosquée et de l’église, l’homme fort du Mali s’est rendu lui-même à Nioro, le 25 janvier, pour présenter des condoléances au Chérif de Nioro qui vient de perdre l’une de ses épouses.
Le Chérif de Nioro, sollicité indirectement à se prononcer sur les présidentielles par l’imposante délégation venue à bord d’un avion militaire de transport des troupes, a lâché cette phrase énigmatique: “Si vous voulez savoir le candidat que je soutiendrai en 2018, je vous demande de patienter. Si je dois soutenir un candidat, je le ferai publiquement comme je l’ai fait en 2018″.
Et de poursuivre: «je demande à toutes les personnes présentes d’associer leurs prières aux miennes pour que le Mali ait un président qui réponde aux aspirations du peuple malien». C’est dire du suspens qui pèse sur le ciel politique malien à quelques mois d’un scrutin décisif.