PolitiqueModibo Koné, président du mouvement Mali Kanu : «Je demande aux Maliens de rejoindre le mouvement pour qu’ensemble nous construisons notre pays»
Au terme d’une tournée de cinq jours dans certaines localités de la région de Sikasso, le président du Mouvement Mali Kanu s’est prêté à nos questions. Dans cette interview exclusive, l’ancien PDG de la CMDT, et ancien cadre de la BOAD, éventuel candidat du Mouvement Mali Kanu(MMK) à la prochaine élection présidentielle, explique qu’il n’est pas le candidat de la France encore moins d’autres pays. Selon lui, s’il devrait se présenter, il le ferait au nom de ses compatriotes. Et il appelle surtout tous les Maliens à rallier son Mouvement pour la cause d’un Mali nouveau.
Le Pouce : Monsieur Modibo Koné, Vous venez de boucler une tournée dans plusieurs localités dans la région de Sikasso. Qu’est ce qui sous-tend cette visite de cinq jours et quelles sont vos attentes ?
Modibo Koné : Je remercie les collègues pour leur dévouement pour cette visite, mais aussi pour leur engagement par rapport à notre mouvement commun, le MMK. Cette visite se situe dans le cadre d’une visite des troupes sur le terrain. Les activités ont commencé à mon absence. Il était donc nécessaire pour moi, une fois de retour, de venir dire bonjour aux membres du Mouvement Mali Kanu et les remercier du travail abattu. L’objectif était aussi de voir sur le terrain les amis du MMK, ses militants et l’ensemble de ses sympathisants. Ils ont adhéré au mouvement sans me connaitre mais sur la base de la conviction. Donc, c’est cela qui m’amène à faire ce tour pour les remercier de vive voix et de leur exprimer toute ma sollicitude par rapport à leur adhésion.
Le Pouce : Et vos attentes ?
M.K : Les attentes ont été comblées. Ce qu’on a vu sur le terrain pendant ces cinq jours, mérite d’être salué. Les hommes et les femmes ont démontré que le MMK se porte bien. Il faut par ailleurs saluer le président pour son engagement. Aujourd’hui, dans la région de Sikasso, beaucoup de chose a été fait. Il faut cependant continuer à renforcer la base, les équipes pour qu’au moment venu nous démontrions aux Maliens ce que nous sommes.
Le Pouce : A Molobala, dans la commune rurale de Kolonigué, cercle de Koutiala, vous avez procédé à la pose de la première pierre des travaux de construction d’un pont que vous avez accepté de financer. Quelle interprétation peut- on donnez à cet acte ?
M.K : « Je le situe par rapport à une bienfaisance pour la population. Cela est ancré en ma personne et à tous les membres de notre mouvement. Nous ne sommes pas à notre première action de mécénat. Je l’ai fait suite à la doléance des populations. Dieu merci nous avons accédé à la requête, car nous avons les capacités d’aider cette brave population de Molobala. Si tout va bien, dans un mois, les travaux débuteront ».
Le Pouce: Seriez-vous dans le starting-block pour la présidentielle de 2018 ?
M.K : « Notre mouvement, le MMK, est un mouvement qui travaille comme les partis politiques. Au moment venu, nous apprécierons de la candidature de X ou de Y par rapport à la présidentielle ».
Le Pouce : Seriez-vous le candidat de la France ?
M.K : « Non. Je ne suis le candidat d’aucun autre pays. Je suis Malien et le jour où je devrais être candidat, je serais celui de mes frères et sœurs du Mali ».
Le Pouce : Le MMK est-il déjà un parti politique ?
M.K : « Pour l’instant non. Nous sommes un mouvement associatif composé d’hommes et de femmes engagés pour décrier la situation actuelle de notre pays, la mauvaise gouvernance et inviter les Maliens et les Maliennes à être ensemble pour bâtir leur pays ».
Le Pouce : Le MMK est-il ouvert à des partis politiques ou à des personnalités ? Quels liens entretenez-vous avec le milieu politique ?
M.K : « Avec les politiques, ça se passe très bien. Nous sommes un mouvement associatif transversal .Cela veut dire que tous les membres des formations politiques peuvent venir dans notre mouvement. Qu’on soit du RPM, de l’Adema-PASJ ou du Yelema, etc. Notre mouvement est ouvert à tous. Les objectifs affichés par le Mouvement Mali Kanu sont des objectifs pour le Mali. Donc toutes les personnes qui veulent du bien pour ce pays, peuvent nous rejoindre pour qu’ensemble, nous puissions bâtir notre pays ».
