PARIS (France) - Le jihadiste français Gilles Le Guen, récemment arrêté au Mali fait l’objet d’une enquête de la justice française depuis la mi-février, a-ton appris jeudi de source judiciaire.
Le parquet de Paris avait ouvert, mi-février, une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a précisé cette source.
Gilles Le Guen était apparu à visage découvert l’automne dernier sur une vidéo dans laquelle il mettait en garde la France contre une intervention au Mali. Il a été arrêté dimanche dernier par les forces françaises dans la région de Tombouctou (nord).
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré mercredi que l’islamiste français avait "combattu manifestement" avec les groupes jihadistes au nord du pays précisant qu’il allait "être transféré aux autorités maliennes, comme le veulent les règles internationales, et il sera
sans doute expulsé en France",
En novembre 2012, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, certains le soupçonnant d’être un espion.
Installé au Mali avec sa famille après avoir vécu en Mauritanie, il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d’Aqmi sur un cliché récupéré par les services secrets français. Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué que le dénommé Abdel Jelil vivait avec son épouse maghrébine et leurs cinq enfants de 3 à 10 ans, dans le nord du Mali avant l’arrivée des islamistes et qu’il avait "épousé leurs idées".
Après l’arrestation, son épouse a été rapatriée en France, à sa demande, avec ses enfants qui sont tous de nationalité française.
Un autre jihadiste de nationalité française a été capturé début mars par l’armée française à l’issue de violents combats dans le nord du Mali. Renvoyé en France, il a été mis en examen le 22 mars pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placé en détention provisoire.
Selon le ministre de la Défense, les Français qui rejoignent les rangs jihadistes au Sahel se comptent "sur les doigts d’une main". Entre ceux qui ont été arrêtés en France avant leur départ et ceux qui ont été interceptés sur place, cela se compte en moins d’une dizaine, ajoute une source proche du dossier.