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Opérationnalisation de la Force du G5 Sahel : Les islamistes posent des mines dans le Nord et le Centre du Mali ainsi que le long des frontières avec le Burkina et le Niger
Publié le vendredi 2 fevrier 2018  |  Nouveau Réveil
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© RFI par DR
Un combattant du Mujao monte la garde près de l`aéroport de Gao
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Réalité ou fausse alerte. En tout cas, l’information est à prendre au sérieux : le groupe terroriste Nusrat Al-Islam Wal-Muslimin que dirige Iyad Aghaly et le mouvement EIGS (État islamique pour le Grand Sahara) du malien Abou Walid al-Sahraoui qui n'ont pas ratifié le traité international sur l'interdiction des mines, ont commencé à en disposer dans le Centre et le Nord du Mali ainsi que le long des frontières du Mali avec le Burkina et le Niger. Et c’est dans la perspective de l’envoi dans le nord du Mali de la force du G5 Sahel que des centaines de djihadistes venus d’ailleurs sont arrivés dans le nord du Mali pour renforcer les équipes qui minent le terrain et se battre aux côtés de leurs alliés.

À en croire des sources jointes au téléphone, des centaines de djihadistes, essentiellement de nationalité malienne et d’origine nigérienne, mauritanienne et libyenne sont arrivés en renfort dans la région de Tombouctou et de Gao, pour se rallier au groupe Nusrat Al-Islam Wal-Muslimin, dirigé par Iyad Aghali et au mouvement EIGS (État islamique pour le Grand Sahara) du malien Abou Walid al-Sahraoui pour faire face à une éventuelle attaque des l’armée malienne et de la force du G5 Sahel.

« En 48 heures, il y a environ plus d’une centaine d’islamistes qui ont été aperçus dans des localités de Tombouctou Gao», indique notre source tout en rassurant qu’ils sont armés mais ils clament qu’ils sont venus aider leurs frères au front et lutter contre les mécréants ».

La nouvelle ne fait plus aucun doute : les régions de Tombouctou, Gao, Mopti et une partie de Ségou et Koulikoro qui sont contrôlées par le groupe islamiste Nusrat Al-Islam Wal-Muslimin et le mouvement EIGS se renforcent davantage. Et il y a des arrivées régulières de terroristes.

Selon un témoin à Gao, le vendredi dernier, il y a de nouveaux islamistes qui ont été aperçus sur des motos à Boulkessi. Notre interlocuteur affirme avoir vu plusieurs hommes sur des motos transportant des caisses contenant des munitions et des armes. Avant de conclure : «Ces derniers ont informé qu’en cas d’assauts de la force du G5 Sahel ou de l’armée malienne à leur égard, cela trouvera qu’ils ont déjà sécurisé le terrain à partir des frontières du Mali avec l’Algérie, le Niger, le Burkina et la Mauritanie ».

Tous, en alerte !

C’est sans appel : depuis plus d’un mois, les islamistes ont commencé à poser des mines le long de certaines routes du Centre et du Nord ainsi que sur les itinéraires frontalières du Mali avec le Niger et le Burkina. Toutefois, le malien Abou Walid al-Sahraoui qui dirige le mouvement EIGS, a confirmé dans une déclaration, l’arrivée d’islamistes étrangers dans le nord et le centre du Mali. Mais, il soutient l’affirmation, selon laquelle les islamistes ont déjà posé des mines dans des zones où ils contrôlent.

« Nos alliés veulent la guerre? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, d’Égypte, de la Mauritanie du Tchad, de la Lybie, du Burkina, du Niger, du Nigéria, du Soudan… de partout, pour nous aider au travail sur le terrain. Déjà, nous avons enfoui dans le sol des armes terrestres au niveau des frontières du Mali avec l’Algérie, le Niger, la Mauritanie…», a affirmé Abou Walid al-Sahraoui. Mais pour les experts du terrorisme dans le Sahel, il s’agit biens de mines antichars et anti personnelles.

Ces derniers temps, la situation semble particulièrement se détériorer dans le centre du Mali, aux confins du Burkina Faso et du Niger, zone dans laquelle se concentrent les premières opérations de la force conjointe anti-jihadiste du G5 Sahel. Déjà, vingt-six civils, dont six femmes et quatre enfants, ont péri le jeudi dernier dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule, parti de Djibo, au Burkina Faso à destination de la foire hebdomadaire de Boni, dans le centre du Mali.

En tout cas une certitude : les troupes armées dans le nord du Mali et du centre bénéficient du soutien indéfectible des pays comme le Qatar, le Pakistan…. Mieux, les bombes utilisées par les djihadistes au Pakistan et sur d’autres fronts sont des mines antichars fournies par les États-Unis au mouvement djihadiste qui luttait contre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 80. Entre les islamistes, il y a une complicité. Ce qui fait que dans le nord et le centre du Mali, ils possèdent des quantités importantes d’explosifs pour fabriquer des mines et des bombes artisanales. Dans le nord du Mali, le groupe Nusrat Al-Islam Wal-Muslimin dirigé par Iyad Aghaly déclare que les explosifs stockés sont en cours de conversion en « bombes antichars ».

Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que les islamistes ont obtenu ces armes de « l’héritage de champs de mines » datant de la période de l’occupation soviétique. Aussi, les forces canadiennes ont également des renseignements selon lesquels les islamistes obtiennent de telles mines auprès d’un « vaste marché noir ». Mieux, elles confirment que les extrémistes « fabriquent de plus grosses mines » à partir du matériel obtenu auprès de ces sources. Enfin, des mines découvertes dans le temps montrent clairement que les islamistes détiennent des mines italiennes TC-6 et des mines américaines M-19.

Cependant, l’arrivée de renforts aux islamistes dans le Nord et le centre, intervient après une réunion du G5 Sahel à Bamako et à Paris qui a exprimé sa solidarité avec le Mali, lui demandant de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée du G5 Sahel soutenue par l’ONU pour sécuriser ces régions ou sévissent des terroristes depuis plus de quatre ans.

Mais avec l’arrivée de ces nouveaux djihadistes, et la pose de mines terrestres dans le centre et le nord du Mali ainsi que le long des frontières, les choses se corsent davantage. Mauvais présage !

Jean Pierre James
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