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Mot de la semaine : Réplique
Publié le vendredi 2 fevrier 2018  |  Infosept
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Lors de la présentation des vœux de nouvel An aux autorités traditionnelles et religieuses, le Président de la République, sur un ton irrité, a lâché ces propos : « On donne de l’argent au chef de file de l’opposition, mais il n’arrête pas de nous insulter, de dénigrer tous nos efforts. On n’a pas 500 millions à jeter par la fenêtre. Ce que la loi a consacré peut être changé par la loi ».

Ces propos ne sont malheureusement pas tombés dans les oreilles d’un sourd. Réponse du berger à la bergère, le chef de file de l’Opposition a lui aussi profité de la présentation des vœux à la presse de l’URD pour tacler IBK. Il a dans des propos, tout aussi musclés, répondu au chef de l’Etat en ces termes : « Le Président sortant ose prétendre que les fonds publics alloués (500 millions de FCFA) à l’Opposition dans le cadre d’une loi doivent la rendre silencieuse, conciliante et muselée. Quelle est cette conception de la vie démocratique ! Au lieu de verser dans l’invective et les menaces, au lieu de perdre son sang-froid face aux critiques de l’Opposition, le Président sortant doit admettre que l’Opposition joue son rôle (…) Oui, nous épinglerons toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable ni monnayable ».

En clair, si celui qui est le garant de l’unité et de la cohésion nationale s’adonne à des invectives aussi insensées, si celui qui est l’aîné, sans être le plus âgé du pays, perd son self-control, il y a problème. Quand le Président de la République n’arrive pas à faire le distinguo entre la fonction qu’il incarne et ses propres sentiments, c’est tout simplement la démocratie et la République qui en pâtissent. Le chef de l’Etat doit faire preuve de mesure, de retenue et de sagesse.

Par les propos tenus de part et d’autre, les secrets de la République se trouvent étalés au grand marché. Le commun des mortels sait aujourd’hui combien certains chefs d’institutions de la République ont comme avantages financiers et, au même moment, des citoyens crèvent faute d’accès aux services sociaux de base. Ce qui n’est guère à l’avantage d’un pouvoir qui se fait passer pour le champion du patriotisme et de la cause des plus modestes Maliens. Comme quoi, il faut tourner sa langue sept fois avant de parler, surtout quand on s’emporte.

Youssouf Sissoko
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