Le Pouce: Votre prochaine étape ?
M.K : « Nous verrons ensemble au sein de notre comité exécutif. Sikasso n’est pas encore finie. Il reste Kadiolo, Kolondièba et il ya d’autres grandes agglomérations que nous allons visiter. Très prochainement, nous allons poursuivre la visite dans les autres coins de la région avant de nous replier sur les autres régions du Mali .Ça pourrait être Mopti, Ségou, Kayes ou même Kidal, pourquoi pas Gao. J’attends la feuille de route du Comité directeur par rapport à cette question ».
Le Pouce: Votre dernier mot ?
M.K : « Permettez-moi de féliciter encore le Comité directeur pour le travail abattu. Je demande aux Maliens de rejoindre le mouvement pour qu’ensemble nous construisions notre pays ».
Interview réalisée par Tiémoko Traoré à Koutiala
UNION POUR LA REPUBLIQUE ET LA DEMOCRATIE
Un parti manipulateur ?
Habitué à voir le scandale chez les autres, l’URD, le parti du chef de file de l’opposition, refuse de voir les « mauvais comportements » de ses propres élus. N’est pire aveugle que celui qui refuse de voir.
C’est une décision ministérielle qui sanctionne le maire d’une des communes du District de Bamako pour mauvais comportements. La sanction lue à la télévision nationale n’a pas l’air de surprendre bon nombre de nos concitoyens à l’exception des responsables et militants de l’URD. Il faut dire qu’un journal de la place avait alerté sur les comportements peu orthodoxes du maire indélicat Alou Coulibaly, promoteur de plusieurs écoles à Bamako, il y a de cela plus de six mois. Si une décision administrative a tardé concernant le sujet, c’est certainement à cause des enquêtes effectuées par la brigade d’investigation criminelle. Mais, bon, mieux vaut tard que jamais.
La semaine dernière, la nouvelle est tombée et s’est aussitôt répandue dans la capitale comme une trainée de poudre. L’URD, le parti du maire indélicat, est sous le choc. Ce parti est bien habitué à dénoncer le scandale des autres et voit partout le mal des autres. Peut-il accepter que son nom soit à son tour souillé ? Certainement pas.
Le communiqué vite pondu par son secrétaire à la communication qui de surcroit est un avocat en dit long sur son malaise. La cible est toute trouvée : c’est le régime d’IBK. « L’URD a appris avec stupéfaction la suspension du Maire de la commune VI, Alou Coulibaly, pour trois mois, par le Ministre des collectivités territoriales. L’URD rappelle que depuis la proclamation des résultats des élections communales du 20 novembre 2016 en commune VI, le parti a fait l’objet de la part du parti au pouvoir, le RPM, de procédures abusives et vexatoires dans l’unique but d’invalider l’élection de son maire sans succès. Qu’après avoir autorisé, à bon droit, le Général Moussa Sinko Coulibaly, un citoyen de la République, à organiser le 20 janvier 2018 sur un terrain de football de la commune VI, le lancement des activités de son mouvement, le Maire écope de la part de son département de tutelle d’une suspension de trois mois pour des motifs officiels fallacieux qui frisent le ridicule. L’URD dénonce et condamne avec la dernière énergie cette décision honteuse, injuste, anti-démocratique à caractère purement politique ».
Les réseaux sociaux notamment ceux qui ont suivi depuis le début cette affaire, s’enflamment et rappellent aux responsables du parti du chef de l’opposition que la règle de bonne gouvernance s’impose à tous. C’est bon de s’improviser donneur de bonne leçon. Mais, il faut soi-même être porteur de bons principes. Ce qui est marrant, c’est que le principal intéressé aurait reconnu les faits à lui reprochés. Mais, comme nous sommes à la veille des élections présidentielles, de tels faits ne sont pas bon pour l’image de « Soumi Champion ». L’arroseur, arrosé ? C’est bien cela.
Mais, l’URD compte manipuler l’opinion en essayant de faire croire que la sanction imposée à son élu est purement politique. Il faut toujours balayer devant sa propre porte avant d’exiger que les autres balayent devant les leurs.