ans les résultats du 7ème round d’Afrobaromètre sur les « Impacts et séquelles de la crise au Mali » dont la dissémination a été faite le 31 janvier 2018 par son partenaire national, le Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorie (GREAT-Mali), il ressort que 38% des maliens pensent que le pays sera amputé d’une partie de son territoire, 25% estiment que le pays connaîtra encore plus de conflits interethniques, 20% pensent que le Mali perdra son unité nationale et 15% s’interrogent sur la signification de l’indépendante du pays.
Cette étude, menée du 8 au 25 février 2017, a concerné l’ensemble du territoire national. Ainsi, les résultats de l’étude relèvent qu’au moins 2 personnes sur 5 ont migré du nord vers le sud ou hors du pays. Si 38% de maliens pensent que le Mali perdra son intégrité territoriale, 28% autres estiment qu’il pourrait y avoir plus de conflits interethniques et 20% doutent de la sauvegarde de l’unité nationale du pays.
Toutefois, pour recouvrer l’intégrité du territoire national, la majeure partie des maliens apportent leur confiance aux Forces Armées et de Sécurité du Mali (Fama). « Plus de 9 maliens sur 10 jugent très utiles les Forces Armées et de Sécurité du Mali (Fama) pour le recouvrement de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale. Pour 2/3 des maliens, les Fama ne reçoivent pas toujours la formation et le matériel nécessaires pour être plus efficaces », précisent les résultats de l’étude.
L’intervention de la force Barkhane et de la Misnuma au nord du pays n’a pas non plus échappé aux enquêteurs. Sur la question, 5 maliens sur 10 font également confiance en Barkhane pour le recouvrement du territoire national et plus de 5 sur 10 pensent que la Misnuma est tout aussi utile dans la stabilité du pays aux côtés des Fama.
A Kidal, 3 personnes sur 4 sont victimes d’intimidations ou de menaces
La même étude démontre qu’1 malien sur 20 a été refugié et 2 sur 20 sont déplacés à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Parlant spécifiquement des régions de Gao et de Tombouctou, elles enregistrent respectivement un résultat de 6 personnes refugiées sur 20 et 8 personnes déplacées du nord vers le sud ou ailleurs sur 20. Quant à Kidal, ce sont 2 personnes sur 20 qui ont été refugiées et 10 sur 20 déplacées.
« Un malien sur 8 a vu ses affaires détruites ou fermées. Un malien sur 7 a perdu son emploi ou changé d’occupation. Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal ont été les plus affectées avec près de 9 personnes sur 10 victimes », ajoutent les experts de Great-Mali. S’agissant des impacts psychologiques, les résultats de l’étude démontrent qu’un malien sur 4, soit 22% ont été intimidés ou menacés de mort et 15% ont témoigné des cas de blessures ou de tueries. « A Kidal, ce sont 3 personnes sur 4 qui ont été victimes d’intimidations ou de menaces et 100% ont témoigné avoir subi des cas », révèlent les résultats de la recherche.
Selon Pr. Massa Coulibaly, Directeur Exécutif de Great-mali, les résultats de ces enquêtes consistent à attirer l’attention des autorités compétentes sur les réalités qui existent dans le pays.